Ce que j'aime chez
Sylvain Coher, c'est sa capacité à décrire des atmosphères, des caractères troubles, des sentiments torturés, les angoisses de ses personnages. Comme dans
Nord nord ouest, les héros ne sont pas des anges, leur passé les poursuit sans qu'on sache très bien de quoi il retourne. Dans
Nord nord ouest, le lecteur finira par avoir la clé de compréhension... ce n'est pas le cas ici.
Comme dans
Nord nord ouest,
Sylvain Coher partage avec nous son goût pour la Bretagne et la mer. Pas celles des touristes et des plages de sable fin, mais la mer des marins, la Bretagne des embruns, celle des mois d'hiver et des tempêtes, celle des maisons vides et des balades le long des falaises sous la pluie et le vent.
Cette atmosphère m'a beaucoup plu, la poésie qui s'en dégage, de même que les personnages de ce roman. Par contre la construction de l'intrigue et le recours à ce narrateur si particulier m'ont décontenancée. La façon qu'à Elie de vivre sa grossesse m'a également gênée. Et puis surtout ce dénouement... le fait que le narrateur ne puisse avoir toute la connaissance de l'histoire, qu'il en soit exclu par Elie, laisse une part d'ombre trop importante. On peut supputer beaucoup de choses, j'ai d'ailleurs fait mon choix... mais j'en garde un sentiment de malaise assez détestable. C'est peut-être la réussite de ce roman. Mais j'ai du mal quand un auteur me laisse ainsi en plan ainsi au milieu du gué.
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