Citations sur Mes vérités : Entretiens avec André Parinaud (35)
Je n'en étais pas encore à vouloir fuir le domicile conjugal,
ni le travail plus conjugal que le domicile.
Mais je changeais.
Qu'importe que ce fût LENTEMENT !Le TOUT EST DE CHANGER. p 34
Je veux faire ce que je veux ... Je veux jouer la pantomime, même la comédie.
Je veux danser nue, si le maillot me gêne et humilie ma plastique ...
Je veux écrire des livres tristes et chastes ...
Je veux chérir qui m'aime et lui donner tout ce qui est à moi
dans le monde : mon corps rebelle au partage,
mon corps si doux et ma liberté ! p 31
- Il me semble que, dans toute votre œuvre, vous transposez par affabulation certains aspects de vous-même. Je vous demande de préciser si, en écrivant Claudine en ménage, vous ne cherchiez pas à forcer le destin, à "appeler" autre chose, à vous défendre contre vous-même peut-être ?
- Quittez, je vous prie, l'idée que les choses relatées dans ce volume ont eu de l'importance ou de la véracité.
je m'éveillais vaguement à un devoir envers moi-même, celui d'écrire autre chose ... et goutte à goutte, j'exsudais les Dialogues de Bêtes où je me
donnais le plaisir, non moins vif, mais honorable, de ne pas parler de
l'amour p 206
Ce qui nous transporte, nous émerveille, c'est qu'elle ne fait jamais
partie de la norme de l'ordre humain (dixit colette de jouvenel dans son journal)
p 189
Colette a subi la même mésaventure que sa mère Sido et a eu la même réaction :
un incendie : quand nous nous sommes mis en route pour évacuer, l'escalier
était barré par la fumée et les flammes, impossible de descendre ...
Ce qui m'a permis de revenir prendre mon café en attendant les pompiers
p189
Ma mère savait me dire quand j'étais encore jeune :
tu n'as qu'un don et si tu ne le cultives pas,
tu n'auras rien de plus.
Voilà un vrai jugement. p 185
Votre grande récompense quand votre mère vous réveillait à l'aube ?
oui, vous trouverez un peu de cette idée dans la naissance du jour ...
L'aube a tjs été pour moi le moment par excellence,
ce qu'on pourrait appeler le temps de la poésie ... p 143
Sur le laurier-rose, un sphinx vibre, immobile, fixé à la fleur par sa trompe
déroulée comme par un laiton très fin.
Il vibre si follement qu'il semble transparent, l'ombre de lui-même ...
Le temps est loin où je n'aurais pas résisté à le saisir ....
Je sais mieux chérir, maintenant et je veux libres,
autour de moi, la vie des plantes et celle des bêtes sans méfiance ...
p 206
Deux femmes, bien éprises, n'évitent pas la volupté,
ni une sensualité plus éparse que le spasme et plus chaude que lui.
C'est cette sensualité sans résoltuion et sans exigence, heureuse du
regard échangé, du bras sur l'épaule, émue de l'odeur de bébé tiède
réfugiée dans une chevelure, ce sont ces délices de la présence constante
de l'habitude qui engendrent et excusent la fidélité.
Peut-être cet amour qu'on dit outrageant pour l'amour échappe-t-il aux
saisons, au déclin de l'amour, sous la condition qu'on le gouverne
avec une sévérité invisible, qu'on le nourrisse de peu, ...................
p 204 pour savourer la suite p 205
Bien sûr, depuis l'âge de six ans, je lis Balzac.
je l'ai peut-être trop aimé.
je l'ai peut-être lu trop tôt, aimé trop tôt.
je l'ai aimé dans tous les temps de ma vie mais je ne saurais pas
vous parler de lui, je l'ai d'ailleurs trop fréquenté p 193