AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LambertValerie


En 2018, pour fêter ses 20 ans, le Courier des Balkans a organisé une table ronde avec des écrivains des Balkans dont le thème était : Écrire dans la langue de son exil.
C'est là, que j'ai eu la formidable chance de rencontrer la bulgare Elitza Gueorguieva, découverte avec son roman : Les cosmonautes ne font que passer.
Et, puis, à la faveur d'un débat, j'ai découvert un homme aux yeux bleus perçants, avec une tristesse et une mélancolie empreintes sur son visage.
Cet homme, c'était Velibor Colic, je l'ai écouté raconter son périple et son arrivée en FRANCE, à Rennes, et de suite, j'ai eu envie de lire son roman.
Manuel d'exil est un livre qui vous prend aux tripes, qui vous malaxe , qui vous pétrit, qui vous meurtrit .
Avec un humour et une poésie sans nom, Velibor Colic nous convie dans cet exil, après avoir déserté l'armée bosniaque, fuit cette guerre qui lui fait dire avec beaucoup de justesse :
"Peut-on écrire après Sarajevo?"
Velibor Colic avec une grande tendresse d'ours mal leché nous emmène dans son exil intérieur
" Depuis que je suis exilé il y a beaucoup trop de miroirs et de fenêtres autour de moi. Impossible d'y échapper".
J'ai beaucoup aimé aussi ce parfum suranné qu'il porte et transporte d'un autre monde: l'empire Austro-hongrois.
Tellement émouvant, quand place Wenceslas, il croise le fantôme de Stefan Zweig.
"Je sais que l'homme dépourvu de sa terre ne peut prétendre au ciel."
Oui, c'est un récit qui porte sur l'exil, le temps et l'érosion du temps, un monde qui se clôt.
Je pourrais encore tant parler de ce livre, il m'a beaucoup touché et je repense au regard rêveur et nostalgique de l'auteur, lors de cette rencontre, une journée très pluvieuse de décembre à Paris.
Je lui laisse la conclusion.
"Plus que jamais je suis perdu dans une Europe aveugle, indifférente au sort des nouveaux apatrides. Mes rêves de capitalisme et de monde libre, de voyages et de villes des arts et des lettres sont devenus des mouchoirs en papier usagés,utiles pendant un bref instant mais gênants après l'utilisation. Rien que des cendres.
J'ai échangé la fin du communisme pour le crépuscule du capitalisme "

Chapeau bas Monsieur Velibor Colic !
Commenter  J’apprécie          5413



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}