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C'est un récit dont le contexte est celui de la Première Guerre Mondiale mais sous un angle un peu différent de ce qu'on a l'habitude de voir.

En effet, on ne va pas s'intéresser au père qui quitte sa famille et sa ferme du Cantal pour aller accomplir son devoir pour le pays en septembre 1914. L'action se concentre sur ceux qui sont restés pour continuer à faire tourner l'exploitation agricole. Ils ont également beaucoup souffert de cette guerre mais d'une autre façon plus indirecte.

Le plus jeune fils va reprendre les choses en main car c'est lui désormais l'homme de la famille. Il doit se concentrer sur un travail plutôt harassant. Cependant, dans sa vie rurale bien calibré au fil des saisons, apparaît une jeune fille de son âge qui va lui donner le tournis. Les ennuis peuvent alors commencer car elle est hébergée chez un voisin peu commode.

Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère d'événements alors que cela avait démarré de manière plutôt réaliste sur le mode roman graphique intimiste. L'éclair final achève véritablement ce récit dans cette débauches d'effet de surprises.

Au rayon de la critique constructive, je rajouterais que les caractères du lettrage des dialogues sont assez petits ce qui ne va pas favoriser une lecture facile. Mais bon, si on prend une loupe, cela devrait aller.

J'aurais aimé éprouvé un peu plus d'empathie pour les personnages mais parfois, on y arrive pas car cela ne s'y prête pas. Bref, il manque quelque chose et il y a des défauts inhérents. Pour autant, l'ensemble demeure assez satisfaisant avec une marge de progression.
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Chantegril, le puy Violent, août 1914. le coeur lourd et résigné, Victor, mobilisé comme tant d'autres hommes, doit quitter sa ferme et laisser sa femme, Mathilde, et sa mère, Marie, aux bons soins de son fils, Joseph, qui devient, dorénavant, l'homme de la famille. Certain que la guerre ne s'éternisera pas, il part confiant même si Mathilde voit en l'orage qui gronde au loin un mauvais présage. Les deux femmes s'organisent déjà, prévoyant le fauchage, sachant que le bon vieux Léonard, ami et soutien de la famille, sera d'une grande aide. C'est d'ailleurs à lui que l'adolescent confie ses craintes et sa peur. Dans la ferme voisine, chez les Valette, lui, un homme rustre et violent, rage de n'avoir pas pu accomplir son devoir à cause de sa main mutilée tandis qu'elle pleure son fils parti au front. Ils hébergent bientôt Hélène et Anna, leur nièce et leur belle-soeur dont le mari est lui aussi mobilisé. Dans ce petit hameau, Joseph et Anna ne tardent pas à faire connaissance...

Adapté du roman éponyme de Franck Bouysse, cet album nous emmène dans le Cantal, désormais dépeuplé de la plupart de ses hommes partis au front, laissant aux femmes et aux adolescents le soin du travail à la ferme. Si Joseph, 15 ans, ne rechigne pas à la tâche, tenu par l'espoir du retour de son père, il n'en reste pas moins un adolescent dont l'arrivée d'Anna va chambouler sa vie. Recueillies par les Valette, un couple aigri, elle et sa mère n'ont d'autre choix que de supporter le mauvais caractère, la rudesse et la violence parfois de leurs hôtes. Ainsi, l'on sent poindre, peu à peu, un drame d'autant que l'atmosphère s'alourdit au fil des jours puis des semaines marqués par l'absence des hommes dont le retour tarde, par les esprits qui s'échauffent, par la rancoeur et la jalousie qui s'installent, par cette vie nouvelle à laquelle chacun tente de s'habituer, par la guerre pas si lointaine, par ces chagrins qui pèsent. Fabrice Colin nous offre une adaptation plutôt fidèle au roman et réussie. En 150 pages, il prend le temps de fouiller ses personnages, d'installer une ambiance de plus en plus lourde et pesante, de s'attarder sur la vie qui suit son cours malgré la guerre. Graphiquement, si le trait brut manque parfois de finesse, la palette de couleurs sombre, variant du marron au mauve en passant par l'ocre ou le gris, renforce cette ambiance étouffante et angoissante.
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1914. Les hommes valides partent au front. Dans une ferme du Cantal, le jeune Joseph, 15 ans, devient le responsable de la propriété familiale. Dans celle d'à-côté, chez Valette, aigri par sa main atrophiée, on rassemble la famille. Sa belle-soeur Hélène et sa nièce Anna viennent trouver refuge. Cela va changer le quotidien de Joseph !

Cet album est une adaptation littéraire du roman de Franck Bouysse. Je ne l'ai pas lu mais cette BD m'a donné envie de l'acheter. Tout y est bien retranscrit : l'attente, la misère, les rancoeurs… J'ai vraiment aimé !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Dans Glaise, on est au début de la Guerre 14-18, une mère et sa fille adolescente se réfugient dans la famille du beau-frère et oncle, en montagne. Il y a un beau travail autour des relations entre les personnages, ambiance bucolique mais lourde à cause de la guerre et des jeunes envoyés au front, la tension est bien menée, bien rythmée, avec un crescendo qui nous accroche. le dessin est élégant, avec ces tons de terre, naturels, des décors soignés, la montagne, les bâtisses de pierre, l'atmosphère est superbement rendue par le dessin. Maintenant, malgré toutes ses qualités, cette histoire ne m'a pas embarqué, tout le monde a adoré le Grand Chemin, ce film avec Anémone et Richard Bohringer, j'en fait partie. J'avoue que j'ai l'impression que toutes les histoires de replis ruraux semblent se ressembler, une recette bien rodée pour faire pleurer dans les chaumières. le côté drame rural familial, tranche de vie et tragédie, j'ai l'impression d'en avoir fait le tour, et j'ai l'impression de lire le roman graphique formaté : beau dessin, beaux décors, caractères biens définis, drame bien huilé, avec même les thèmes des violences conjugales et de l'homosexualité qui sont abordés, il y a tout, c'est impeccable. C'est trop bien ficelé, trop léché, trop parfait, et du coup, même les aspérités deviennent aseptisées, et tout cela ne m'a pas particulièrement passionné.
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Adaptation réussie du magnifique roman éponyme de Franck Bouysse, signée Fabrice Colin.
Et que dire du graphisme ?
Loïc Godart, démontre, ici, tout son talent, restituant avec justesse, par l'ambiance et les personnages, la dramaturgie de l'oeuvre originale.
Les visages burinés, ridés par les ans, la fatigue, l'angoisse de ces paysans, durs au labeur.
Bien sûr, et comme toujours, il est difficile de résumer un tel best-seller en quelques planches (150 pages quand même, ici), c'est un challenge que les auteurs ont su relever.
Alors que les hommes sont mobilisés, en août 1914, dans une ferme du Cantal, une femme et son fils tentent de palier à l'absence du père.
Ici, pas de bruits de canons, c'est la terre qui vous met à rude épreuve.
Joseph, du haut de ses 15 ans, va devoir assumer, d'autant qu'on est sans nouvelles du fermier.
Tous ceux qui sont partis combattre ne reviendront pas.
Il faut vivre avec cette peur.
Quand, un jour, arrivent Hélène et sa fille Anna.
Elles viennent se réfugier chez les voisins, en attendant le retour espéré du mari, engagé lui aussi, sur le front.
Pour une plongée différente dans l'univers de Franck Bouysse.
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Pour cette adaptation graphique de son roman éponyme, Franck Bouysse a travaillé au scénario avec Fabrice Colin tandis que Loïc Godart s'est attelé aux dessins. Cette collaboration tripartite donne un bel album, fidèle au roman, à son histoire mais aussi à son ambiance lourde et tellurique.

Le récit prend place dans le massif du Cantal, dont les paysages sont bien croqués au fil des pages. Été 1914, les hommes sont mobilisés pour la guerre. Un père de famille doit partir au front, laissant derrière lui sa vieille mère, son épouse Mathilde et leur fils de quinze ans, Joseph. Une lourde tâche attend le garçon, désormais seul homme de la ferme, mais il peut compter sur le support de son ami le vieux Léonard qui habite non loin de chez eux. Sur les terres voisines, habite aussi l'âpre et brutal Valette, dont la main atrophiée lui a évité d'échouer au front contrairement à son propre fils. La femme de Valette, aussi froide que solide, supporte tout en silence, les éclats de son mari tout comme l'absence de son fils. Mais quand la belle-soeur de Valette se réfugie chez eux avec sa fille Anna, c'est tout l'équilibre précaire de ces vies éprouvées qui va basculer.

L'identité graphique de l'album colle parfaitement à l'atmosphère du roman. L'ocre, le vert jauni et le mauve terreux prédominent dans une harmonieuse touffeur. Si la mise en couleurs manque parfois de contrastes, elle convainc par sa cohérence évocatrice. Les dessins sont tourmentés à souhait et la rythmique des vignettes fonctionne bien. J'ai parfois regretté les écarts trop grands dans les traits des visages, notamment celui de Joseph qui ne ressemble pas toujours à lui-même d'une image à l'autre. Et ce n'est pas juste parce qu'il oscille entre la rondeur de l'enfance et l'anguleux de l'âge adulte. Tout comme dans le roman, il y a cette trame en filigrane, qui ne révèle son sens qu'à la fin de l'histoire, et ces ponctuations font l'objet de belles illustrations pleine page. Si la conclusion m'a semblé un poil trop rapide, je reste satisfait par cet album et espère que d'autres projets d'adaptation verront le jour.
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Dans le fin fond des montagnes du Cantal, quand la première guerre mondiale éclate, ceux qui restent en arrière doivent s'organiser. Ainsi Joseph tient la ferme avec sa mère et sa grand-mère pendant que son père est au front. Dans la ferme d'à côté, Valette est estropié et n'est pas mobilisé. Il accueille chez lui sa belle-soeur et sa nièce.

Cette adaptation de roman est un tableau vivant de la paysannerie du Cantal en 1914. Les temps sont durs et il faut du courage pour garder l'espoir du retour des hommes partis au combat tout en continuant les travaux de la ferme. Mais malgré ça, l'amour trouve son chemin. Ainsi quand Joseph rencontre la jolie Anna, ils vont aussitôt se plaire malgré une animosité entre leur deux fermes.
Les personnages sont bien construit dans leur quotidien et on s'attache aux deux adolescents qui continuent de vivre malgré la guerre.
Alors que tout le livre prend son temps, installe des atmosphères, des relations, ... la fin est précipitée et laissé ouverte. J'en suis restée un poil sur ma faim.
Le dessin est assez dynamique et donne une atmosphère qui colle au récit mais j'ai trouvé que la colorisation manquait de contraste. Tout est atténué par une couleur sépia qui gogne les détails, c'est un peu dommage.
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Il faut monter au Puy Violent pour trouver, au coeur des montagnes du Cantal, ces trois fermes du hameau des Grands-Bois. C'est un peu le bout du monde et les trois familles qui vivent là partagent leur lot de malheurs et de rancoeurs. Mais la Grande Guerre, en mobilisant les hommes et les bêtes et en les arrachant à leur village et à leur famille, va effriter l'équilibre précaire qui perdurait depuis des générations.

Des enfants sans avenir, des amours secrètes, des violences étouffées, tout une vie rurale qui peine et se tait, dans le labeur et l'acceptation, rouage de traditions qu'un rien peut enrayer. Ce sera cette belle soeur et sa fille débarquées de la ville pour attendre un mari mobilisé ou ce jeune inconnu revenu du front pour un mystérieux hommage, qui vont être les déclencheurs d'un final déchirant.

Les superbes illustrations de Loïc Godart, toutes dans les tons de terre et d'ocre, créent une ambiance sombre et dure, comme le sont ces campagnes bercées et malmenées par le rythme des saisons. Elles accentuent la rudesse des personnages, usés par la vie qu'ils mènent.

Franck Bouysse et Fabrice Colin parviennent, malgré une violence endémique, à apporter de la poésie et de l'amour au récit, dans un contraste qui illustre si bien le monde rural.

Un beau roman graphique, émouvant et dur, comme une petite touche de peinture dans le tableau de vie de nos ancêtres ruraux, qui a enrichi ma vision du Glaise d'origine que j'ai tellement aimé.

Merci à Babelio et aux éditions Marabulles pour cette BD reçu dans le cadre de la Masse critique graphique
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One upon a time in Cantal

Franck Bouysse et Fabrice Colin associent leurs plumes alertes aux pinceaux délicats de Loïc Godart pour créer une fresque poignante qui nous conte les destins entremêlés des habitants d'un petit village du Cantal durant la Grande Guerre…

A travers ces destins, ces vies brisés, ses heures et malheurs, ces haines inexpugnables et ces amours innocents, les auteurs nous parlent de ces anonymes dont les noms ne figurent sur aucun des monuments érigés aux morts pour la patrie mais qui comptent pourtant parmi les victimes de la guerre, tant ils ont souffert de ce sinistre conflit, et dans leurs corps et dans leurs âmes…

Glaise est un roman graphique simple, délicat et intimiste à côté duquel il serait bien dommage de passer…
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Cet ouvrage est incroyable. le scénario est costaud sur un fond de guerre. L'illustration est vraiment à la hauteur. Je n'ai pas lu l'oeuvre de fiction de Franck Bouysse issue de cette adaptation mais il n'en fait rien. J'aurai souhaité le double de pages pour lire une suite. Je le recommande à la lecture pour toutes les personnes mais ceux qui ne sont bedephile.
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