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Citations sur Back Up (63)

La scène rock parisienne était peu propice à répondre à mes aspirations . Même si les Beatles cartonnaent en France, surtout après leur passage à j l'Olympia en début d'année, et que d'autres groupes britanniques comme les Rolling Stones ou le Spencer Davis Group commençaient à faire parler d'eux , les Français restaient repliés sur leur hexagone. Ils s'obstinaient à protéger leur production nationale au lieu de se tourner vers le vrai rock. C'était la période des yéyés, des chanteurs insipides qui chantaient des chansons insipides. Pourtant certains croyaient dur comme fer qu'ils faisaient du rock, comme Johnny Hallyday , Eddy Mitchell ou Dick Rivers, des dilettantes à qui je ne donnais pas deux ans pour tomber aux oubliettes. Ils pensaient qu'il suffisait d'angliciser leur nom, d'adapter des standards du répertoire anglo-saxon et de se déhancher mollement pour devenir un vrai rocker. La reprise de Maybellene par Eddy Mitchell était à pleurer de mièvrerie.
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En fin de matinée, je guettais l'arrivée de la carriole verte de l'Union économique. Ma mère et moi descendons pour acheter le pain du jour. Je m'approche du cheval, mais n'osais le caresser. Il portait des oeillères. Je me penchais et tentais en vain de capter son regard. Il me faisait peur.
Vers midi, nous entendions la cloche du marchand de soupe. Je courais à la fenêtre et regardais les gens d'affaires à l'arrière de la camionnette, une casserole à la main. Dès qu'ils avaient disparu, je retournais dans la cuisine.
Je m'arrête et je regardais ma mère aller et venir. Je garde la sensation d'avoir passé mon enfance à contempler ma mère dans la cuisine.
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Je me suis assis, assommé, épuisé, émerveillé, terrorisé 
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La salle était déjà pleine à craquer. Des centaines de filles criaient sans discontinuer. Je pensais qu’elles allaient s’arrêter quand les Stones entreraient en scène.  
Lorsque le rideau s’est levé, les hurlements ont redoublé. Je parvenais à peine à entendre le riff d’entrée de Keith Richards. Mon voisin m’a crié dans l’oreille qu’il s’agissait de She Said Yeah. Les filles se sont mises à pleurer, à secouer la tête, certaines défaillaient et devaient être évacuées sur une civière. Les gens martelaient le sol, gesticulaient, frappaient dans les mains.
Sur la scène, je ne voyais que Mick Jagger. Il était sauvage et obscène. Ses lèvres rouge de sang, épaisses et luisantes illuminaient la salle tel un phare. Il se déhanchait, rabattait ses cheveux sur son visage, courait d’un bout à l’autre de la scène, tournait le dos au public, se pliait en deux, remuait les fesses, glissait le micro entre ses jambes.
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J'avais une dizaine d'années lorsque j'ai entendu prononcer le mot rock'n'roll pour la première fois.
La disquaire à chignon chez qui nous allions de temps à autre l'avait lâché avec dédain en me tendant le disque de Chuck Berry. Les lèvres pincées, elle avait déclaré que c'était nouveau, qu'on appelait cela du rock'n'roll.
Je n'ai jamais su qui a été le premier vrai rocker ou quelle a été la première chanson rock. Je ne me suis jamais mêlé à ce genre de débat.
Pour moi, le premier rock, c'est Chuck Berry et Maybellene.
Et c'est tout
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Il affirmait que la vue et l'ouïe étaient les sens exclusifs de l'art. La vue permettait de percevoir la réalité, de capter les objets, de les décrire et de prendre conscience de leur présence. Elle était à la base du raisonnement scientifique. En revanche, l'oreille ne pouvait transcrire les informations qu'elle captait que sous une forme temporaire. Cette précarité était à la base de la charge émotionnelle que procuraient certains sons en général et la musique en particulier. Il prétendait que l'ouïe récoltait plus l'émotion que la notion.
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De mon enfance, il me reste le sourire de ma mère.
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Même Sylvie Vartan, une midinette de mon âge qui avait partagé l'affiche des Beatles à l'Olympia, déclarait le plus sérieusement du monde à la radio qu'elle faisait du rock.
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Elle chantait pour exorciser ce qu'elle taisait. Les paroles de ses chansons traduisaient sa détresse, ses colères et ses espoirs déçus. Ses couplets dénonçaient l’abandon, la violence, la servilité et l'enfance qu'elle n'avait pas eue.
J'en faisais de même lorsque je jouais de la batterie, avec mes mots à moi. Je frappais pour oublier la peur que m'inspirait la folie dans laquelle je m'enfonçais.
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La scène rock parisienne était peu propice à répondre à mes aspirations. Même si les Beatles cartonnaient en France, surtout après leur passage à l’Olympia en début d’année, et que d’autres groupes britanniques comme les Rolling Stones ou le Spencer Davis Group commençaient à faire parler d’eux, les Français restaient repliés sur leur Hexagone. Ils s’obstinaient à protéger leur production nationale au lieu de se tourner vers le vrai rock.
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