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Citations sur Les entretiens de Confucius (101)

LI JENN.

1. Le Maître dit : « Un bon voisinage est celui où règne la probité. Pourrait on appeler sage un homme qui, ayant à choisir un lieu pour sa demeure, ne voudrait pas avoir des voisins honnêtes ? »

2. Le Maître dit : « Un homme qui n’est pas vertueux ne peut demeurer longtemps dans l’indigence ou dans l’opulence (sans devenir plus mauvais). Un homme vertueux trouve son bonheur dans la vertu ; un homme sage n’ambitionne que le trésor de la vertu. »

3. Le Maître dit : « Seul l’homme vertueux sait aimer et haïr les hommes comme il convient. »

4. Le Maître dit : « Celui qui s’applique sérieusement à cultiver la vertu s’abstient de mal faire. »

5. Le Maître dit : « Les richesses et les honneurs sont très ambitionnés des hommes ; si vous ne pouvez les obtenir par des voies honnêtes, ne les acceptez pas. La pauvreté et l’abjection sont en horreur aux hommes ; si elles vous viennent, même sans aucune faute de votre part, ne les fuyez pas. Si l’homme sage abandonne la voie de la vertu, comment soutiendra-t-il son titre de sage ? L’homme sage ne l’abandonne jamais, pas même le temps d’un repas. Il y demeure toujours, même au milieu des affaires les plus pressantes, même au milieu des plus grands troubles. »

6. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore vu, un homme qui aimât vraiment la vertu et haït sincèrement le vice. Celui qui aime vraiment la vertu la préfère à toute autre chose ; celui qui hait sincèrement le vice cultive la vertu, et fuit toute atteinte du mal. Est il un homme qui travaille de toutes ses forces à pratiquer la vertu un jour entier ? Je n’ai jamais vu aucun homme qui n’eût pas assez de forces pour être vertueux. Peut être en existe-t-il ; mais je n’en ai jamais vu. » Tout homme, s’il fait des efforts sérieux, peut atteindre la perfection.
7. Le Maître dit : « Chaque classe d’hommes tombe dans un excès qui lui est particulier. On peut connaître la vertu d’un homme en observant ses défauts. » L’homme vertueux excède toujours en libéralité, et l’homme vulgaire, en parcimonie ; l’homme vertueux, en bienfaisance, et l’homme vulgaire, en dureté de cœur. En voyant les défauts d’un homme, on peut connaître s’il est vertueux ou non.

8. Le Maître dit : « Celui qui le matin a compris les enseignements de la sagesse, le soir peut mourir content. »

9. Le Maître dit : « Un homme qui se livre à l’étude de la sagesse, s’il rougit d’un vêtement grossier et d’une nourriture ordinaire, ne mérite pas de recevoir mes enseignements. »

10. Le Maître dit : « Dans le gouvernement de l’empire, le sage ne veut ni ne rejette rien avec opiniâtreté. La justice est sa règle. »

11. Le Maître dit : « L’homme sage aspire à la perfection, et l’homme vulgaire, au bien être ; l’homme sage s’attache à observer les lois, et l’homme vulgaire, à s’attirer des faveurs. »
12. Le Maître dit : « Celui qui dans ses entreprises cherche uniquement son intérêt propre excite beaucoup de mécontentements. (parce qu’il nuit aux intérêts de plusieurs). »

13. Le Maître dit : « Celui qui, dans le gouvernement de l’État, montre cette déférence qui fait le fondement de l’urbanité, quelle difficulté rencontrera-t-il ? Celui qui dans le gouvernement n’a pas la déférence requise par l’urbanité, quelle urbanité peut il avoir ? » (il peut encore moins gouverner l’État).

14. Le Maître dit : « Ne soyez pas en peine de ce que vous n’ayez pas de charge ; mettez vous en peine de vous rendre digne d’être élevé à une charge. Ne soyez pas en peine de ce que personne ne vous connaît ; travaillez à vous rendre digne d’être connu. »

15. Le Maître dit : « Chenn (Tseng tzeu), ma doctrine se réduit à une seule chose qui embrasse tout. » Tseng tzeu répondit : « Certainement. » Lorsque le Maître se fut retiré, ses disciples demandèrent ce qu’il avait voulu dire. Tseng tzeu répondit : « Toute la sagesse de notre maître consiste à se perfectionner soi-même et à aimer les autres comme soi-même. »

16. Le Maître dit : « Le disciple de la sagesse est très intelligent en ce qui concerne le devoir, et l’homme vulgaire, en ce qui concerne l’intérêt propre. »

17. Le Maître dit : « Quand vous voyez un homme sage, pensez à l’égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de vertu, examinez vous vous même, (de peur de lui ressembler). »

18. Le Maître dit : « Si vos parents tombent dans une faute, avertissez les avec grande douceur. Si vous les voyez déterminés à ne pas suivre vos avis, redoublez vos témoignages de respect, et réitérez vos remontrances. Quand même ils vous maltraiteraient, n’en ayez aucun ressentiment. »

19. Le Maître dit : « Durant la vie de vos parents, n’allez pas voyager au loin. Si vous voyagez, que ce soit dans une direction déterminée. (afin qu’ils sachent où vous êtes). »

20. Le Maître dit : « Vous devez vous rappeler souvent l’âge de vos parents, vous réjouir de leur longévité, et craindre qu’ils ne viennent à mourir. »
21. Le Maître dit : « Les anciens n’osaient pas émettre de maximes ; ils craignaient que leurs actions ne répondissent pas à leurs paroles. »

22. Le Maître dit : « On s’égare rarement en s’imposant à soi-même des règles sévères. »

23. Le Maître dit : « Le sage s’applique à être lent dans ses discours et diligent dans ses actions. »

24. Le Maître dit : « La vertu ne va jamais seule ; un homme vertueux attire toujours des imitateurs. »

25. Tzeu iou dit : « Celui qui par des avis réitérés se rend importun à son prince tombe dans la disgrâce ; celui qui par des remontrances réitérées se rend importun à son ami perd son amitié. »
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PA.I (II)

14. Le Maître dit : « La dynastie des Tcheou a consulté et copié les lois des deux dynasties précédentes ’Hia et Chang). Que les lois des Tcheou sont belles ! Moi, j’observe les lois des Tcheou.

15. Le Maître, étant entré dans le temple dédié au plus ancien des princes de Lou, interrogea sur chacun des rites. Quelqu’un dit : « Dira-t-on que le fils du citoyen de Tcheou connaît les rites ? Dans le temple du plus ancien de nos princes, il interroge sur chaque chose. » Le Maître en ayant été informé, répondit : « En cela, je me suis conformé aux rites. » Dans la principauté de Lou, le temple du plus ancien des princes était celui de Tcheou koung. Tcheou est le nom d’une ville de la principauté de Lou. Chou leang Ho, père de Confucius, avait été préfet de cette ville. Confucius est appelé pour cette raison le fils du citoyen de Tcheou. (Il naquit à Tcheou).

16. Le Maître dit : « Quand on tire à l’arc, le mérite ne consiste pas à transpercer, (mais à frapper) le centre de la cible ; car les hommes ne sont pas tous d’égale force. Ainsi l’ont décidé les anciens. » Après avoir déployé la cible, on fixait en son milieu un morceau de cuir, qui formait le centre, et s’appelait Kou, petit oiseau. Les anciens avaient établi le tir à l’arc pour juger de l’habileté. L’essentiel était d’atteindre le centre de la cible, et non de la transpercer.

17. Tzeu koung (nommé Seu, alors ministre du prince de Lou) voulait supprimer l’usage de fournir aux frais de l’État une brebis, qui devait être offerte aux ancêtres à la nouvelle lune. Le Maître dit : « Seu, vous tenez par économie à garder (à ne pas fournir) cette brebis ; moi, je tiens à conserver cette cérémonie. » A chaque nouvelle lune, les princes feudataires offraient à leurs ancêtres une brebis, et leur faisaient connaître leurs projets. Après les avoir invités, ils leur présentaient la victime encore vivante. A partir de Wenn koung, les princes de Lou avaient cessé de faire la cérémonie de la nouvelle lune ; cependant les officiers continuaient à fournir la brebis. Tzeu koung voulait abolir cette coutume, qui n’atteignait plus son but, et supprimer une dépense qu’il croyait inutile. Mais, bien que la cérémonie de la nouvelle lune eût été abandonnée, l’offrande de la brebis en rappelait le souvenir et pouvait en ramener l’usage. Si l’on avait supprimé l’obligation de fournir la brebis, la cérémonie elle même aurait été entièrement oubliée.
18. Le Maître dit : Envers mon prince j’observe exactement toutes « les prescriptions. Les hommes m’accusent de flatterie, (parce qu’eux mêmes servent le prince négligemment). »

19. Ting, prince de Lou, demanda comment un prince devait conduire ses sujets, et comment les sujets devaient obéir à leur prince. Confucius répondit : « Le prince doit commander à ses sujets selon les prescriptions, et les sujets doivent lui obéir avec fidélité. »

20. Le Maître dit : « L’ode Kouàn ts’iù exprime la joie et non la licence, la douleur et non l’abattement. »

21. Ngai, prince de Lou, ayant interrogé Tsai Ngo au sujet des autels élevés en l’honneur de la Terre, Tsai Ngo répondit : « Les Hia y plantaient des pins, et les In, des cyprès. Les Tcheou y plantent des châtaigniers , afin d’inspirer au peuple la crainte et la terreur. » Le Maître entendant ces paroles dit : « Rien ne sert de parler des choses qui sont déjà accomplies, ni de faire des remontrances sur celles qui sont déjà très avancées, ni de blâmer ce qui est passé. » Tsai Ngo, nommé Iu, était disciple de Confucius. Les anciens plantaient auprès des autels érigés à la Terre les arbres qui convenaient le mieux au terrain. Tsai Ngo avait mal interprété leur intention et prêté aux princes actuellement régnants le désir de châtier et de mettre à mort leurs sujets. Confucius l’en reprit sévèrement, et lui marqua plusieurs choses dont il ne convenait pas de parler.

22. Le Maître dit : « Que Kouan Tchoung a l’esprit étroit ! » Quelqu’un demanda si Kouan Tchoung était trop parcimonieux. (Confucius) répondit : « Le chef de la famille Kouan a élevé (à grands frais) la tour de San kouei ; dans sa maison aucun officier n’est chargé de deux emplois. Comment pourrait on le croire trop économe ? » « Mais, reprit l’interlocuteur, s’il fait tant de dépenses, n’est ce pas parce qu’il connaît (et veut observer) les convenances ? » (Confucius) répliqua : « Les princes ont une cloison devant la porte de leurs palais (pour en dérober la vue aux passants) ; le chef de la famille Kouan a aussi une cloison devant sa porte. Quand les princes ont une entrevue amicale, ils ont une crédence sur laquelle on renverse les coupes ; Kouan Tchoung a une crédence semblable. Si le chef de la famille Kouan connaît les convenances, quel est celui qui ne les connaît pas ? » Kouan Tchoung, nommé I ou, grand préfet de Ts’i, aida Houan, prince de Ts’i, à établir son autorité sur tous les grands feudataires. Il avait l’esprit étroit, il ne connaissait pas les grands principes de conduite suivis et enseignés par les sages.

23. Le Maître, instruisant le grand directeur de musique de Lou, dit : « Les règles de la musique sont faciles à connaître. Les divers instruments commencent par jouer tous ensemble ; ils jouent ensuite d’accord, distinctement et sans interruption, jusqu’à la fin du morceau. »

24. Dans la ville de I (où Confucius s’était retiré après avoir été dépouillé de sa charge par le prince de Lou), un officier préposé à la garde des frontières demanda à lui être présenté, en disant : « Chaque fois qu’un sage est venu dans cette ville, il m’a toujours été donné de le voir. » Les disciples, qui avaient suivi Confucius dans son exil, introduisirent cet officier auprès de leur maître. Cet homme dit en se retirant : « Disciples, pourquoi vous affligez vous de ce que votre maître a perdu sa charge ? Le désordre est dans l’empire depuis longtemps déjà. Mais le Ciel va donner au peuple en ce grand sage un héraut de la vérité. » Il y avait deux sortes de clochettes. L’une, à battant de métal, servait pour les affaires militaires. L’autre, à battant de bois, servait à l’officier chargé d’enseigner ou d’avertir le peuple.

25. Le Maître disait que les Chants du Successeur étaient tout à fait beaux et doux ; que les Chants du Guerrier étaient tout à fait beaux, mais non tout à fait doux. Les chants de Chouenn sont appelés les Chants du Successeur, parce qu’il succéda à l’empereur Iao, et comme lui, gouverna parfaitement. Les chants de Ou wang sont nommés les Chants du Guerrier, parce qu’ils célèbrent les exploits de Ou wang, qui délivra le peuple de la tyrannie de Tcheou. Les Chants du Successeur sont au nombre de neuf, parce qu’il y eut neuf péripéties ; les Chants du Guerrier sont au nombre de six, parce qu’il y eut six péripéties.

26. Le Maître dit : « De quelle règle puis je me servir pour juger la conduite d’un homme qui exerce une haute autorité avec un cœur étroit, qui s’acquitte d’une cérémonie sans respect, ou qui, à la mort de son père ou de sa mère, est (ou se lamente) sans douleur ?
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PA I.

1. Le chef de la famille Ki avait huit chœurs de pantomimes qui chantaient dans la cour du temple de ses ancêtres. Confucius dit : « S’il ose se permettre un tel abus, que n’osera-t-il se permettre ? » Le chef de la famille Ki ou Ki suenn était grand préfet dans la principauté de Lou. I rangée (ou chœur) de pantomimes. L’empereur avait huit chœurs de pantomimes ; les tchou heou, six, les tai fou, quatre et les officiers inférieurs, deux. Le nombre des hommes dans chaque chœur était égal au nombre des chœurs. Quelques auteurs disent que chaque chœur se composait de huit hommes. On ne sait laquelle de ces deux opinions est la vraie. Le chef de la famille Ki était seulement tai fou ; il usurpait les cérémonies et les chants réservés à l’empereur.

2. Les trois familles faisaient exécuter le chant Ioung, pendant qu’on enlevait les vases, (après les offrandes). Le Maître dit : « Les aides sont tous des princes feudataires ; la tenue du Fils du Ciel est très respectueuse ; » comment ces paroles peuvent elles être chantées dans le temple des ancêtres des trois familles ? » Ces trois familles étaient les familles Meng suenn (ou Tchoung suenn), Chou suenn et Ki suenn, dont les chefs étaient grands préfets dans la principauté de Lou.

Parmi les fils de Houan, prince de Lou, le prince Tchouang, né de la femme légitime, devint le chef de la principauté ; K’ing fou, Chou ia et Ki iou, nés d’une femme de second rang, formèrent trois familles : K’ing fou, la famille Tchoung suenn, Chou ia, la famille Chou suenn, et Ki iou, la famille Ki suenn. K’ing fou changea le nom de Tchoung (second fils) et prit celui de Meng (fils aîné), parce qu’il était le fils aîné d’une femme de second rang, et qu’il n’osait pas se dire le frère cadet du prince Tchouang.

Ioung est le nom d’une ode qui se trouve dans le Cheu king parmi les Eloges des Tcheou. Ou wang la faisait chanter, quand il présentait des offrandes à Wenn wang. Les Tcheou la faisaient chanter dans le temple des ancêtres à la fin des offrandes, pour annoncer que la cérémonie était terminée. Les chefs des trois familles, qui n’avaient que le rang de tai fou, se permettaient l’usage d’une cérémonie et d’un chant réservés à l’empereur.
3. Le Maître dit : « Comment un homme dépourvu des vertus qui sont propres à l’homme peut il accomplir les cérémonies ? Comment un homme dépourvu des vertus qui sont propres à l’homme peut il cultiver la musique ? » Quand un homme perd avec les vertus du cœur les qualités propres à l’homme, son cœur n’a plus le respect, qui est la partie essentielle des cérémonies ; il n’a plus l’harmonie des passions, qui est le fondement de la musique.

4. Lin Fang ayant demandé quelle était la chose la plus nécessaire dans les cérémonies, le Maître répondit : « Oh ! que cette question est importante ! Dans les démonstrations extérieures, il vaut mieux rester en deçà des limites que de les dépasser ; dans les cérémonies funèbres, la douleur vaut mieux qu’un appareil pompeux. »

5. Le Maître dit : « Les barbares de l’orient et du septentrion, qui ont des princes, sont moins misérables que les nombreux peuples de la Chine ne reconnaissant plus de prince. »

6. Le chef de la famille Ki offrait des sacrifices aux Esprits du T’ai chan. Le Maître dit à Jen Iou : « Ne pouvez vous pas empêcher cet abus ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le Maître répliqua : « Hé ! dira-t-on que les Esprits du T’ai chan sont moins intelligents que Lin Fang ? » T’ai chan, montagne située dans la principauté de Lou. D’après les rites, chaque prince feudataire sacrifiait aux Esprits des montagnes et des cours d’eau qui étaient dans son domaine. Le chef de la famille Ki, en sacrifiant aux Esprits du T’ai chan, s’arrogeait un droit qu’il n’avait pas (il n’était que tai fou). Jen Iou, nommé K’iou, disciple de Confucius, était alors intendant de Ki suenn. Le philosophe lui dit : « Ki suenn ne doit pas sacrifier aux Esprits du Tai chan. Vous êtes son intendant. Le faire changer de détermination serait ce la seule chose qui vous fût impossible ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le philosophe reprit en gémissant : « Hé ! s’imaginera t on que les Esprits du T’ai chan agréent des sacrifices qui sont contraires aux rites, et qu’ils comprennent moins bien que Lin Fang, moins bien qu’un citoyen de Lou, ce qui est essentiel dans les cérémonies ? Je suis certain qu’ils n’agréent pas les sacrifices de Ki suenn. »
7. Le Maître dit : « Le sage n’a jamais de contestation. (S’il en avait), ce serait certainement quand il tire à l’arc. (Avant la lutte), il salue humblement ses adversaires et monte à l’endroit préparé. (Après la lutte), il boit la liqueur que les vaincus sont condamnés à prendre. Même quand il lutte, il est toujours sage. » D’après les règles du tir solennel, le président divisait les archers en trois groupes de trois hommes chacun. Le moment arrivé, les trois compagnons partaient et s’avançaient ensemble, se saluaient trois fois, témoignaient trois fois leur respect mutuel, et montaient à l’endroit préparé pour le tir. Après le tir, ils se saluaient une fois, descendaient, puis, se tenant debout, ils attendaient que les autres groupes eussent fini de tirer. Les vainqueurs, se plaçant en face des vaincus, les saluaient trois fois. Ceux-ci montaient de nouveau au lieu du tir, prenaient les coupes et, se tenant debout, buvaient la liqueur qu’ils devaient accepter à titre de châtiment. Ordinairement, quand on offrait à boire, on présentait les coupes. (Mais, après le tir à l’arc), on obligeait les vaincus à prendre eux-mêmes les coupes, sans leur faire aucune invitation polie, afin de montrer que c’était une peine. Ainsi les anciens sages, même quand ils se disputaient la victoire, étaient conciliants et patients, se saluaient et se témoignaient mutuellement leur respect. De cette manière, au milieu même de la lutte, ils montraient toujours une égale sagesse. Vraiment le sage n’a jamais de contestation.

8. Tzeu hia dit à Confucius : (On lit dans le Cheu king) : « Un sourire agréable plisse élégamment les coins de sa bouche ; ses beaux yeux brillent d’un éclat mêlé de noir et de blanc. Un fond blanc reçoit une peinture de diverses couleurs ? » Que signifient ces paroles ? « Le Maître répondit : Avant de peindre, il faut avoir un fond blanc ». Tzeu hia reprit : « (Ces paroles ne signifient elles pas que) les cérémonies extérieures exigent avant tout et présupposent la sincérité des sentiments ? » Le Maître dit : « Chang (Tzeu hia) sait éclaircir ma pensée. A présent je puis lui expliquer les odes du Cheu king. » Un homme dont la bouche est élégante et les yeux brillants peut recevoir divers ornements, de même qu’un fond blanc peut recevoir une peinture variée. Les anciens empereurs ont institué les cérémonies afin qu’elles fussent l’élégante expression et comme l’ornement des sentiments du cœur. Les cérémonies présupposent comme fondement la sincérité des sentiments, de même qu’une peinture exige d’abord un fond blanc.

9. Le Maître dit : « Je puis exposer les cérémonies de la dynastie des Hia. (Mais je ne puis prouver ce que j’en dirais ; car) les princes de K’i (descendants des Hia, n’observent plus ces cérémonies et) ne peuvent les faire connaître avec certitude. Je puis exposer les cérémonies de la dynastie des In. (Mais les témoignages font défaut ; car) les princes de Soung, descendants des In, n’observent plus ces cérémonies et ne peuvent en donner une connaissance certaine. (Les princes de K’i et de Soung ne peuvent faire connaître avec certitude les cérémonies des Hia et des In), parce que les documents et les hommes leur font défaut. S’ils ne faisaient pas défaut, j’aurais des témoignages. »

10. Le Maître dit : « Dans la cérémonie Ti, (faite par le prince de Lou), tout ce qui suit les libations me déplaît ; je n’en puis supporter la vue. » Confucius blâme l’autorisation accordée aux princes de Lou de faire une cérémonie qui aurait dû être réservée à l’empereur. Anciennement, l’empereur, après avoir fait des offrandes au fondateur de la dynastie régnante, en faisait au père du fondateur de la dynastie, et, en même temps, au fondateur lui-même. Cette cérémonie avait lieu tous les cinq ans, et s’appelait Ti.

Comme Tcheou koung s’était signalé par d’éclatants services (et avait été créé prince de Lou par son frère Ou wang), Tch’eng wang, (successeur de Ou wang), permit au prince de Lou de faire cette importante cérémonie. Le prince de Lou offrait donc le sacrifice Ti, dans le temple de Tcheou koung, à Wenn wang, comme au père du fondateur de la dynastie, et il associait à cet honneur Tcheou koung. Cette cérémonie était contraire aux anciens rites.

Les libations consistaient à répandre à terre, dès le commencement du sacrifice, une liqueur aromatisée, pour inviter les mânes à descendre. Au moment de ces libations, l’attention du prince de Lou et de ses ministres n’était pas encore distraite ; la vue de cette cérémonie était encore supportable. Mais, ensuite, ils s’abandonnaient peu à peu à l’insouciance et à la négligence ; ils offraient un spectacle pénible à voir.

11. Quelqu’un ayant demandé à Ti, le Maître répondit : « Je ne le sais pas. Celui qui le saurait n’aurait pas plus de difficulté à gouverner l’empire qu’à regarder ceci. » (En disant ces mots), il montra la paume de sa main. Les anciens empereurs ne montraient jamais mieux que dans le sacrifice Ti leur désir d’être reconnaissants envers leurs parents et d’honorer leurs ancêtres éloignés. C’est ce que ne pouvait comprendre cet homme qui avait interrogé sur la signification du sacrifice Ti. De plus, dans la principauté de Lou, (où les princes accomplissaient cette cérémonie), il fallait éviter de rappeler la loi qui la défendait à tout autre qu’à l’empereur. Pour ces raisons, Confucius répondit : « Je ne le sais pas. » Sur cette question pouvait il y avoir quelque chose que le Sage par excellence ignorât réellement ?
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WEI TCHENG.

1. Le Maître dit : « Celui qui gouverne un peuple en lui donnant de bons exemples est comme l’étoile polaire qui demeure immobile, pendant que toutes les autres étoiles se meuvent autour d’elle.

2. Le Maître dit : « Les odes du Cheu king sont au nombre de trois cents. Un seul mot (de l'une d'elles) les résume toutes : « Avoir des intentions droites. »

3. Le Maître dit : « Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient dans l’unité au moyen des châtiments, le peuple s’abstient de mal faire ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par ses bons exemples et fait régner l’union en réglant les usages, le peuple a honte de mal faire, et devient vertueux. »

4. Le Maître dit : « A quinze ans, je m’appliquais à l’étude de la sagesse ; à trente ans, je marchais d’un pas ferme dans le chemin de la vertu ; à quarante ans, j’avais l’intelligence parfaitement éclairée ; à cinquante ans, je connaissais les lois de la Providence ; à soixante ans, je comprenais, sans avoir besoin d’y réfléchir, tout ce que mon oreille entendait ; à soixante-dix ans, en suivant les désirs de mon cœur, je ne transgressais aucune règle. »
5. Meng i tzeu ayant interrogé, sur la piété filiale, le Maître répondit : « Elle consiste à suivre les prescriptions. » Plus tard, Fan Tch’eu conduisant la voiture de Confucius, le philosophe lui dit : « Meng i tzeu m’a interrogé sur la piété filiale ; je lui ai répondu qu’elle consiste à observer les prescriptions. » Fan Tch’eu dit : « Quel est le sens de cette réponse ? » Confucius répondit : « Un fils doit aider ses parents durant leur vie selon les prescriptions, leur faire des obsèques et des offrandes après leur mort selon les prescriptions. » Meng i tzeu, nommé Ifo ki, grand préfet de Lou, était le chef de la famille Tchoung suenn ou Meng suenn. Voy. plus loin ch III. 2. Fan Tch’eu (ou Tzeu fan), nommé Siu, était disciple de Confucius.

6. Meng Ou pe, ayant interrogé le Maître sur la piété filiale, reçut cette réponse : « Les parents craignent par dessus tout que leur fils ne soit malade. » Un bon fils partage cette sollicitude de ses parents, et se conforme à leurs sentiments. Il ne néglige rien de tout ce qui sert à la conservation de sa personne.
7. Tzeu iou ayant interrogé Confucius sur la piété filiale, le Maître répondit : « La piété filiale qu’on pratique maintenant ne consiste qu’à fournir les parents du nécessaire. Or les animaux, tels que les chiens et les chevaux, reçoivent aussi des hommes ce qui leur est nécessaire. Si ce que l’on fait pour les parents n’est pas accompagné de respect, quelle différence met on entre eux et les animaux ? »

8. Tzeu hia l’ayant interrogé sur la piété filiale, le Maître répondit : « Il est difficile de tromper par un faux semblant de piété filiale. Quand les parents ou les frères aînés ont des affaires, si les fils ou les frères puînés leur viennent en aide ; quand ceux ci ont du vin et des vivres, s’ils en font part à leurs parents et à leurs aînés, est ce suffisant pour qu’on loue leur piété filiale ? » (la piété filiale requiert en outre une affection cordiale).

9. Le Maître dit : « Houei (Ien Iuen) écoute mes explications toute une journée sans m’adresser une objection ni une question, comme s’il était dépourvu d’intelligence. Quand il s’est retiré, je considère sa conduite privée, et j’y vois resplendir mes enseignements. Houei n’est pas dépourvu d’intelligence. »
10. Le Maître dit : « Si l’on considère les actions d’un homme, si l’on observe les motifs qui le font agir, si l’on examine ce qui fait son bonheur, pourra-t-il cacher ce qu’il est ? »

11. Le Maître dit : « Celui qui repasse dans son esprit ce qu’il sait déjà, et par ce moyen acquiert de nouvelles connaissances, pourra bientôt enseigner les autres. »

12. Le Maître dit : « L’homme sage n’est pas comme un vase ou un instrument (qui n’a qu’un usage ; il est apte à tout). »

13. Tzeu koung ayant demandé ce que doit faire un homme sage, le Maître répondit : « Le sage commence par faire ce qu’il veut enseigner ; ensuite il enseigne. »

14. Le Maître dit : « Le sage aime tous les hommes et n’a de partialité pour personne. L’homme vulgaire est partial et n’aime pas tous les hommes. »

15. Le Maître dit : « Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir, sans livre ni maître, est dangereux. »
16. Le Maître dit : Etudier des doctrines opposées (aux enseignements des anciens sages), c’est nuisible.

17. Le Maître dit : « Iou (Tzeu lou), voulez vous que je vous enseigne le moyen d’arriver à la science véritable ? Ce qu’on sait, savoir qu’on le sait ; ce qu’on ne sait pas, savoir qu’on ne le sait pas : c’est savoir véritablement. »

18. Tzeu tchang étudiait en vue d’obtenir une charge avec des appointements. Le Maître lui dit : « Après avoir entendu dire beaucoup de choses, laissez de côté celles qui sont douteuses, dites les autres avec circonspection, et vous serez peu blâmé. Après avoir beaucoup vu, laissez ce qui serait dangereux, et faites le reste avec précaution ; vous aurez rarement à vous repentir. Si vos paroles vous attirent peu de blâme et vos actions peu de repentir, les appointements viendront d’eux-mêmes. »

19. Ngai, prince de Lou, dit à Confucius : Que doit faire un prince pour que le peuple soit content ? Le philosophe répondit : « Si le prince élève aux charges les hommes vertueux et écarte tous les hommes vicieux, le peuple sera satisfait ; si le prince élève aux charges les hommes vicieux et écarte les hommes vertueux, le peuple sera mécontent.

20. Ki K’ang tzeu dit : « Que faut il faire pour que le peuple respecte son prince, lui soit fidèle et cultive la vertu ? » Le Maître répondit : « Que le prince ait en public un maintien grave, et il sera respecté ; qu’il honore ses parents et soit bon envers ses sujets, et ses sujets lui seront fidèles ; qu’il élève aux charges les hommes de bien et forme ceux dont la vertu est encore faible, et il excitera le peuple à cultiver la vertu. »

21. Quelqu’un dit à Confucius : « Maître, pourquoi ne prenez vous aucune part au gouvernement ? » Le philosophe répondit : « Les Annales ne disent elles pas, en parlant de la piété filiale : « Respectueux envers vos parents et bienveillants envers vos frères, vous ferez fleurir ces vertus partout sous votre gouvernement ? » Faire régner la vertu dans sa famille par son exemple, c’est aussi gouverner. Remplir une charge, est ce la seule manière de prendre part au gouvernement ? »
22. Le Maître dit : « Je ne sais à quoi peut être bon un homme qui manque de sincérité. Comment employer une grosse voiture qui n’a pas de joug pour le bœuf, ou une petite voiture qui n’a pas de joug pour les chevaux ? »

23. Tzeu tchang demanda si l’on pouvait savoir d’avance ce que feraient les empereurs de dix dynasties successives. Le Maître répondit : « La dynastie des In a adopté les prescriptions de la dynastie des Hia (qui n’avait fait qu’interpréter la loi naturelle) ; on peut connaître par les documents ce qu’elle a ajouté ou retranché (sur des points accessoires). La dynastie des Tcheou a adopté les prescriptions de la dynastie des In ; ce qu’elle a ajouté ou retranché (ne concerne que des points accessoires, et) se trouve mentionné dans les documents. On peut savoir d’avance ce que feront les dynasties à venir, fussent elles au nombre de cent (elles feront observer la loi naturelle) ».

24. Le Maître dit : « Celui-là se rend coupable d’adulation, qui sacrifie à un esprit auquel il ne lui appartient pas de sacrifier. Celui-là manque de courage, qui néglige de faire une chose qu’il sait être de son devoir. »
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1. Le Maître dit : « Celui qui cultive la sagesse et ne cesse de la cultiver n’y trouve-t-il pas de la satisfaction ? Si des amis de la sagesse viennent de loin recevoir ses leçons, n’éprouve-t-il pas une grande joie ? S’il reste inconnu des hommes et n’en ressent aucune peine, n’est il pas un vrai sage ? »

2. Iou tzeu dit : « Parmi les hommes naturellement enclins à respecter leurs parents, à honorer ceux qui sont au dessus d’eux (par le rang ou par l’âge), peu aiment à résister à leurs supérieurs. Un homme qui n’aime pas à résister à l’autorité, et cependant aime à exciter du trouble, ne s’est jamais rencontré. Le sage donne son principal soin à la racine. La racine, une fois affermie, donne naissance au tronc et aux branches. L’affection envers nos parents et le respect envers ceux qui sont au dessus de nous sont comme la racine de la vertu ». (Iou tzeu, nommé Jo, était disciple de Confucius).
3. Le Maître dit : « Celui qui par des discours étudiés et un extérieur composé (cherche à plaire aux hommes) ruine ses vertus naturelles. » (Sien équivaut à la lettre wang).

4. Tseng tzeu dit : « Je m’examine chaque jour sur trois choses : Si, traitant une affaire pour un autre, je ne l’ai pas traitée avec moins de soin que si elle eût été ma propre affaire ; si, dans mes relations avec mes amis, je n’ai pas manqué de sincérité ; si je n’ai pas négligé de mettre en pratique les leçons que j’ai reçues. »

5. Le Maître dit : « Celui qui gouverne une principauté qui entretient mille chariots de guerre doit être attentif aux affaires et tenir sa parole, modérer les dépenses et aimer les hommes, n’employer le peuple aux travaux publics que dans les temps convenables, (afin de ne pas nuire aux travaux des champs). »

6. Le Maître dit : « Un jeune homme, dans la maison, doit aimer et respecter ses parents. Hors de la maison, il doit respecter ceux qui sont plus âgés ou d’un rang plus élevé que lui. Il doit être attentif aux affaires et sincère dans ses paroles ; aimer tout le monde, mais se lier plus étroitement avec les hommes vertueux. Ces devoirs remplis, s’il lui reste (du temps et) des forces, qu’il les emploie à l’étude des lettres et des arts libéraux. »

7. Tzeu hia dit : « Celui qui, au lieu d’aimer les plaisirs, aime et recherche les hommes sages, qui aide ses parents de toutes ses forces, qui se dépense tout entier au service de son prince, qui avec ses amis parle sincèrement, quand même on me dirait qu’un tel homme n’a pas cultivé la sagesse, j’affirmerais qu’il l’a cultivée. »

8. Le Maître dit : « Si celui qui cultive la sagesse manque de gravité, il ne sera pas respecté et n’acquerra qu’une connaissance superficielle de la vertu. Qu’il mette au premier rang la fidélité et la sincérité ; qu’il ne lie pas amitié avec des hommes qui ne lui ressemblent pas (qui ne cultivent pas comme lui la sagesse) ; s’il tombe dans un défaut, qu’il ait le courage de s’en corriger. »

9. Tseng tzeu dit : « Si le prince rend les derniers devoirs à ses parents avec un vrai zèle et honore par des offrandes ses ancêtres même éloignés, la piété filiale fleurira parmi le peuple. »
10. Tzeu k’in adressa cette question à Tzeu koung : « Quand notre maître arrive dans une principauté, il reçoit toujours des renseignements sur l’administration de l’État. Est-ce lui qui les demande au prince, ou bien est ce le prince qui les lui offre ? » Tzeu koung répondit : « Notre maître les obtient (non par des interrogations, mais) par sa douceur, son calme, son respect, sa tenue modeste et sa déférence. Il a une manière d’interroger qui n’est pas celle des autres hommes. » (Le nom de famille de Tzeu Koung était Touan mou, et son nom propre Seu)

11. Le Maître dit : « Un fils doit consulter la volonté de son père, tant que son père est en vie, et ses exemples, quand il est mort. Si durant trois ans après la mort de son père, il imite sa conduite en toutes choses, on pourra dire qu’il pratique la piété filiale. »

12. Iou tzeu dit : « Dans l’observation des devoirs mutuels, la concorde est d’un grand prix. C’est pour cette raison que les règles des anciens souverains sont excellentes. Toutes leurs prescriptions, grandes ou petites, ont été inspirées par le désir de la concorde. (Cependant,) il est une chose qu’il faut éviter : connaître le prix de la concorde, et faire tout pour la concorde, sans tenir compte du devoir, c’est ce qui n’est pas permis. »

13. Iou tzeu dit : « Quand on peut accomplir sa promesse sans manquer à la justice, il faut tenir sa parole. Un respect et des égards conformes aux règles de la bienséance ne sont ni honteux ni déshonorants. Si vous choisissez pour protecteur un homme digne de votre amitié et de votre confiance, vous pourrez lui rester attaché à jamais. »

14. Le Maître dit : « Un disciple de la sagesse qui ne recherche pas la satisfaction de son appétit dans la nourriture, ni ses commodités dans son habitation, qui est expéditif dans les affaires et circonspect dans ses paroles, qui se fait diriger par des hommes vertueux, celui-là a un véritable désir d’apprendre. »

15. Tzeu koung dit : « Que faut il penser de celui qui, étant pauvre, n’est pas flatteur, ou qui, étant riche, n’est pas orgueilleux ? Le maître répondit : « Il est louable ; mais celui-là l’est encore plus qui dans la pauvreté vit content, ou qui au milieu des richesses garde la modération. » Tzeu koung répliqua : « On lit dans le Cheu king que le sage imite l’ouvrier qui coupe et lime l’ivoire, ou qui taille et polit une pierre précieuse. Ces paroles n’ont elles pas le même sens (ne signifient-elles pas que le sage ne doit pas se contenter de n’être ni flatteur dans la pauvreté, ni orgueilleux dans l’opulence, mais travailler à conserver toujours la joie de l’âme et la modération) ? » Le Maître repartit : « Seu (Tzeu koung) commence à pouvoir entendre l’explication du Cheu king ; sur ma réponse à sa question, il a aussitôt compris le sens des vers qu’il a cités. »

16. Le Maître dit : « Le sage ne s’afflige pas de ce que les hommes ne le connaissent pas ; il s’afflige de ne pas connaître les hommes. »
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ENTRETIENS DE CONFUCIUS
ET DE SES DISCIPLES

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Ce recueil 分上下两篇 fenn chang hia loang p’ien se divise en deux parties, le Chang Liun Iu et le Hia Liu Iu. Chaque partie comprend cinq 篇 kiuen livres, et chaque livre, deux chapitres.



Liun signifie examiner et discuter une question ; iu, répondre et expliquer. Ce livre contient les enseignements de Confucius, les questions et les réponses qui ont été faites sur l’étude de la sagesse et le gouvernement de l’État, dans les entretiens du philosophe avec ses disciples, avec les princes et les ministres de son temps, et qui ont été écrites par ses disciples. Voilà pourquoi ce recueil est intitulé Explications et Réponses.

Le philosophe K’oung était de la principauté de Lou. Son nom de famille était K’oung, son nom propre Kiou et son surnom Tchoung gni. Son père Chou leang Ho avait d’abord épousé une fille de la famille Cheu, qui lui avait donné neuf filles, mais pas de garçon. Il avait eu d’une femme de second rang un fils, nommé Meng pi, qui était boiteux. Ensuite il demanda en mariage une fille de la famille Ien. Cette famille, qui avait trois filles, lui donna la plus jeune, nommée Tcheng tsai. Tcheng tsai, ayant prié sur le mont Gui k’iou, donna le jour à Confucius, qui pour cette raison fut nommé K’iou.

Avant sa naissance, à K’iue li (son pays natal), une licorne vomit un livre orné de pierres précieuses. On y lut ces mots : « Un enfant, formé des parties les plus subtiles de l’eau, soutiendra l’empire ébranlé de la dynastie des Tcheou et sera roi sans royaume. » Ien chen, (mère de Confucius), fut étonnée de ce prodige. Avec un cordon de soie, elle lia par la corne le mystérieux animal, qui disparut au bout de deux nuits.

La nuit de sa naissance, deux dragons entourèrent le toit de la maison. Cinq vieillards descendirent dans la cour. Leurs corps étaient formés des éléments les plus purs des cinq planètes. Auprès des appartements de la mère, on entendit le chant du Céleste Potier. Des voix dans les airs prononcèrent ces mots : « Le Ciel accorde à la prière la naissance d’un fils parfaitement sage. »
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VII.15. Le Maître dit : « Fût-on réduit à manger une grossière nourriture, à boire de l’eau, et à reposer la nuit la tète appuyée sur son bras, on y trouvera de la joie au milieu de ses privations. Les richesses et les dignités obtenues injustement me paraissent comme des nuages qui passent. »
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VII.2. Le Maître dit : « Engranger en silence les connaissances, apprendre sans éprouver jamais de satiété, enseigner sans jamais se lasser, quelle est [la difficulté] pour moi ? »
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VI.19. Le Maître dit : « Qui s’élève au-dessus de la moyenne peut entendre des enseignements élevés. Qui reste en dessous de la moyenne n’en est pas capable. »
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II.14. Le Maître dit : « L’homme honorable aime tous les hommes et n’a de partialité pour personne. L’homme de peu est partial et n’aime pas tous les hommes. »
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