J'avais dit, une fois n'est pas coutume, que je lirai les romans de
Michael Connelly par ordre chronologique de parution. Je commence donc par "
Les égouts de Los Angeles", premier roman de l'auteur paru en 1992 mais aussi première enquête de
Harry Bosch (comme le peintre... ou la machine à laver, au choix).
Les événements se déroulent en Californie, au début des années 1990 (je pense). Un homme est retrouvé mort dans une canalisation. Tout laisse à penser à une overdose. Dépêché sur les lieux, l'inspecteur
Harry Bosch va reconnaître cet homme, vétéran de la guerre du Vietnam, « rat de tunnel » comme lui. D'une simple overdose, nous passons à un meurtre, fortement lié à un braquage de banque qui a eu lieu un an plus tôt. Ces premiers indices vont l'amener à devoir collaborer avec le FBI, en la personne d'Eleanor Wish. de fil en aiguille, l'enquête avance, les indices se font de plus en plus significatifs, les révélations de plus en plus étonnantes.
Au meurtre et à l'enquête policière, viennent s'ajouter un braquage de banque donc, des plus original, la filature d'un flic que les Affaires Internes tiennent absolument à faire tomber, des traumatismes et souvenirs de guerre qui refont surface, des secrets et des cachotteries, un besoin de vengeance et de justice.
Nous sommes au temps où les téléphones portables étaient encore inexistants et où l'on croisait des cabines téléphoniques à tous les coins de rue, où les premiers ordinateurs cohabitaient avec les machines à écrire... Pourtant, je n'ai rien trouvé de vieillot dans ce polar foisonnant de détails. J'ai été embarquée dès les premières lignes, grâce à un style d'écriture très dynamique qui prend tout à la fois son temps pour tout installer. L'enquête démarre tout doucement, nous laissant le temps de faire connaissance avec les personnages, avec Bosch tout particulièrement.
L'auteur, en lui octroyant un vécu fouillé, en fait un personnage plein de charisme, humain, énigmatique, avec qui on prend plaisir à suivre son enquête. Enquête qui fourmille de détails, d'indices, de révélations, où tout finit par s'imbriquer petit à petit et qui continue de nous surprendre alors qu'on aurait pu la croire résolue (sachant qu'il restait une petite cinquantaine de pages, je me doutais que ce n'était pas le cas mais je n'avais rien deviné de la suite).
Une intrigue fortement bien menée, une dernière révélation détonante, des personnages travaillés, des lieux et situations toujours bien dépeints, une plume dynamique, méthodique et minutieuse... Quand tous les ingrédients sont bons, le résultat ne peut pas être mauvais, bien au contraire.
Un bon polar qui se dévore en un rien de temps.
Vivement le prochain !