AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 64 notes
5
2 avis
4
0 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il faut pouvoir creuser sa foi au-delà du possible, se dévouer à une tache obscure dans la solitude et le silence...[...] La question n'est pas de savoir ce qui nous appartient, mais à quoi et à qui nous appartenons, nous. Quelles puissances des ténèbres nous considèrent comme siennes ?
p92

Adaptation du roman de Joseph Conrad, que j'avais retenu grâce à Babelio. Je suis un peu déçu, je m'attendais plus à un roman d'aventure, plus de légèretés, histoire de baroudeurs alors que nous avons à faire plus à une réflexion philosophique. Non, je ne retiendrai pas l'original, mais je félicite Miquel et Godart qui ont eu le mérite de savoir synthétiser cette oeuvre en une centaine de pages ...
L'inconcevable mystère d'une âme qui ne connaissait ni crainte ni contrainte ni foi et qui pourtant luttait contre elle-même, destin d'un homme qui reste sur terre pour rêver un cauchemar au pays des cannibales, aux moeurs effroyables, mais pourtant on mange également le Christ dans notre monde colonial dit occidental !
Vérités que nous avons oubliées, voyage au bout des ténèbres, desti-nez épaté, mais toi aussi , au coeur ....t'es nègre.
Commenter  J’apprécie          500
Ce que je crains souvent avec les adaptations de romans classiques, c'est que les illustrations ne soient là que pour rendre accessibles ces classiques pour quelques lecteurs pas très courageux. Certes, ça a au moins le mérite de populariser certaines oeuvres qui trouvent ainsi un plus large public. Mais il est une catégorie d'adaptations qui vont plus loin, qui offrent une nouvelle dimension et qui transcendent l'émotion de l'original par l'image (Le rapport de Broddeck de Philippe Claudel revisité par Manu Larcenet en est un superbe exemple). Mais là, je dois dire que j'ai été très déçu, je n'ai pas du tout accroché au dessin, je lai trouvé un peu confus, en partie à cause des choix chromatiques, avec ces lavis brun-rouge trop saturé et trop uniformes, qui ne rendent pas l'ambiance géographique, la chaleur, la savane, qui s'enfoncent dans une sorte de boue uniforme, il n'y a pas de variation d'atmosphère, c'est relativement plat, et au final, la lecture m'a paru plutôt fastidieuse, le texte et les dialogues sont respectueux de l'oeuvre de Joseph Conrad, mais autant lire le roman, car le seul aspect vraiment attirant de cette BD n'est redevable qu'à l'original.
Commenter  J’apprécie          203
E n ce début du XIXe siècle, nombre de terres encore vierges enflamment les imaginations. Mais derrière un doigt négligemment pointé sur une carte peut se dissimuler une vérité qui n'a rien d'onirique. Pour être revenu du coeur des ténèbres, Charles Marlow le sait mieux que quiconque…

Conservant la structure originelle du roman, le scénario passe rapidement des bords de la Tamise au continent noir après un court passage, digne de Lewis Carroll, par la Société. Mêlant voix off et dialogues au risque de perturber la compréhension du propos, ce qui pourrait apparaître comme une expédition en ses contrées méconnues se révèle être une odyssée dans les tréfonds de l'âme humaine. Alors qu'il pénètre au plus profond du pays, Marlow voit ses références avalées par la végétation qui l'entoure. Sa sociabilité se fond aux frondaisons de la canopée, ses convictions se désagrègent sur les berges boueuses du fleuve et ses certitudes s'évaporent dans la moiteur ambiante. Plus il avance au sein de la forêt primaire, plus il remonte le fil du temps avec nul horizon à regarder.

Au coeur des ténèbres est un ouvrage complexe et pluriel. Récit d'aventures, il comporte cependant une large part autobiographique, voire introspective, et évoque sans détour l'exploitation outrancière du Congo. Mais au-delà de cet aspect critique, l'oeuvre se fait analytique et interroge sur le rapport à la réalité. Qu'est-ce qui est vrai, qui semble l'être ou qui ne l'est pas ? Comment la perte des repères usuels fait-elle sombrer dans la folie des démons premiers et succomber à la barbarie ? Nul n'est à l'abri de cette démence pas même Kurtz, personnage fascinant d'ambigüité, démiurge tribal et idole déchue de l'impérialisme occidental.

Le one-shot de Stéphane Miquel et de Loïc Godart se veut la libre adaptation de la nouvelle éponyme. S'il reste fidèle à l'écrit original, tant dans l'esprit que sur la forme, qu'apporte-t-il de plus ? La réponse est à chercher… et à trouver au travers du parti-pris des découpages ou des séquences, des angles de vue, du choix des mots, de la confrontation de la grisaille septentrionale et de l'ocre des glaises d'Afrique, ou bien dans un trait qui déforme les physionomies pour les mettre à l'unisson des âmes. Cette interprétation donne alors – toute proportion gardée – une nouvelle dimension aux écrits du romancier anglais comme le fit l'emblématique Apocalypse Now de Francis Ford Coppola !

Les grandes oeuvres sont souvent redoutables à adapter ou à interpréter, et peuvent se révéler un piège inextricable. Stéphane Miquel et Loïc Godart ont visiblement su les éviter et offrent un album réaliste, dénué de tout romantisme, que Joseph Conrad aurait certainement apprécié !
Commenter  J’apprécie          80
Je termine tout juste la dernière adaptation de la collection Noctambule. Adapter un roman est un exercice difficile et ma lecture de Au coeur des ténèbres s'avère mitigée. Miquel et Godart expliquent qu'ils souhaitent donner le goût de lire le roman et je trouve ce challenge à moitié réussi.
Je n'ai pas lu le roman de Conrad. Je me fais tout de même l'idée de tout ce qui affleure du roman, des nombreux thèmes abordés par l'auteur, et en effet, j'ai envie d'approfondir. Cependant, la connaissance du récit original permet probablement de saisir les choix des auteurs, le sens du texte choisi et des planches... et donc d'en apprécier d'autant plus la lecture.
Malgré cela, c'est une adaptation graphique très belle. le dessin de Godart donne une certaine profondeur au récit, posant l'ambiance fantasmagorique de la jungle congolaise, entre réalité morbide et cauchemars. Un bémol; après avoir vu les esquisses du carnet graphique, je regrette que Godart est choisi une colorisation sépia, un peu plus de couleur aurait encore appuyé l'ambiance et donné plus de corps à l'ensemble.
Mitigé donc, car malgré tout les ingrédients principaux sont là: l'omniprésence d'un personnage charismatique entre génie et folie, violence coloniale, chaleur étouffante de la jungle... Je garde une impression de survol qui me laisse un peu déçu.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (144) Voir plus



Quiz Voir plus

Le miroir de la mer

Quel est ce personnage qui fuira toute sa vie la honte d'avoir quitté un navire menaçant de sombrer

Lord Jim
Demian
Coeur de pirate
Kurt Wallander

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph ConradCréer un quiz sur ce livre

{* *}