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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une jeune femme traumatisée par le procès suite à la banqueroute honteuse commis par son père, ressentie comme une humiliation et brisée par les discours de personnes “charitables” concernant le déshonneur de celui-ci, se marrie dans la précipitation avec le capitaine du navire le Ferndale. On sent que se mariage est un peu une fuite de la part de cette demoiselle complètement détruite dans son amour propre, que l'amour est loin d'être le motif principal de l'union, mais qu'elle est plutôt poussée par la volonté farouche de quitter le monde mesquin et malfaisant des “terriens”, de soustraire son père au sortir de la prison du regard des humains et de vivre de manière fusionnelle avec lui. Mais voilà le père ne pardonne pas ce mariage advenu la veille de son élargissement avec un obscur marin et le vit comme une trahison, lui qui se considère comme victime d'une cabbale et qui aspirait à un mariage digne d'une fille de grand financier qu'il se croit être. le capitaine, quant à lui, est le type même des héros de Conrad, mu par une très haute idée, quasi aristocratique, de l'honneur et du devoir.
Ainsi Conrad hisse la vie romanesque au niveau du tragique; les hommes sont les jouets de leurs passions aveugles, souvent déjouées par le hasard, le destin ou la providence, appelez cela comme vous voudrez. L'auteur comme à plaisir et avec une grande maitrise technique, triture le temps du récit et jongle avec les points de vue narratif, apportant une grande profondeur à son récit qui, n'est pas dénué d'une ironie mordante. Néanmoins le roman met beaucoup de temps à se mettre en place et je n'est pas ressentit le plaisir poétique de Lord Jim ou la complexité passionnante de Nostromo.
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Bien m'a pris de m'embarquer en cette fin d'automne dans ce volumineux roman de Joseph Conrad dont l'auteur assume lui-même la longueur dans sa préface ; il y répond aux critiques qui lui avaient reproché la longueur de ce récit en précisant qu'il aurait pu, en effet, écrire l'histoire qu'il raconte sur une feuille de papier à cigarette, mais que ce cela aurait supposé un détachement dont il ne se sentait pas capable. Effectivement, l'auteur s'attache de fort près à ses personnages et nous fait partager la proximité qu'il entretient avec eux.

Dans un salon où, avec force détails et commentaires psychologiques, le narrateur nous expose les prémices d'une histoire dont on ne saisit que très progressivement l'intrigue, la question met du temps à être posée. Conrad concentre par petites touches successives l'attention du lecteur sur Flora de Barral, femme malheureuse toute jeune, qui s'avère être le personnage principal. Tout l'art du romancier est de nous faire partager la fascination qu'il éprouve lui-même à voir et sentir vivre ses personnages.

Un rapprochement a-t-il jamais été fait entre Conrad et Proust ? Ils ont l'un et l'autre un irrésistible talent pour nous décrire avec un apparent détachement et une minutie presque maniaque les états d'âme de leurs personnages.

Après quelque deux cents pages initiatiques, les quatre personnages principaux embarquent sur un grand voilier (le Ferndale) qui, au terme d'une longue traversée, les emporte vers leurs destins. le huis clos les enferme.

À en juger par le nombre de cigares fumés par le narrateur, une fois revenus à terre, nous aurons passé un grand nombre d'heures à son écoute, mais sans que jamais l'ennui ne nous ait gagné. C'est que, pour partie, la qualité de la traduction (que l'on doit à Roger Hibon) entretient le charme avec lequel l'auteur dresse pour nous un tableau où l'amour ou [la faillite de l'amour ?] le dispute à la haine.

PS- Un bémol relatif à la mise en pages peu moderne : la surabondance de guillemets (" et « ») est exaspérante et serait dans doute mieux maîtrisée de nos jours, malgré les emboîtements successifs de paroles rapportées (celles du narrateur qui dit qu'untel a révélé qu'on lui avait dit ─ou il aurait entendu─ que ...).
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Je reprends l'exploration de l'Oeuvre de Conrad... Ce roman est de loin le plus complexe en terme de construction, les récits s'enchâssent les uns dans les autres avec virtuosité sans jamais perdre le lecteur. Mais le propos est long, parfois laborieux, les péripéties souvent inutiles. Quel dommage ! Reste une plume qui plus d'une fois touche au superbe.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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