Si on était tenu de laver son mort, de lui fermer les yeux, de lui joindre les mains et de lui clore la bouche, si on restait près de lui, contre lui, une nuit encore à le tenir entre les bras, à le sentir s'alourdir et refroidir, on n'aurait pas le cœur arraché à vif, on ne sentirait pas le sang s'échapper de nos veines.
Au fond, il n'avait jamais vu de malades, de vrais, de ceux que la maladie conduit fermement vers l'issue fatale qui se devine au masque que la mort imprime, les yeux creusés, le nez pincé, les lèvres rétractées et sur tout cela une prostration qui est déjà une absence.