Quelques heures auront suffi à
Barbara CONSTANTINE pour colorier en rose un après-midi blafard d'automne. Quelques heures, oui, j'ai lu "
Tom, Petit Tom, Tout petit homme, Tom" à la vitesse de l'écriture légère et vive de l'auteur.
Elle a, en effet, ce talent fou de mettre en couleur le noir de la vie avec légèreté. Tom, 11 ans, vit seul avec sa maman à peine plus âgée que lui (elle avait 13 ans à sa naissance) dans un mobil home quelque peu déglingué, sans beaucoup d'argent car Joss travaille peu. Elle sort beaucoup et laisse souvent Tom livré à lui-même.
Vous imaginez une histoire triste ? Mais, pas du tout ! C'est joyeux, délicieux, affectueux. C'est enlevé, drôle, plein d'humour. Tom, vole des légumes dans le jardin des voisins, ce n'est pas grave. D'abord, il prend juste ce dont ils ont besoin et les voisins ne sont pas dupes qui s'inquiètent presque lorsqu'il ne vient pas. Et puis Tom a un coeur énorme, il est serviable, sérieux, amical.
Bien sûr, on est loin de la réalité. Dans la vraie vie, Tom serait à coup sûr pris en charge par les services sociaux, placé dans une famille d'accueil ou dans un foyer pour jeunes délinquants. Joss serait privée de ses droits parentaux. Dans la vraie vie, on ne laisse pas un enfant de 11 ans pendant plusieurs jours, seul, dans un endroit hostile. Mais la romancière choisit la douceur des mots pour traduire la cruauté de l'existence. Elle préfère le bleu au gris, l'amour à la haine, les fleurs à la fange.
Le livre refermé, la musique des mots demeure, le bonheur s'installe, l'espoir en une vie meilleure se fait jour, le coeur s'emballe, la joie revient, je suis bien. Décidément, j'adore
Barbara CONSTANTINE.