Extrait
L'histoire des fleurs ou le voyage au coeur des sentiments humains
L'existence des plantes et des fleurs se confond avec celle du monde. Egyptiens et Mésopotamiens les utilisent déjà pour leurs vertus curatives mais aussi ornementales. Ces civilisations s'intéressent à l'horticulture et en possèdent une connaissance empirique. De leurs lointaines expéditions, leurs souverains rapportent des espèces nouvelles et enrichissent le patrimoine horticole. Les fleurs sont fréquemment utilisées comme motif de décoration pour les poteries ou dans les habitations, comme en témoigne une peinture murale égyptienne réalisée vers 1350 avant Jésus-Christ, qui nous montre des femmes tenant et admirant des fleurs de lotus bleu.
Scientifique ou légendaire, chrétienne ou profane, souvent allégorique ou métaphorique, l'histoire des fleurs est un grand voyage dans le monde de l'imaginaire et des sentiments humains.
De l'Antiquité à la Renaissance...
Les Grecs sont précurseurs dans le domaine de l'étude de la nature. Après avoir remis en cause l'origine divine des végétaux, ils établissent une distinction entre règne animal et règne végétal. La botanique va cependant rester limitée pendant des siècles à la recherche sur les vertus médicinales des plantes : mathématiques et astronomie intéressent davantage les savants. Désormais, et pendant plusieurs siècles, ils se contenteront généralement de reprendre les acquis de leurs prédécesseurs, sans enrichir réellement cette discipline.
L'intérêt pour la botanique renaît au XIIIe siècle. Parallèlement, peintres, sculpteurs et enlumineurs adoptent de plus en plus la nature comme thème artistique. L'apparition de l'imprimerie en 1440 révolutionne les travaux sur les végétaux. La diffusion des connaissances est facilitée et les scientifiques se rendent vite compte de l'intérêt des illustrations.
Aux XVe et XVIe siècles, les premiers livres herbiers paraissent, encore très imprécis : la plupart des dessins ne reposent pas sur l'analyse directe de la nature. Toutefois, peu à peu, l'observation se perfectionne et les représentations sont de plus en plus exactes. La peinture profane de la Renaissance redécouvre la Flore mythologique et ses attributs symboliques, notamment pour les décors muraux. La déesse Flore est une source immense d'inspiration pour les peintres.