Soudain il eut une illumination.
Spence. Sa DDD tombait le lendemain.
Il habitait Las Vegas. Bien sûr : Piper allait se rendre là-bas pour la lui remettre. C’était certainement l’étape suivante de Dane Bentley.
Plus besoin de traquer Piper : tout ce qu’il avait à faire, maintenant, c’était de retourner à Las Vegas et l’attendre.
Il était toujours en liaison avec le centre des opérations de la Zone 51.
Martin Luther n'était jamais venu à Paris, néanmoins, son influence s'y faisait sentir comme partout ailleurs sur le continent. Le moine de Wittenberg avait fait une entrée fracassante sur la scène religieuse en ce jour de 1517 où il avait placardé sur la porte de la cathédrale de Wittenberg ses Quatre-vingt-quinze thèses. Il y dénonçait l'état corrompu de la papauté et l'abus de pouvoir que constituaient les indulgences.
Dans cette suite du "Livre des morts", l'agent Will Piper s'est rangé : il ne boit plus, ne drague plus, ne travaille plus... Marié avec Nancy, sa jeune coéquipière du tome précédent, il profite d'une paternité tardive et de sa retraite anticipée du FBI, due aux remous suscités par l'affaire de l'Apocalypse. Dans cette oasis de tranquillité, sa vie d'avant le démange forcément. Alors quand deux hurluberlus se réclamant du "Club 2027" le contactent afin de récupérer un mystérieux livre manuscrit qui a refait surface à Londres à la faveur d'une vente aux enchères, il saute sur l'occasion pour se lancer dans l'aventure !
Le feu changea. Will traversa le carrefour et continua sur le trottoir guère encombré. Il tourna la tête : le camping-car était toujours derrière lui, suivant la 23e Rue, mais au fond ça ne signifiait pas grand-chose. En atteignant le croisement de Lexington Avenue, il prit à gauche, vers le sud. Bien sûr, le véhicule suivit le même chemin. Se réchauffer, pensait Will, se réchauffer. Il voulait atteindre Gramercy Park, enclave de verdure à quelques rues de là, bordée par des voies qui étaient toutes à sens unique. Si ces mecs continuaient à le suivre, il allait bien s’amuser
Au troisième tour, Will repéra deux flics qui patrouillaient sur la 20e Rue. Gramercy Park était un quartier chic : c’était l’unique square privé de Manhattan. Les habitants des demeures alentour étaient les seuls à posséder la clé du parc, et la police effectuait des rondes fréquentes pour débarrasser les lieux de tous les individus louches et agresseurs potentiels. Will s’arrêta, le souffle court. « Bonjour, messieurs. Vous voyez le camping-car, là-bas. Je l’ai vu s’arrêter, et le chauffeur s’en est pris à une fillette. Il a essayé de la faire monter. » Les policiers l’écoutèrent, impassibles. Son accent traînant du Sud nuisait à sa crédibilité. On le regardait toujours comme un étranger à New York. « Vous êtes sûr de ce que vous avancez ? – Je suis un ancien du FBI.