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Rosangella vient accueillir son fils Manu à sa sortie de prison. Sans jamais lui avoir demandé pourquoi il est allé en taule et sans jamais lui avoir rendu visite une seule fois en 6 mois, elle vient tout de même le chercher pour le ramener à la maison. C'est là qu'elle retrouve ses deux autres enfants Lisa et Bruno. Ils vivent tous les quatre un peu dans la galère. Les enfants s'occupent des auto-tamponneuses tandis que Rosangella travaille dans le petit manège sur le parking d'un supermarché. C'est d'ailleurs là qu'elle fera la connaissance de Jo, vigile de ce magasin, un homme grand, calme et posé, toujours avec son chien. Malheureusement pour Rosangella, c'est non loin d'ici que vit Max, son ex-mari, qu'elle n'a pas revu depuis 15 ans, depuis ce fameux jour où les coups se sont faits plus violents que d'habitude et que la jeune femme est passée à travers la vitre. Elle porte sur elle et en elle les cicatrices de cette vie avec lui. Petit truand à la semaine qui tombe toujours à pic comme il le dit, il a décidé soudainement de reprendre contact avec sa petite famille, notamment Lisa, dont il tient à souhaiter son dix-huitième anniversaire en grande pompe. C'est avec rancoeur et malveillance que chacun voit le retour de ce père absent dont ils semblent se méfier encore...

Rosangella ou la vie et le combat d'une femme battue qui tentera de se reconstruire...
Quel bien bel album que nous offre ici Corbeyran! Il dresse avec brio, humanité, sensibilité, finesse et rage le magnifique portrait de cette femme que la vie n'a pas épargnée. Il a réussi à retranscrire sans tomber dans le larmoiement le combat de Rosangella dans les épreuves de la vie. Alternant présent et flashbacks, avec une voix-off intimiste, on est plongé dès les premières pages dans l'intimité de cette femme poignante, meurtrie et courageuse. La tension est maintenue de bout en bout et les caractères s'affirment au fil des pages. le dessin de Berlion aux couleurs directes, au trait fin et profond sonne juste.

Rosangella.... une belle leçon...
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Cette BD m'a vraiment étonnée par sa profondeur, son réalisme, la force de son scénario. C'est un portrait de femme complexe, déroutant, dérangeant parfois. Rosangella a vécu avec un homme violent, qui l'a tuée, mais comme elle dit, "malheureusement, avec ce genre de mort, on reste encore en vie". Elle a fui, a continué sa vie d'errance, avec ses trois enfants, et lorsque sa fille Lisa, aussi belle qu'elle à son âge, fête ses dix-huit ans, le père et ex-amant violent se repointe. Les auteurs n'ont pas voulu faire une BD à thème pour dénoncer la violence faite aux femmes. Certes, le sujet est au centre du livre, mais d'une façon ambivalente, sans manichéisme. Quinze ans après, Rosangella se sait encore sensible au charme de Max dont elle a supporté la violence elle ne sait pourquoi. L'histoire ne s'arrête pas là, puisqu'elle est faite des autres personnages, les enfants, Jo le vigile, de leurs relations plus complexes qu'il n'y parait. Rosangella dans ses éternelles errances reste le personnage central, avec son manège installé sur le parking d'un centre commercial, à la fois ballotée par la vie et capable de se rebeller. Les péripéties s'enchainent, dures, violentes, mais aussi sensuelles et tendres parfois. La philosophie de l'oeuvre est résolument optimiste, sans naïveté, et ça fait du bien. Cette BD est un vrai polar, et le scénario ferait un film formidable. Petite déception pour moi, le dessin ne m'a pas procuré d'émotions particulières. Si la représentation des femmes est particulièrement soignée et charnelle, les scènes d'actions ne m'ont pas convaincue dans leur découpage un peu trop statique, trop classique peut-être. J'ai aimé Rosangella, mais pas pour son graphisme, pour l'histoire. L'intérêt est trop inégal à mon goût entre le dessin et le scénario pour trouver cette BD exceptionnelle comme elle aurait pu l'être, mais je conseille néanmoins sa lecture pour ce portrait de femme très crédible et sortant des clichés habituels.
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C'est le dessin et les couleurs chaudes qui m'ont attirée vers cette BD, alors qu'une personne la lisait à côté de moi. L'histoire d'une femme qui a fui avec ses enfants, il y a 15 ans, son mari qui la battait. Celui-ci revient, espérant la reconquérir. Quelques incohérences comme celle de son fils dont elle est si proche et qu'elle ne sait pas pourquoi il a été un an en prison. Bd surtout à voir.
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Les auteurs de Lie-de-vin nous offrent le portrait d'une femme forte et touchante : une mère qui se bat pour ses enfants après avoir été frappée autrefois par son mari. Ce dernier a la mauvaise idée de refaire surface 15 ans après leur séparation à la veille du 18ème anniversaire de sa fille. C'est un être totalement sournois qui sait y faire avec les gens pour les avoir à sa botte. Face à ce séducteur calculateur, on a une femme brisée entre la souffrance et la peur du passé qui refait surface. Cependant, cette femme a su se débrouiller pour survivre. Elle a changé et n'est plus sans défense pour contrer ce redoutable prédateur.

On pourra reprocher un côté un petit peu manichéen mais la volonté des auteurs a été sans doute de démonter la mécanique du comportement de ces êtres dont on ne pouvait penser qu'il feraient une chose pareille. le récit va se compliquer un peu avec l'interférence des trois enfants qui ont grandi et du nouveau venu dans la vie de Rosangella qui peut changer le cours des choses. On a de vraies personnalités dans ce roman graphique qui confère une véritable sincérité à l'ensemble.

Il est vrai que le sujet est difficile et semble à la mode actuellement de par les productions récentes. Personnellement, je crois qu'il faut en parler même le plus souvent possible. Chaque auteur peut apporter sa vision des choses. Celle-ci n'est pas inintéressante, bien au contraire ! le dessin de Berlion est une véritable réussite ce qui ne gâche rien au plaisir. Une oeuvre à découvrir et même à posséder !
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C'est la couverture qui m'a attirée vers cette BD.
Le regard de Rosangella. Eteint. Absent.

Les premières pages sans un mot sont fortes et dures.
On comprends directement où est partie la lumière de ses yeux... Par la fenêtre.

Peu de mots pour exprimer mon ressenti sur cette lecture. Sans doute beaucoup de femmes vont être touchée par cette lecture.
Côté graphisme: personnellement je le trouve très adapté au scénario.
Les visages des personnages sont détaillés. Les allures tellement bien collantes au caractère de chacun...

Une belle lecture. Mais loin d'être drôle ou délassante.
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L'avatar du posteur gruizzli

Je suis dans l'avis de la majorité, pour globalement les mêmes raisons. C'est mon 5è Corbeyran que je lis, mais je commence à voir quelques motifs récurrents dans ses oeuvres. Notamment la place du social dans l'oeuvre, le questionnement de gens du quotidien et la construction en polar. Ici encore, on a cet ensemble de sujets abordés autour d'une "banale" histoire de mari violent qui revient dans une famille pas forcément fonctionnelle.

Le dessin d'Olivier Berlion est assez typé, avec une utilisation de la peinture qui marche plutôt bien visuellement, même si je trouve personnellement que certaines cases fonctionnent moins bien, les visages paraissant déformés. D'autre part, je vois assez peu l'âge réel de Rosangella, qui me semble plus proche d'une trentaine fringante que de la cinquantaine fatiguée. Cela mis à part, le coloris très clair et ensoleillé, les utilisations du rouge dans la violence et quelques plans soulignent que l'auteur ne cherche pas à faire un simple travail de commande. C'est investi visuellement, bien que codifié par les films polars je trouve (notamment question angles de vue).

Pour l'histoire, c'est assez classique dans son déroulé et ça ne m'a pas spécialement surpris. J'étais assez peu investi par le début, trop verbeux (et pas forcément nécessaire), d'autant que pas mal de texte sert à mettre en places les relations entre personnages. Cependant, ces relations sont assez peu exploité. Tout revient simplement à Max, personnage central du récit et élément de dissonance qui amène sa violence comme dissolution des liens entre humains. A ce niveau, la BD est claire sur la représentation de la violence au sein du couple, de la famille et de manière générale sur la représentation du mâle réaganien qui aime que ça soit comme lui veut.
Malheureusement la fin est assez rapide et surtout n'amène pas la BD à décoller au-delà de ce sujet. Finalement, Jo n'a qu'un impact limité sur l'histoire et je regrette que Corbeyran ne développe pas plus les conséquences de l'apparition de Max sur la famille en elle-même, le rapport entre les adelphes ou ce que Jo en tire ensuite. Bref, ça manque un peu de corps pour que je sois conquis.
Reste une bonne lecture qui malheureusement rappelle bien trop de faits-divers récents ...
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Une très belle histoire de femme et de famille ! Corbeyran est décidément très fort pour des scénarios dans tous les domaines.
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EXTRAIT "Etonnant album, auquel je ne m'attendais pas du tout. Pris à la bibliothèque pour alimenter ma semaine à thème, j'ai surtout retenu en premier lieu le dessin plaisant. Mais en fait, on a une histoire extrêmement bien construite, qui s'éloigne des poncifs de style, et qui nous propose une histoire vraiment originale. Une histoire d'apparence simple, mais extrêmement riche, et qui met l'accent sur le potentiel de nuisance de Max."
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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