The Expanse, tome 3 : La Porte d'Abaddon

James Corey The expanse 3 La porte d'Abbadon. LDP. 806 p. 1 étoile
J'ai lu un bon livre jusqu'à la page 340…Reste 460 pages ineptes à franchir pour arriver au but.
Pourquoi se faire mal à les lire ? Parce que j'ai encore les tome 4 à 6 à lire… 😊
Corey est aussi brillant que John Scalzy (voir mes critiques), mais tous les 2 à un moment déraillent complètement et font (/ font dire) n'importe quoi.
Je disais donc jusqu'à mi-parcours à peu près, on se sent bien, le ciel est clair c'est du Corey, du space opéra sans originalité excessive mais du bon space-op « moderne américain » (les français actuels sont meilleurs – e.a. Bordage).
Le problème c'est que dans SF il y a le mot SCIENCE et c'est là que cela dérape.

Quelques lignes intéressantes mais trop rares… :
p. 294 : un double sens amusant et sexuel. Mais en général beaucoup moins d'humour.
Des passages intéressants aussi :
P 203 : l'anthropologie théologique…

Mais à partir de la p. 434 je ne sais rien dire : j'ai feuilleté et terminé le roman en 1 h.
Ce que j'ai noté (quand cela commence à devenir trop fréquent), c'est le nombre incroyable d'incohérences qui à force amènent le lecteur averti à en avoir des hauts le coeur.
Je les ai tous notés jusqu'à en avoir assez.
Ils portent principalement sur :
- Des indices non exploités pour découvrir le traître : Clarissa Mao et donc on est dans les problèmes p 324 (alors que Cohen dit « ah la salope » quelques pages avant sans que ce ne soit relevé par l'équipage du Rossinante)…
- Cela fait des centaines de pages que Holden refuse de croire à l'existence de Miller (mort). Julie Mao aussi est morte happée par la protomolécule mais quand Cohen propose un dessin qui ressemble à Julie, Holden dit : « Julie est vivante » (p 327), et il le croit sans même se poser la question (absurde si l'auteur ne justifie pas).
- P 371 Clarissa va attaquer le Rossinante toute seule : un cuirassé dans lequel elle rentre comme dans du beurre car elle connaît tous ses points faibles…alors qu'elle est repérable à distance (c'est la corvette la plus évoluée de tous les bâtiments de guerre existants et elle va y aller au chalumeau… 😊) …elle fait un trou dans la coque et pas de signale de baisse de pression dans la soute ? …etc.
-
P 356 : ce n'est vraiment pas le moment de commencer à parler de la jeunesse de Holden, cela coupe complètement le lecteur de l'action (j'ai passé les pages)
Ce qui m'a paru le plus difficile à avaler c'est que l'auteur se fiche à certains moments clés de la science et cela impacte TOUTE la suite…or il s'agit de produire un ouvrage de science/fiction il me semble.

Un exemple… ? Voici…
L'anneau se défend en stoppant tous les vaisseaux alors qu'ils avançaient à la vitesse (lente) de 600 m/s.
Décélération presque instantanée (en 5 sec.) jusqu'à 0 m/s
600 m/s ou environ 2100 km/h !!
Chaque élément non fixé à l'intérieur du vaisseau passe de stable à 2100 km/h en qqes secondes (vous avez déjà freiné violemment ? eh bien imaginez que vous rouliez à 2100 km/h…) eh bien pour Corey tous les héros sont vivants, la plus grande partie de l'équipage également,… !!!
P 384 : le PC d'Anna qui était sur son ventre vient lui percuter le menton et lui fend la lèvre : il aurait dû lui couper la tête…

…j'avais oublié quelques incohérences mineures de début d'ouvrage : quand on installe un canon dans une structure (p 83) – ici le Béhémoth, le B.A.B.A. de la construction est d'assurer la stabilité de la structure sur laquelle est fixée le canon…ce n'est pas en vol qu'on se rend compte que si on tire la structure de l'enveloppe se déchire…c'est à se tirer les cheveux…
Et quand Clarissa ramène un CADAVRE dans sa cabine (p 232) elle ne fait aucune rencontre ? Et il n'y a pas une seule caméra sur le trajet… ? alors que déjà en 2022 le fichage, la surveillance par caméra sont devenus un must, et là on parle d'un bâtiment de guerre...
P 381 : discours chrétien sur l'Apocalypse. Plusieurs pages ? Là j'ai vraiment décroché.
La descente aux enfers de cette lecture se fait insidieusement…c'est comme si l'auteur et les personnages devenaient, sous la plume distraite de l'auteur, de plus en plus idiot (exemple : la réaction de Holden dans l'Anneau quand il apprend qua Naomi est peut-être blessée sur la Rossinante P 399 …).
A partir de p 396 on peut jouir du surréalisme dans l'incohérence. de 404 à 410 : l'auteur nous perd dans un monde d'inconsistance.
On finit le livre en beauté avec des conceptions religieuses…
La cote est à la hauteur de la déception par rapport aux 2 tomes précédents que j'avais noté 5 étoiles.
Ce roman-ci est bâclé…encore une preuve qu'à partir d'un ou 2 tomes réussis les éditeurs américains ne pensent qu'à vendre et pour étouffer toute critique encensent leurs auteurs…et « manipulent » tout « instrument » (les prix littéraires e.a.) susceptible de les faire briller.
N'hésitez pas à revoir vos cotes à la baisse…afin que la cote TOTALE corresponde à l'idée que vous vous en faites. Aummmmmm