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Citations sur Suréna (25)

SURÉNA. Je sais ce qu’à mon cœur coûtera votre vue,
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l’heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m’oublier une éternelle loi,
Je n’ai plus que ce jour, que ce moment de vie :
Pardonnez à l’amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu’un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
EURYDICE. Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l’emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu’à vos feux ma langueur rende longtemps justice ;
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n’ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu’un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu’il me fasse à longs traits goûter son amertume,
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.

Acte I, Scène 3.
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Eurydice : Il est si naturel d'estimer ce qu'on aime,
Qu'on voudrait que partout on l'estimât de même,
Et la pente est si douce à vanter ce qu'il vaut,
Que jamais on ne craint de l'élever trop haut.
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"L'orgueil n'est pas toujours la marque des grands coeurs."
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Ne me l’avouez point ; en cette conjoncture,
Le soupçon m’est plus doux que la vérité sûre;
L’obscurité m’en plaît, et j’aime à n’écouter
Que ce qui laisse encor liberté d’en douter.
Cependant par mon ordre on a mis garde aux portes,
Et d’un amant suspect dispersé les escortes,
De crainte qu’un aveugle et fol emportement
N’allât, et malgré vous, jusqu’à l’enlèvement.
La vertu la plus haute alors cède à la force ;
Et pour deux cœurs unis l’amour a tant d’amorce,
Que le plus grand courroux qu’on voie y succéder
N’aspire qu’aux douceurs de se raccommoder.
Il n’est que trop aisé de juger quelle suite
Exigerait de moi l’éclat de cette fuite,
Et pour n’en pas venir à ces extrémités,
Que vous l’aimiez ou non, j’ai pris mes sûretés
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Quand on a commencé de se voir malheureuse,
Rien ne s’offre à nos yeux qui ne fasse trembler,
La fausse apparence a droit de nous troubler,
Et tout ce qu’on prévoit, tout ce qu’on s’imagine,
Forme un nouveau poison pour une âme chagrine.
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Le véritable amour, dès que le coeur soupire,
Instruit en un moment de tout ce qu'on doit dire.
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Où dois-je recourir, Ô Ciel, s’il faut toujours aimer, souffrir, mourir ?
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Quand on a commencé de se voir malheureuse,
Rien ne s'offre à nos yeux qui ne fasse trembler :
La plus fausse apparence a droit de nous troubler ;
Et tout ce qu'on prévoit, tout ce qu'on s'imagine,
Forme un nouveau poison pour une âme chagrine.
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Je sais ce qu’à mon cœur coûtera votre vue, Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
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Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
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