Les armes secrètes

Ces nouvelles m'ont déçue. En commençant la lecture de chacune, j'ai eu l'espoir d'être sous le charme de la littérature de Cortázar que je me réjouissais de découvrir.
Ce n'est pas mal écrit, le style est presque intéressant, original, mais souvent les effets qui flirtent vers l'absurde m'ont paru vains. J'ai cherché des citations percutantes, celle que j'ai copiée me semble une illustration de l'ambiance du récit qui n'avance guère. Hélas, je ne pourrais pas aller au bout de ces récits trop ennuyeux.
Quel autre livre me conseillez-vous pour me réconcilier avec Cortázar ?

Dans ce recueil qui est très ordinaire dans son ensemble on trouve cinq nouvelles.
La première "Lettres de Maman" décrit les états d'âme d'un argentin qui a enlève à son petit frère sa fiancé. le frère meurt peu après de phtisie et le protagoniste s'installe à Paris loin de sa famille avec l'ancienne bien-aimée du défunt. le grand frère se voit plutôt comme un victime et trouve la désapprobation de sa famille n'est pas raisonnable. Ce conte est bon mais pas plus.
"Bons et Loyaux Services", la deuxième nouvelle"' décrit le parcours d'une vieille domestique qui collabore de bon gré avec le projet des gens riches de camoufler une crime sordide.
La troisième, "Le Fils de la vierge", est la base dont Michelangelo Antonioni s'est servie pour son film "Blow-Up" (1966). Les changements d'Antonioni ont beaucoup amélioré l'histoire mais "Le fils de la Vierge". Chez Cortázar un photographe tombe sur un homme et une femme qui sont en train d'enlever un garçon dans un parc publique. Son intervention donne l'opportunité à la victime de se sauver. Chez Antonioni, le photographe sans le savoir prend le cliché du preuve d'un crime. La femme suit le photographe chez lui, se déshabille et fuit avec la pellicule compromettant. À la fin le photographe doit réfléchir à la manière dont il a raté son coup. Même si on préfère le dénouement d'Antonioni, il faut saluer Cortázar pour le brio de son concept qui a par la suite inspiré le réalisateur de film.
Après "Le Fils de la vierge" les choses se dégradent radicalement dans le recueil. "L'Homme à l'affût", la quatrième nouvelle, est de loin la plus longue du recueil et la moins bonne. Elle décrit les dernières années de Charley Parker le célèbre jazzman et toxicomane américain. Ici, Cortázar fait le constat très banal que les grands sont souvent entourés de parasites.
Le recueil se termine en catastrophe avec "Les Armes secrètes". Ce récit raconte l'histoire d'un homme qui, frustré par les atermoiements de la femme qu'il aime, la viole. C'est déjà du mauvais gout. Ensuite l'auteur lie l'incident aux règlements de compte qui se sont effectués en France après le départ des allemands en 1944 ce qui est encore pire.