"
La colère" c'est du roman noir américain contemporain pur-jus, presque un archétype.
Tellement un archétype qu'il confine de temps en temps à la caricature à force de métaphores inspirées, d'images ou de comparaisons formulées à l'arrache dans des situations toutes plus improbables et extrêmes les unes que les autres...
Mais "
La colère" c'est d'abord un cri du coeur;
Ici
La colère est appel au secours,
L'appel d'air du manque d'amour
Ici
la Colère c'est la rage après l'erreur
C'est l'espoir à tort et à travers
Ici même si
la colère est vulgaire
Au final
la colère est terreur mais pas d'erreur,
Presque ici la dernière dignité.
En tous cas pas à dire ça dépote. Généreusement !
Ca saigne, ça crache et ça krashe, ça kalashe, ça décoiffe.
Dans tous les coins ça tire.
Toujours vers le bas les coins des lèvres et des yeux, toujours au bord du cri,
comme dans un DÜRER une extase à l' envers...
C'est tellement extrême, tout ça, qu'on est parfois fasciné.
Et bien sûr qu'on s'attache, du coup.
On s'attache à Buddy Lee, le blanc qui a plutôt mal tourné, le looser au bout de sa route.
On s'attache à Ike, le noir qui a fait la route à l'envers jusqu'à un peu de lumière, le char d'assaut trop blindé qui manque de meurtrières et marche à l'aveugle un peu, du coup...
On s'attache à ces deux-là, nos semblables quand même, nos frères humains malgré tout.
Mais ce noir roman-là, à moi en tous cas, ne donne pas envie d'Amérique !
Pour moi en tous cas, pas l'idéale antidote à la mysanthropie essentielle...