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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La colère dont il est question dans ce roman signé S.A. Cosby est celle de deux hommes que tout oppose. le premier, Ike Randolph, est un noir, ancien prisonnier et chef de gang, qui est malgré tout parvenu à plus ou moins se remettre dans le droit chemin en créant sa propre société de jardinage. le second, Buddy Lee Jenkins, est un blanc, raciste, alcoolique, ex-taulard, vivant dans un mobil home pourri dont il n'est même pas le propriétaire.

La colère qui les unit est tout d'abord celle dirigée contre ceux qui ont assassiné leurs fils en pleine rue, de plusieurs balles, dont la dernière à bout portant en pleine tête. Mais c'est également celle dirigée contre eux-mêmes, celle d'avoir renié leurs fils, incapables d'accepter leur homosexualité. Ils n'ont d'ailleurs pas assisté au mariage de leurs fils et ne se sont du coup jamais rencontrés. Ils ne l'auraient d'ailleurs jamais fait, mais s'unissent maintenant dans le malheur, le temps d'une vendetta sanglante !

« La colère » aurait donc pu être une banale histoire de vengeance, sauf que ce road trip parsemé de violence s'avère finalement également être un plaidoyer contre le racisme et contre l'homophobie. Au fil des pages, ce noir et ce blanc foncièrement raciste vont en effet se lier d'une amitié forte, presque émouvante, tout en finissant par devenir des défenseurs de l'homosexualité, eux qui jadis frappaient leurs fils dans l'espoir d'éradiquer cette vilaine « maladie ». Et c'est là que se situe toute la beauté et toute la force de ce roman. Ce trop-plein d'amour, disons post-mortem, qu'ils n'ont pas su donner à leurs fils respectifs de leur vivant et dont ils débordent maintenant qu'il est trop tard, s'avère foncièrement attachant et émouvant.

En situant son récit à Richmond, Virginie, S.A. Cosby dresse le portrait d'une Amérique intolérante, raciste et homophobe, où certains crimes semblent devoir rester impunis… où « Si l'on n'est pas blanc et hétéro, il vaut mieux surveiller ses arrières ». Alors, en voyant la complicité de ces deux brutes qui démolissent certes plusieurs malfrats, mais également cette barrière raciste qui devait les séparer à jamais, l'espoir en l'humanité renaît petit à petit…et quand ces deux homophobes aguerris se transforment progressivement en militant de la cause LGBTQ, certes en partie afin de se racheter de leurs propres erreurs, on se lève et on applaudit ! Bravo et bien vu Monsieur Cosby !

Coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Dans la chapelle,non pas de Harlem, mais de Virginie-Occidentale, Derek est blanc, Isiah est noir, ils se sont dit oui, pleins d'espoir, ils sont venus se marier.
" Alleluia, alleluia, l'amour
Alleluia et qu'ils s'aiment toujours
Car l'amour n'a pas de couleur
Et jamais de frontière dans les coeurs"
Patrick, je suis sûre que tu t'en souviens !
Et ici, comme dans cette vieille chanson de Jeane Manson, les parents ne sont pas venus, parce qu'ils n'ont pas accepté l'homosexualité de leurs fils respectifs. Mais aujourd'hui, ces parents sont réunis pour une autre cérémonie, bien plus triste celle-là : leurs deux garçons ont été assassinés, criblés de balles à la sortie d'un bar et achevés d'une dernière en pleine tête, laissant une orpheline de trois ans. Et ça, on ne peut pas laisser passer, pour Ike et Buddy Lee l'heure de la vengeance a sonné.

Ces deux quinquagénaires ont chacun un lourd passé, ils auraient d'ailleurs pu se croiser au cours d'un de leurs séjours en prison respectifs. Mais Ike Randolph, le père d'Isiah, a réussi à reprendre sa vie en main et est désormais à la tête d'une entreprise de jardinage qui lui assure un train de vie confortable avec sa femme Mya. Pour Buddy Lee Jenkins, le père de Derek, les choses sont un peu plus compliquées, même s'il est blanc dans une société où c'est considéré comme la "bonne" couleur. Il vivote dans sa caravane, séparé de sa femme qui a trouvé un parti plus intéressant et abuse plus qu'un peu de la dive bouteille. C'est cependant lui qui va venir trouver Ike pour lui proposer une association afin de trouver, et surtout châtier, les meurtriers de leurs fils.

S'en suivra une équipée jalonnée de cadavres, avec des scènes dignes d'un Tarantino, ça dégouline, ça mitraille dans tous les coins. D'ailleurs une adaptation en film serait tout à fait envisageable, le roman est très visuel.
Et au milieu de cette expédition punitive, se nichent des scènes curieusement émouvantes quand ces pères qui du vivant de leur fils ont tout fait pour les renier se rendent compte, trop tard, qu'être homosexuel ne rend pas moins digne d'amour. Au début, ce mea culpa de circonstance m'a un peu énervée, j'avoue, je craignais qu'il ne soit qu'un prétexte. Mais l'auteur a su rendre crédible cette prise de conscience de ces deux papas qui au contact l'un de l'autre vont échanger et réaliser que, Noir ou Blanc, leurs à-priori et leurs idées rétrogrades sont bien les mêmes et qu'ils ont gâché bêtement toute chance de réconciliation avec ces fils dont ils avaient toutes les raisons d'être fiers.

L'écriture est belle, même quand les scènes sont violentes ou triviales. On est emporté par des flux d'émotions, parfois colère (souvent même, le titre est très parlant à cet égard !), parfois tendresse , les larmes affleurent même à certains moments. On se prend à rêver d'un monde plus tolérant, ou même les gros durs pourraient se montrer pleins d'attention pour leur femme, où la couleur et l'orientation sexuelle finiraient par devenir une caractéristique aussi banale que la forme du visage ou la pointure. Mais il reste bien du chemin à faire, particulièrement dans le genre de contrée où S.A. Cosby a choisi de situer son histoire...

Je ne suis pas passée loin du coup de coeur, et je vous recommande vivement cette Colère, sauf si vous êtes allergiques aux scènes de violence, elles sont quand même assez nombreuses (c'est d'ailleurs mon bémol, il y en a un chouïa trop à mon goût). C'est du vrai roman noir, sans jeu de mot nul !
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Derek Jenkins et Isiah Randolph, mariés et père d'une petite fille, Arianna, ont été froidement abattus devant un bar à vin du centre-ville de Richmond, une balle dans la tête. Une tragédie pour leurs parents qui, aujourd'hui, regrettent leurs erreurs passées, à savoir de ne pas avoir accepté leur homosexualité et de ne pas avoir pris part à leur mariage. Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins, leurs pères, ne se connaissaient pas avant de devoir assister, ensemble, à l'enterrement de leur fils. Tout, ou presque, les sépare. Si ce n'est leur séjour en taule, Ike est noir, costaud et est à la tête d'une petite entreprise de jardinage. Buddy Lee est maigrichon, nouvellement chômeur, un brin porté sur la bouteille et vit dans un mobile home qu'il loue. L'enquête, menée par l'inspecteur LaPlata, n'avance guère. Aussi, Buddy Lee propose-t-il à Ike de jouer au détective. Si, dans un premier temps, celui-ci refuse, il change d'avis dès lors qu'il découvre la sépulture de leurs fils profanée...

Deux pères, que tout semble opposer, en deuil de leurs fils à qui ils n'ont, malheureusement, pas eu le temps de leur signifier leur amour malgré leur différence. Une différence qui les aura éloignés de nombreuses années. Si, aujourd'hui, Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins, regrettent amèrement, les venger et trouver ceux qui les ont tués semble être leur seul moyen de se faire pardonner. Mais, en tant qu'ancien taulard, Ike se méfie de lui-même et de la colère qui l'habite, se sachant prêt à tout, c'est-à-dire à tuer s'il le faut, pour venger Isiah. Les deux hommes vont, ainsi, plonger dans la vie de leurs fils et tenter de comprendre les raisons de leur mort si violente. S'il y est question de vengeance, de violence, de coups pris et rendus, de sang, de menaces, de colère, de course-poursuite, il y est aussi question d'amour, de remords et de regrets. le tout harmonieusement dosé. Dans leur quête, Ike et Buddy Lee vont, en effet, se rapprocher, se confier, se raconter leur fils, leur refus de les voir tels qu'ils étaient. Au fil des événements et des retournements de situation, les deux hommes vont immanquablement changer ainsi que leur vision du monde. Ils se dévoilent peu à peu sous nos yeux, n'en devenant que plus touchants, débordant de tendresse et d'amour. Au coeur d'une Amérique raciste et homophobe, S.A. Cosby nous plonge, avec force et passion, tendresse et violence, dans la vengeance de deux pères endeuillés, en quête de rédemption.
Un roman puissant, impitoyable et cinglant, porté par une plume implacable...

À noter que la colère est en cours d'adaptation pour le cinéma.
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Avouons-le Buddy Lee et Ike sont loin de mériter l'oscar du père de l'année, ni celui de citoyen de l'année d'ailleurs. Leur passé est plutôt trouble et parsemé de petits séjours forcés à l'ombre et leur comportement est loin d'être irréprochable. D'ailleurs pas question d'avoir un fils qui vit avec un homme, ça c'est exclu.

Buddy Lee passe son temps à manier l'humour, son arme préférée, pour blesser son fils Dereck, et Ike préfère se réfugier dans le déni et rentrer dans une colère noire si son fils Isiah essaie de lui parler de son homosexualité. Deux imbéciles qui malgré l'amour qu'ils portent à leurs fils respectifs n'arrivent pas à passer outre leurs préjugés et leur image du mâle puissant et viril.

Jusqu'à ce que Dereck et Isiah soient assassinés. C'est une bombe émotionnelle qui explose alors dans le coeur de ces deux pères meurtris par la culpabilité et le vide laissé par cette disparition. L'absurdité de leur comportement leur saute alors aux yeux, mais trop tard le mal est fait… Ce terreau de colère, de remords et de regrets va faire éclore une haine viscérale et un désir de vengeance qu'aucun des deux hommes ne peut contrôler. Quelqu'un doit payer parce qu'une telle colère il faut lui trouver une ennemi, sinon c'est vous qu'elle détruit.

Leur deuil devient dette de sang. C'est violent, les coups pleuvent, les mots vibrent d'une colère à peine contenue qui ne demande qu'à exploser et le carnage n'est jamais loin. Mais il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire de vengeance, ce livre est aussi un plaidoyer pour la différence. Il y a de beaux moments de tendresse et on s'attache vraiment à ces deux imbéciles. Si Buddy Lee et Ike ont de quoi s'auto flageller l'auteur n'oublie pas de rappeler que l'ignorance et la peur de la différence sont souvent à l'origine des discriminations, bien plus que de profondes convictions. La maladresse et la volonté d'être dans la norme font le reste. Une faiblesse que ces deux hommes regrettent.

Finalement sur le chemin de la colère il y a aussi beaucoup d'amour, de tristesse, de remise en question, et à la clef une autre vision du monde pour Ike et Buddy Lee et pourquoi pas une forme de rédemption.
Un roman noir corsé, ou la pitié n'a pas sa place. le tout servi par une plume impeccable et passionnée.
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« Je t'aurais bien fait bouffer tes mains jusqu'à ce que tu chies des doigts ».

En Virginie comme ailleurs, y a des mecs, faut pas les emmerder. Atteints du syndrome de John Rambo (« c'est eux qui ont commencé, pas moi… »), l'atteinte à leur tranquillité, à leurs valeurs ou à leurs familles, déclenche automatiquement une réplique vengeresse dont la proportion est sans commune mesure avec l'offense initiale.

C'est le cas de Buddy Lee et de Ike, deux semi-retraités d'une vie peu glorieuse qui les a fait passer par la case prison avant de se ranger. L'un est quasi-sdf quand l'autre prospère avec sa petite boîte d'espaces verts. L'un est noir quand l'autre est blanc. Mais les deux ont renié leurs fils gays, mariés ensemble et pères d'une petite fille.

Alors quand ces deux fils sont assassinés, la communion des remords et de la peine comme le désir de vengeance suffit à effacer ce qui sépare Ike et Buddy Lee, pour les réunir dans un élan de colère inarrêtable, seul sentiment capable paradoxalement de les apaiser.

Dans La Colère, S. A. Cosby – traduit par Pierre Szczeciner – nous propose un solide roman noir, rythmé et addictif. Une vendetta sanglante et prenante au caractère épique, qui n'est pas sans rappeler le souffle d'un Craig Zahler ou d'un Tarentino. Mais Cosby y ajoute deux ingrédients supplémentaires qui portent le livre à un niveau supérieur de sa seule histoire.

Le remarquable travail sur ses deux personnages majeurs, tout d'abord. À la fois sombres et sans scrupules, leurs faiblesses s'étalent au grand jour, au fur et à mesure qu'ils deviennent capables d'assumer leurs errements et erreurs passés.

Il y a quelque chose de grandguignolesque dans ces papys qui reprennent du service la soixantaine venue, mais cela se transforme rapidement en une empathie et une émotion qui gagnent et saisissent le lecteur au fil des pages.

Et puis derrière tout ça, c'est le portrait d'une Amérique ultra conservatrice que dresse Cosby, celle dont les traditions, l'esprit individualiste et l'instinct de survie conduisent à se réfugier dans la peur de l'autre et le repli, que ce soit pour sa couleur de peau ou sa sexualité. Et même dans sa propre famille…

« Tout ce que j'essaie de dire, c'est qu'on est dans le Sud. Si on n'est pas blanc et hétéro, il vaut mieux surveiller ses arrières ».

Amateurs de romans noirs qui font réfléchir, ne passez pas votre chemin : entrez vite dans La Colère !
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Quel grand écart ! Sans aucun doute l'un des plus grands qu'il m'ait été donné de lire. La colère est un roman noir bourré de testostérone tout autant qu'empli de sensibilité. S.A. Cosby réussit l'exploit de concilier action et émotions, à sa manière. Pour un résultat étonnant et sacrément convaincant.

Posons le décor et les personnages, vous comprendrez vite la divergence, l'antagonisme des forces en présence. En Virginie-Occidentale, on mélange encore difficilement les hommes de couleurs différentes. Encore moins dans certains milieux.

Ike Randolph est noir. Buddy Lee Jenkins est blanc. Deux ex-taulards, pas mal de sang sur les mains. Dépassant la cinquantaine, Ike s'est rangé après un énième séjour en prison. Buddy Lee végète dans sa caravane pourrie.

Leur point commun ? Ce qui va les lier inexorablement ? Leurs deux fils, assassinés ensemble de plusieurs balles, dont la dernière en pleine tête. Dernier « détail » qui rend la situation explosive, ce jeune blanc et ce jeune noir étaient en couple.

Oui, les fils uniques de ces deux terreurs étaient homosexuels. Les pères ayant toujours vécu dans un monde très cloisonné, autant dire que les liens familiaux avec leur progéniture se sont quasi brisés depuis leur coming out.

Ces deux morts brutales vont être le lien inattendu qui va créer une convergence de deux mondes, de deux hommes que rien n'aurait pu associer avant.

L'idée générale du roman est formidable, mais sacrément osée. Accorder ce qui paraît inconciliable. Et surtout montrer que rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, justement. Parce que ces deux terreurs vont réussir à toucher le coeur du lecteur, au plus profond, une sacrée prouesse narrative et romanesque.

La mort de leurs fils va les faire vaciller de l'intérieur, leur faire jeter un autre regard sur les choses et les hommes. Ces deux types sont meurtris par cette perte, et refusent de laisser les coupables s'en sortir.

Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins vont se remettre en cause, essayer de se racheter en la mémoire leurs enfants. Leur enquête parallèle va les forcer à comprendre. A écouter les autres, à accepter leurs différences. En quelques jours, ces deux frappes vont devenir inséparables, alors qu'ils ne se seraient jamais adressés la parole avant.

La sensibilité à fleur de peau du récit est là, avec deux personnages qui cherchent (enfin) à comprendre, à accepter l'homosexualité de leurs enfants, à leur dire par les mots et les actes qu'ils les aiment et qu'ils sont déchirés de ne pas leur avoir dit avant. Oui, certaines scènes sont poignantes au possible. Pour laisser poindre une humanité vraiment touchante, par la grâce d'une écriture qui sait jouer sur les variations.

Deux sacrés protagonistes, détestables de prime abord, et qu'on va au fil des pages apprécier de plus en plus. Parce qu'ils vont apprendre à se connaître eux-mêmes. Et le choc est rude.

A ces scènes, se rajoutent des passages tout aussi forts, mais d'une autre manière, débordantes d'action, de violence, de fusillades. Une manière d'évacuer leur trop-plein de colère, de fureur, de haine envers les assassins de leurs fils. Qui ne sont rien de moins qu'un gang ultra-violent, cachant le commanditaire de ces meurtres.

Ça pétarade dans tous les sens, ça cogne, ça beugle, avec des passages sacrément explosifs. Quand Ike et Buddy Lee laissent parler cette violence qu'ils cherchaient à contenir tant bien que mal, quand ils lâchent les chiens, ça déménage. Personne n'a dit qu'il n'y avait qu'une jolie morale dans cette histoire.

Le résultat tient incroyablement bien la route, le mélange fonctionne à plein. Pour bien faire passer le message principal du respect de la différence. Parce que l'amour n'a ni couleur ni orientation.

Tout le talent de l'écrivain réside dans ce mélange détonnant, qu'il dompte par un style à la fois rentre-dedans et plein d'émotions, à coups de bons mots et d'une qualité narrative singulière.

La colère est un roman noir qui marque, secoue physiquement et émotionnellement, divertit et fait réfléchir sur cette Amérique des contraires et des excès. S.A. Cosby a un talent fou à mettre en scène cette histoire de tolérance, et ose la sensibilité au sein d'un roman qui ne cache pourtant pas sa violence. Un sacré grand écart, une sacrée réussite.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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En Virginie, deux anciens taulards
proches de la retraite enterrent le même jour
leurs deux fils qui étaient mariés .
L'un est noir, l'autre blanc
tous deux homophobes.
Ils ne se connaissent pas
mais se ressemblent, malgré...
Leurs fils uniques ont été assassinés,
ils étaient jeunes, beaux, brillants
pères d'une petite fille...
Eux, ont été des pères de merde
rejetant leur rejeton déviant.
La Virginie mène la vie dure aux noirs,
et à toutes les minorités sexuelles.
Ces deux compères se lancent
à la poursuite de la vérité .
Rusés, ces vieux renards traquent
les responsables de ce double assassinat.
L'auteur nous embarque alors, dans une folle aventure
où les colts crachent la mort à tout va.
Cosby sait nous passionner, nous stresser,
susciter nos éclats de rire,
nous glisser la larme à l'oeil....
Les personnages sont fouillés et attachants.
Une réussite sur un sujet
rarement traité sous cet angle.




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�hronique🔥


Qu'est-ce qu'on fait d'un sentiment qui nous dépasse? Qu'est-ce qu'on fait de ce mécontentent qui monte comme un coup de sang? Qu'est-ce qui réveille le sauvage sous la peau? La colère est un sentiment ultra puissant. Instinctif. Destructeur. La colère est imprévisible aussi, parce qu'elle ne prévient pas quand elle s'empare du corps et de l'esprit. Elle arrache tout sur son passage autant pour ceux qui la ressentent, que ceux qui la subissent. Elle est un raz-de-marée incontrôlable. J'ignore pourquoi ce gang a sous-estimé la colère déterminée de ces deux pères éplorés. En revanche, je sais qu'ils l'ont amèrement regretté. La haine peut prendre tout ce qu'elle a de plus cher aux hommes, mais si l'amour intervient dans l'affaire, alors, il aura le dessus. Peu importe l'âge, les conditions, l'adversaire, j'aime à penser que l'amour gagne à chaque fois. Pourtant, ce n'est pas du romantisme dont il est question dans ce polar nerveux et rythmé, mais bel et bien, une vengeance sanglante et meurtrière. Mais l'amour reste le point d'attache, une minuscule lumière dans ce roman noir bouleversant.
Imaginez un peu, deux pères ravagés par le chagrin, qui attendent des réponses et un « minimum » de justice et de considération pour le meurtre homophobe de leurs fils respectifs. Ce duo de choc se retrouve à devoir gérer leurs propres émotions d'abord, avec ce que ça implique de culpabilité, de chagrin et de matières macérées pas très reluisantes, mais en plus de cela, faire face à une violence systémique inouïe. En effet, les deux hommes cumulent les particularités qui donnent lieu à toutes sortes de stéréotypes, et violences associées, au cours de leur enquête personnelle. Sauf, que ces deux hommes n'ont plus rien à perdre, alors ils rendent allègrement la monnaie de la pièce…Le constat est donc, alarmant: la haine a effectivement le vent en poupe. En Amérique, le racisme et l'homophobie, ont déjà trop fait mais, font encore des ravages et avec ce roman societal d'une justesse remarquable, on ne peut que reconnaître l'amplitude catastrophique des dégâts de cette toxicité…
S.A Cosby arrive à nous captiver de bout en bout, avec ces deux hommes en quête de redemption…Leur chemin est semé d'embûches, de coups et de poignardants regrets, mais le résultat est flamboyant! Il nous donne à lire un max d'emotions, un max de frissons, un max de castagnes, un max d'énergies! le sang appellant toujours plus le sang, il nous emmène au travers de son thriller rugissant, dans le coeur de la Colère, jusqu'à aller y trouver une larme salvatrice au milieu des flammes. Il me l'a arraché cette larme. Ça, et le coup de coeur aussi. Bref, à ne manquer sous aucun prétexte! Je vous ai prévenu c'est de la dynamite dans un écrin d'émotion pure!
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A Richmond, ville très conservatrice de Virginie (USA), les moeurs peinent à évoluer. Ike est noir, Buddy Lee est blanc, et tous les deux ont violemment refusé l'homosexualité de leur fils qui finalement se sont mariés en bonne et due forme. Trois mois après la cérémonie, ils sont froidement exécutés en pleine rue.
Outre l'homophobie, Ike et Buddy Lee on en commun la honte d'avoir repoussé leur enfant mais surtout un lointain passé de truand ne demandant qu'à renaître pour assouvir une vengeance qui s'impose tant les autorités semblent incapables de trouver une piste. En usant de méthodes peu conventionnelles et totalement illégales, les deux pères remontent une piste ténue qui va les obliger à s'opposer à un gang de motards complètement givrés.
Dans l'adversité, ces deux hommes meurtris que tout oppose vont unir leur force et leur douleur pour tenter de se racheter. Au fil des actions on en apprend un peu plus sur leur passé de voyous, sur le fonctionnement des gangs et sur l'univers carcéral. L'homophobie ordinaire et le racisme latent hantent chaque page de ce roman noir américain qui alterne avec mesure des scènes d'une violence inouïe et des moments de tendresse émouvants.
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Un cimetière, deux cercueils et deux pères que tout oppose.
Pourtant ils vont devoir s'associer pour mener l'enquête et venger leur sang dans une course effrénée contre la montre et les ombres rôdantes.

J'attendais de pieds fermes le second roman de SA Cosby ! Je n'ai pas été déçue !
J'aime sa signature : l'association improbable d'un redneck alcolo, pénible au plus haut point mais apportant une touche d'humour, aux côtés d'un afro-américain au passé trouble, repenti et devenu quelqu'un. Un drame les réunit.
Dans « les routes oubliées », c'était pour un braquage, dans « la colère », c'est pour venger la mort de leurs fils respectifs.

C'est parfaitement écrit, bien tourné, des idées originales, un rythme haletant et effréné, je suis devenue en deux lectures une fan de Monsieur Cosby.
Il est à suivre et à recommander !
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