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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon défi personnel de 1984 se poursuit : voici la quatrième version que je lis cette année de ce roman de George Orwell adapté en BD. Cette fois-ci, il s'agit de la version de Xavier Coste. Visiblement, cette adaptation lui tenait à coeur depuis 15 ans comme en atteste un petit mot sur la préface.

Je n'arrive pas à départager ces différentes lectures car le fond est magnifique et puissant. Chacune de ces versions apporte quelque chose de nouveau à l'édifice. J'ai compris par exemple dans cette version que le bibliothécaire était également dans le coup pour faire tomber les opposant à Big Brother en les piégeant. Cependant, on retrouve certains points communs comme le fonctionnement et l'utilisation de la novlangue (vidéo-protection au lieu de vidéo-surveillance par exemple).

J'avoue avoir bien aimé cette version qui ne se perd pas dans les petits détails pour aller directement à l'essentiel ce qui provoque une mise en scène assez dynamique. Pour autant, cela va trop vite parfois au point où l'on se demande comment Julia a pu tombé amoureuse si rapidement de Winston. Mais bon, passons car ce n'est qu'un détail.

Par ailleurs, graphiquement, j'ai trouvé la conception de cet album un peu plus moderne avec un décor plus contemporain ce qui ne fait pas de mal afin de rendre l'oeuvre intemporelle.

Les dessins dégagent quelque chose d'assez oppressant si bien qu'on entre tout de suite dans cet univers. On prend une vraie claque visuelle d'autant qu'il s'agit d'un bel objet édité dans un bel écrin. A noter également une couverture vraiment magnifique et une bichromie différente selon les passages. Sur la forme, rien à redire.

Sur le fond, j'espère qu'on ne basculera jamais vers une telle dictature tant on peut trouver des similitudes à partir de ces petits rien qui s'accumulent. La réécriture de l'histoire et de notre passé en fait partie. La dérive technologique des moyens d'information et de surveillance également. Cela fait peur.

En résumé, cette adaptation du chef d'oeuvre d'Orwell mérite amplement votre attention. Pari réussi pour Xavier Coste et très beau travail éditorial de Sarbacane.
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Pour revenir vite fait sur l'histoire originale, le livre d'Orwell est un petit bijou de cynisme, de critique politique, il offre une vision glaçante d'un système totalitaire, inspiré de Staline. L'intérêt principal de cette oeuvre est dans la façon de proposer une manière de supprimer la pensée et c'est là qu'elle est remarquable et impressionnante. le roman d'Orwell n'est pas une lecture palpitante, ce n'est pas un récit de dystopie épique, il n'y a peu de rythme, et l'aventure n'en est pas une. Alors j'ai toujours un doute sur la pertinence d'une adaptation, que ce soit en bande dessinée, au cinéma ou autre.

Ici, je remarque tout de suite les intentions graphiques radicales. le trait est réalisé au pinceau brut et sec, c'est traité avec une apparente bichromie pour rendre l'aspect austère et rustique, comme de vieilles sérigraphies, mais avec un trait agressif. Il y a dans le style graphique, une dureté, une âpreté et beaucoup de soudaineté, qui donne une ambiance furtive, comme s'il fallait vite représenter les scènes avant de se faire surprendre, comme si Xavier Coste lui-même enfreignait quelques règles de la même manière que Winston Smith le fait en tenant un journal. Les cadrages, les plans, les angles de vue sont aussi très découpés, l'architecture de type stalinien est très présente, froide et monumentale, faisant référence au constructivisme russe. Je trouve que ces choix graphiques rendent bien hommage au texte original et son austérité est atténuée par ces choix. Les passages sans textes s'articulent avec les passages plus bavard, on passe de l'ambiance que nous propose Xavier Coste à l'oeuvre originale avec beaucoup de rythme, des changements d'intensité, on passe du récit d'aventure à la réflexion politique avec beaucoup de souplesse, le récit est presque plus haletant que l'original. de plus, par sa radicalité, elle nous fait entrer dans les processus d'effacement de la pensée, et surtout, elle la rend encore plus inéluctable, logique et incontournable.

Le pop-up en fin de livre nous offre un moment d'extase, on vient de se farcir toute cette horreur idéologique, et on revient sur la grandeur et la gloire de Big Brother, une conclusion glaçante, comme une dernière claque pour ceux qui n'avaient pas retenu la leçon.

Xavier Coste nous propose sa propre interprétation de l'oeuvre, dure et sèche, je n'en attendais pas moins d'une adaptation de cette oeuvre, j'y ai trouvé ce que j'espérais, c'est une réussite magistrale.
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Une adaptions d'une roman de George Orwell très réussie.
Tout d'abord, le graphisme, mélange de noir, de gris et de rouge, donne le ton du récit : un univers sombre mais où Big Brother est omniprésent et même omnipotent, on ne peut lui échapper. Étonnamment, la seconde partie du livre est très violente et le rouge disparaît. le rouge faisant en quelque sorte une représentation de l'omniprésence de Big Brother dans la première partie. le graphisme est donc très bien choisi pour cette adaptation, une qualité graphique indéniable : le monde dystopique créé par Orwell est magnifiquement mis en forme par Xavier Coste.
Les textes sont tout aussi impeccables pour un bel hommage à l'oeuvre d'Orwell ; on redécouvre « 1984 » par le biais d'une BD qui ne tronque par l'oeuvre (moi je l'ai lu il y a tellement longtemps qu'il faudrait que je le relise) et c'est déjà la première des réussites de cet ouvrage.
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« le projet de ma vie » , voilà comment Xavier Coste présente cette adaptation du célèbre roman de George Orwell écrit en 1948 et dont les droits sont tombés dans le domaine public (d'où ces nombreuses adaptations BD !). Il en a d'ailleurs repris lui-même la traduction pour le mettre en images tout en nous présentant une relecture moderne qui résonne en ces temps orwelliens !

Et quelle réussite ! D'abord je suis impressionné par l'incroyable travail graphique : le dessin esquissé en gris – noir, le choix de différentes bichromies selon les séquences (rouge, jaune, bleu) fonctionne très bien, l'importance oppressante des bâtiments, de la perspective, la force des personnages souvent sans visage distinct, des pages très visuelles, sans mots qui fixent le regard et posent une ambiance, un contexte et qui font mouche !

Côté histoire, j'ai apprécié le récit à la première personne, l'importance prise par l'histoire d'amour de Winston Smith et Julia, j'ai aimé aussi le coup de jeune apporté en transformant le bleu des ouvriers en costumes.
Pour le reste les connaisseurs du récit retrouveront les ingrédients plus ou moins connus : la police de la pensée, la novlangue, le livre de Goldstein l'opposant…

Au final , ce projet qu'il porte en lui depuis l'adolescence et qui a occupé Xavier Coste pendant 3 ans est une incontestable réussite. L'essence de 1984 est bien présente, noire et angoissante mais il a su apporter un indéniable plus par la qualité d'une adaptation magistrale.
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a priori, je n'aime pas beaucoup les BD. Je les lis très laborieusement. Je déchiffre avec beaucoup de difficultés les images, je ne sais pas quelle bulle lire en premier.
Mais, je me suis laissé convaincre par le libraire du marché qui m'a assuré que cette BD était particulière.
Eh oui, j'ai aimé la lire. Et j'ai aimé l'histoire.
De la science fiction écrite en 1949, mais qui résonne bien dans le contexte actuel. A chacun d'en avoir son interprétation.
A recommander ou à offrir à tous ceux qui n'ont pas lu le roman de George Orwell.
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Les adaptations BD de romans fleurissent – et c'est chouette ! Ce support peut ouvrir des portes alternatives vers des classiques, mais il permet aussi et surtout – je le disais récemment à propos de l'adaptation de Des souris et des hommes par Rebecca Dautremer – de revisiter des oeuvres connues. Car forcément, le film n'est pas celui qui s'est projeté dans notre tête à la lecture du texte. Et c'est précisément là que réside tout l'intérêt.

Xavier Coste s'est emparé d'un roman culte, un texte qui embrase les imaginaires dès que les libertés sont attaquées, à tel point que chacun croit connaître Big Brother, son régime totalitaire de surveillance absolue et sa politique de réécriture continuelle de l'histoire – dans une novlangue restreinte pour mieux cantonner les esprits à ce qu'ils sont supposés penser. Ce serait une erreur d'en rester là, voilà une oeuvre incontournable qu'il faut absolument découvrir. Pour ses intuitions visionnaires, pour la justesse avec laquelle elle dissèque les fondements des régimes totalitaires, mais aussi et surtout parce que le romanesque, l'humain, l'espoir y surgissent si magnifiquement là où on ne les attend plus.

Ce bel objet-livre de 239 pages rend méticuleusement justice à tout cela. La trame reste très fidèle au roman dont on reconnaît presque chaque page, mais surtout, l'univers orwellien transpire dans les moindres détails : le format carré et la couverture épaisse comme la porte d'une cellule, le travail sur l'esthétique, avec des allusions au régime communiste comme à l'architecture totalitaire, des motifs à la symétrie angoissante et des gammes chromatiques sombres et réduites à leur plus simple expression pour mieux nous oppresser – indigo et jaune dans les ministères où travaille le protagoniste Winston, pourpre et gris à l'extérieur, noir et bleu dans les caves du mal nommé Ministère de l'Amour. Servis par une composition dynamique, les dessins sont puissants. Les personnages en costume-cravate au visage flou fourmillent, anonymes et indiscernables, totalement écrasés par les bâtiments massifs et stériles, sous l'oeil des caméras et le flot d'informations dont ils sont abreuvés. On ressent à chaque page la saveur insipide de leur quotidien et, en même temps, à travers la perspective de Winston, l'ivresse procurée par le moindre interstice, la moindre flamme susceptible de jaillir.

Un album terriblement beau, prolongement moderne d'un texte plus que jamais d'actualité, que l'on referme avec une irrépressible soif de liberté.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Bonsoir,

Un roman graphique ce soir, 1984 d'Orwell fait partie des classiques que j'ai lu il y a fort longtemps, il est illustré par @xavier coste aux Éditions Sarbacane.
J'avoue que si à l'époque il m'avait marquée, il ne me restait principalement que l'image de la surveillance et de Big brother is watching you. La sortie de cet album m'a replongée dedans et tous les souvenirs de lecture sont revenus. le traitement graphique choisi est en complète cohérence avec le livre. C'est noir, oppressant à souhait. J'ai beaucoup aimé et je trouve que finalement cela peut être une bonne entrée en matière pour faire lire des personnes peu portées sur la lecture. Si vous faites lire un roman graphique, cela poussera peut-être le lecteur à aller lire le livre à l'origine de cette histoire.
Quatrième de couv. Nouvelle édition enrichie ! Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l'Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu'il le connaît. Qu'il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C'est alors qu'il rencontre Julia... Sous la plume de Xavier Coste, l'intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais.
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Un roman graphique de haute qualité de par son texte fidèle au roman, du dessin et couleurs et qui se termine par un magnifique pop-up.
Une histoire d'amour sur fond de dictature dont un révolté en paiera fort le prix. Un travail magistral !
.../.../.../.../.../...
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2021 est l'année des adaptations en romans graphiques de 1984 de George Orwell : après la lecture en mars de celle de Fido Nesti, j'ai décidé de lire celle de Xavier Coste.

Le format carré en fait un bel objet, même si malheureusement, je n'ai pas pu avoir l'édition avec pop-up, épuisée lors de l'achat… L'enchaînement des cases, parfois sans cadre et de tailles diverses avec plusieurs dessins en pleine page, le parti pris d'insérer moins de textes et l'absence de découpage en chapitres donnent, à mon sens, plus de dynamisme à la version de Xavier Coste qu'à celle de Fido Nesti.

L'utilisation uniquement des trois couleurs primaires sur l'ensemble du livre enferme le lecteur dans une atmosphère oppressante. Les cases sont en noir, rouge sombre et blanc lorsque Winston Smith est à son domicile ou dans la rue, et alternent avec des cases en bleu, jaune, noir et blanc lorsqu'il se trouve au ministère. Elles deviennent noires, bleues et blanches dans les salles d'emprisonnement et de torture pour faire apparaitre un rouge vif quand la lutte est terminée et l'amour pour Big Brother acquis.

Les ellipses, notamment avec la retranscription plus parcellaire du livre de Golstein, accélèrent le rythme narratif, mais sans pour autant diminuer la compréhension, car les idées principales sont présentes et sans retirer de la profondeur tant au protagoniste, Winston Smith, qu'aux personnages secondaires, Syme qui travaille à la réécriture du dictionnaire, Parsons, le voisin qui sera dénoncé par ses propres enfants, Julia, la maîtresse de Winston Smith, O'Brien et Charrington, qui seront des éléments déterminants dans le dénouement.

En résumé, la recherche graphique m'a donc encore plus plu que dans l'adaptation de Fido Nesti et les choix réalisés pour les textes permettent d'appréhender plus facilement l'histoire. Une belle adaptation que je conseille !
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Ce n'est rien que 4 adaptations du célèbre roman, qui sont parut en janvier. Il y en a une à la médiathèque que j'ai vite emprunté.
J'ai relu le roman il y a quelques années. J'avais trouvé le propos très intéressant et surtout troublant dans son côté réaliste. Mais c'est BD m'a en plus angoissée.
Je ne sais pas si c'est la mise en image qui a eu cet effet : car j'ai trouvé ces dessins très forts, très puissants : il ne me semble pas qu'il y ait un très en trop.
Un beau livre.
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