Je remercie Flammarion et Babelio de m'avoir proposé ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Deux couples, quatre adultes mal dans leur vie, insatisfaits de leur quotidien, qui courent après des chimères – tel est le thème du premier roman de
Nathalie Côte. Ils se côtoient brièvement lors d'un séjour dans une résidence de vacances, dans le sud de la France. C'est le temps de ce séjour que nous conte l'auteur.
Claire et Arnaud ont un fils Erwan. Lui est très amoureux de son épouse, belle femme qui prend soin de son corps mais elle ne l'aime plus et s'ennuie. Elle aspire à moins de routine et à plus d'initiatives de la part d'Arnaud, trop parfait mais qui ne suscite pas le désir.
Vincent et Virginie ont deux filles, Chloé et Léa et un chien, Hercule. Elle est complexée par son poids et compense son mal être par des comportements consuméristes que Vincent cherche à financer.
Voilà. Je ne peux pas dire que cette lecture m'ait transportée. Les protagonistes, comme l'indique la quatrième de couverture, ne sont « ni aimables, ni détestables ». Je ne sais pas si le projet de l'auteur était de mettre en scène des personnages inodores, qui ressembleraient un peu à « Mr tout le monde », pour une dénonciation du monde moderne et de sa vacuité : aucun projet à part l'achat d'une nouvelle voiture, le rejet du quotidien assimilé à la monotonie (alors même que sans « quotidien », on deviendrait fou) et la recherche de la nouveauté à tout prix, la tentation du vote à l'extrême droite – « Marine, c'est sa dernière chance de retrouver le paradis des Trente Glorieuses, ses emplois pour tous et son ascenseur social en état de marche » - le tout saupoudré de références au porno et au boursicotage…
L'ensemble est cependant trop désaffectivé, traité trop en surplomb pour que je me sente vraiment concernée par cette réflexion plutôt pessimiste, même si elle est n'est pas infondée. Sans doute ai-je besoin de développer un minimum d'empathie pour les personnages pour vraiment « accrocher » une histoire. Là, j'ai l'impression que même l'auteur n'a pas beaucoup d'affection pour ces adultes qui sont profondément insatisfaits. Pour finir sur une touche positive, le style minimaliste fait mouche : l'utilisation du présent, les phrases courtes, les dialogues plutôt réalistes rendent malgré tout la lecture agréable.