Si on ne peut plus se foutre de ceux qui tombent, alors, autant calancher avant les premières neiges.
Le monde ne sera jamais assez vaste pour accueillir des hommes comme lui. Le monde ne comprendra jamais que les grands hommes ne sont pas ceux qui gagnent, mais ceux qui n'abandonnent pas quand ils ont perdu. (p154)
Beaucoup de gens méritent de mourir sans souffrir. Mais c'est un luxe que peu d'entre nous peuvent se permettre.
Persuadée d'être à ses côtés pour le reste de mes jours, j'avais oublié d'apprendre que rien, jamais rien, ne se passe selon ce qui était prévu.
Une chose est sûre, il ne suffit pas de savoir que quelqu'un ne reviendra pas pour cesser de l'attendre.
Sa sœur savait le faire rire, avec elle rien n'était important, les problèmes arrivaient dans sa vie tels des malheurs bienvenus qui la poussaient en avant au lieu de l'immobiliser. Elle était si vive, capable de claquer les portes. Alors que lui ne savait même pas que ces portes existaient.
Pendant que les autres fument leurs cigarettes derrière les containers, toi tu cours. Pendant que les autres embrassent des filles pleines d’acné, toi tu cours. Tu n’as pas le droit de fumer, pas le droit de boire ta première bière, pas le droit de te coucher tard, tu n’as pas le droit de regarder un film porno chez ton pote parce que tu dois te lever le lendemain. Pendant que les autres mangent des sandwiches à la mayonnaise en reluquant des gonzesses qui sortent du gymnase, le short collé à leurs cuisses, tu fais des pomes, des séries d’abdominaux, tu cours autour d’une piste qui te donne la gerbe à force de tourner, tourner, tu ressembles à un bousier poussant une chiure de chaton. Pendant que les autres regardent des séries américaines, visitent des zoos, des usines désaffectées, jouent aux cartes, au bowling, ru comptes les dixièmes de seconde sur le chronomètre géant, tu dors à côté de ton coach qui ronfle comme un tracteur. Pendant que les autres vivent, tu survis, pour être le champion, pour voir ton visage sur grand écran, au-dessus d’une table de restaurant où tous ces autres se marrent à te regarder suer tes protéines sur une piste.
Il ne cherchait pas à noyer son chagrin dans l’alcool ; il lui apprenait simplement à nager.
Elle l'avait puni d'en aimer une autre, une autre qui n'était pas là, qui n'était plus là, dont l'absence brûlait à la manière d'une bougie sur laquelle on souffle mais qui refuse de s'éteindre. Elle avait puni son grand amour et lui avait infligé une vie sexuelle morne, techniquement discutable et dénuée de passion.
- Il faut que je te parle, ma sœur, lâcha Anthime. Sa sœur s'immobilisa. Ma sœur. Jamais elle ne l'avait entendu l'appeler ma sœur. Dans sa bouche, ça ne sonnait pas comme une formule de politesse qu'on trouve dans les romans médiévaux ou les séries télévisées parodiant les traditions des grandes familles anglaises. Dans sa bouche, dans sa voix, dans ses yeux qu'elle ne voyait pas puisqu'il lui tournait le dos, c'était quelque chose d'indécent, il disait ma sœur comme on dit mon amour à sa maîtresse, ma chérie à sa femme. Il disait ma sœur pour dire je t'aime.