J'ai un peu de mal avec ce type de " romance au coeur des tenebres".
Certes le socle journalistique a du sens et c'est ce qui sauve le projet mais la forme, une écriture plutot conventionelle, ces descriptions particulierement explicites, ne me paraissent pas servir vraiment ce roman-témoignage. Courtemanche distribue les bons points "voici les gentils, voici les mechants" et s'en tire plutot pas mal dans le role du désabusé romantique au grand coeur qui parvient, supreme cabriole, à sortir heureux de cet enfer.
C'est le dernier mot du livre , c'est pas rien !!!!
Bref, on est bien content pour lui mais conclure la dessus me fait grincer des dents. J'ai aussi un peu de mal avec la vision de son monde de noirs insouciants qui baisent et picolent joyeusement en attendant la mort. Est ce si simple ?
"
Petit pays " de
Gael Faye me parait beaucoup plus pertinent sur le fond et la forme. Il parvient à traiter de la barbarie avant , pendant et apres sans pour autant ceder à la facilité d'un texte ultra violent. La méthode est plus subtile et percutante. Je suis également plus sensible à un point de vue africain qu'à celui d'un toubab même du plus "gentil de tous les gentils". A la lecture des 2, manifestement Gaye et Courtemanche n'ont pas vecu dans les mêmes places ..
Mais surtout Faye va nettement plus loin en ce qui concerne l'heritage et la marque au fer rouge que cet apocalypse laisse dans l'adn , l'ame et le coeur de ce
petit Pays.
En somme j'aurai pu me passer de cette piscine à Kigali, j'avais deja fait le tour de la question ...