– Et avec cette électricité, dit-il encore, les moteurs tourneront tout seul. La lumière, la chaleur et la vitesse seront en libre service…
Quand il parle ainsi, mon père a des éclairs dans les yeux. A croire que la foudre s’est abattue sur lui. Une tempête couve en permanence sous son crâne cabossé.
Les mots sont des flèches, voilà ce qu’Andoke me dit souvent. Plus j’aurai de flèches, plus je pourrai facilement viser le monde autour de moi. Et quand ma parole fourche, quand mes mots tombent à côté, il dit que je dois être plus précise. Juste et précise. Et quand mes mots sont trop violents, il dit qu’on ne parle pas pour blesser. On parle pour toucher. On vise et on touche. En plein coeur. Sois juste et précise, me répète Andoke.
J’apprends.