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EAN : 9782812604355
329 pages
Editions du Rouergue (19/09/2012)
3.92/5   113 notes
Résumé :
Il s'appelle Taan. Ou Antoine. Ou Anacharsis. Peu importe. Son histoire commence en 1831, sur une petite île nommée Nosy Boraha, dans les mers du Sud. Il est né avec un mystérieux médaillon autour du cou, contenant le plan du trésor de son ancêtre, le fameux pirate Olivier Levasseur, dit La Buse. A la poursuite de ce trésor, il a fait plusieurs tours du monde, il a vécu des aventures extraordinaires, il a rencontré des personnages étonnants. Il a été esclave dans u... >Voir plus
Que lire après Les trois vies d'Antoine AnacharsisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Les albums jeunesse d'Alex Cousseau figurent en bonne place dans la bibliothèque de ma classe, ceux de « Charles », le petit dragon, « Les trois loups », ou encore dernièrement « Dans moi ».
Alors, lorsque la dernière masse critique a proposé des ouvrages de cet auteur, j'ai espéré secrètement être sélectionnée pour lire l'un d'entre eux. J'ai eu la chance d'être choisie pour lire ce roman jeunesse aux doux parfums iodés et j'en remercie toute l'équipe de Babelio, les éditions Rouergue et l'auteur.

En le découvrant dans ma boîte aux lettres, l'aspect visuel de sa couverture marine, avec ses contrastes de couleurs vives, m'a tout de suite séduite. C'est une entrée idéale dans l'univers du roman et le jeune lecteur est invité d'une jolie manière à se plonger dans un récit de voyage proche du conte, du roman d'aventures, de la quête identitaire ou du voyage initiatique.
Et même si ce livre est estampillé roman jeunesse, je dois dire que j'ai pris un réel plaisir à cette lecture superbement écrite qui puise dans l'Histoire du XIXe siècle. En effet, l'auteur s'empare d'une légende autour du trésor caché du pirate Olivier Levasseur et aborde le commerce triangulaire de telle façon que le merveilleux et l'aventure côtoient l'abject.

*
L'histoire débute en 1831 sur la petite île de Nosy Boraha, dans les mers du Sud, alors qu'Antoine est encore dans le ventre de sa mère.
Ces premières pages sont magnifiques, tant sur le fond que sur la forme. C'est dans une langue délicate proche de la mélopée que s'élève la voix de la mère, douce, mélodieuse. Elle semble fredonner une longue berceuse à son enfant, et son chant cajole, enlace, éveille, réconforte son petit « kraken ». Elle l'effleure de mots tendres et apaisants, de rêves d'ailleurs et de chasse au trésor. Et l'enfant, dans sa première vie foetale, écoute sa mère lui raconter toutes les beautés d'un monde qui sera bientôt le sien.

Puis le ton se durcit, sa mère et son père ont été enlevés et embarqués sur un navire négrier anglais en partance pour Madagascar, puis l'Amérique. La voix de la mère se tend alors : esclave, le timbre de sa voix devient fort et mordant, n'hésitant pas à dévoiler à son enfant les conditions inhumaines dans lesquelles s'effectue la traversée de l'Atlantique.

« Ma mère voudrait savoir ce qui est pire, entre vivre sans vivre ou ne pas vivre. Elle teste sa capacité à supporter le pire, à me faire supporter ou éviter le pire. Je continue d'avoir envie d'exister, mais je sais aussi que, pour cela, il faut que tous les deux nous en ayons envie. Je supplie ma mère. J'insiste, j'essaie de combler le vide entre nous, je remue des bras et des jambes, je bascule, les battements de mon coeur s'accélèrent, je voudrais crier mais je n'ai encore jamais fait aucun bruit... »

Au terme de ce long et douloureux périple, avant que leurs chemins ne se séparent à jamais, elle lui passe autour du cou un mystérieux médaillon que les femmes de sa famille se transmettent depuis quatre générations. Ce bijou renferme un bout de parchemin censé révéler l'emplacement du trésor d'un de ses ancêtres, le célèbre pirate Olivier Levasseur dit La Buse.

A partir de là, l'auteur tisse, avec des mots aussi poétiques qu'émouvants, le parcours de cet enfant à la poursuite du trésor familial, et de manière plus cachée de son passé, de ses racines et de son histoire familiale.
C'est un récit instructif, émouvant et juste, empreint de doutes et d'espoirs qu'Alex Cousseau nous transmet.

« On entrepose la nourriture vivante sur le pont, et la nourriture morte tout au fond des cales, dans des tonneaux. La nuit, les esclaves ne sont ni morts ni vivants, ils dorment entre la nourriture morte et la nourriture vivante, dans l'entrepont. »

Un tour du monde comme une boucle pour revenir au point de départ, un destin ponctué par trois naissances, trois existences, trois changements d'identité, trois étapes importantes dans la vie d'Antoine Anarchasis.

« Parfois, je repense à cet objet que m'avait donné Docteur Blind. Ce sablier qui s'est brisé au fond de ma poche. Je revois le sable couler d'un récipient à l'autre. Se précipiter avant de basculer dans l'entonnoir inférieur. Avec le dernier grain de sable, c'est comme une vie qui s'achève. Mais il suffit de retourner le sablier, et tout recommence à zéro. »

*
L'écriture de l'auteur est très fluide, agréable à lire, parfaitement adaptée pour évoquer des thèmes si sombres autour de l'identité, la quête de soi et la recherche de sens de la vie, mais ces thématiques très fortes en diffusent d'autres tout aussi fortes, à savoir, la liberté, la résistance, la révolte face à l'oppression, l'asservissement et à l'autorité, le lien de l'homme à la nature et aux animaux.

« Combien sommes-nous ici ? Peut-être trois cents, estime ma mère. Peut-être plus. Et elle m'explique que c'est impossible de compter tellement nous sommes nombreux. C'est aussi absurde que de vouloir compter les étoiles dans la nuit, ou les poissons au fond la mer. Et elle ajoute : sauf que la nuit et la mer sont des enclos infinis, que les étoiles et les poissons sont infiniment libres. »

Ce livre, empli de poésie et de beaux messages, est aussi une véritable ode à la littérature et à la lecture, tout en étant divertissant par ses nombreux rebondissements..

*
Alex Cousseau est un formidable conteur, un « tricoteur » d'histoires. Les fils sont des mots et des pensées que l'auteur entrelace avec subtilité et poésie, composant une immense tapisserie d'un monde meurtri qui se divise : l'ancien et le nouveau monde, l'Afrique et l'Amérique, les hommes noirs et les hommes blancs, les esclaves et les maîtres.

« Dans mes rêves peuplés de couleurs et de lumières, l'Afrique et l'Amérique sont les lèvres inférieure et supérieure d'une même bouche. L'océan est le ventre à l'intérieur de cette bouche. Et je suis dedans, et j'attends. J'attends que les lèvres s'écartent pour me montrer. »

L'histoire de l'esclavage est un sujet sensible et complexe à aborder dans la littérature jeunesse, l'auteur le développe avec finesse et adresse, sans entrer dans trop de détails qui nuiraient à l'intrigue.
Avec une profonde intensité et une grande justesse, l'auteur nous conte les rêves et les espoirs, les souffrances et les larmes d'Antoine. Mais sa vie va le mener dans des directions inattendues, le faisant participer involontairement, à sa juste mesure, à la grande marche de l'Histoire.

*
Le récit d'Antoine Anarchasis croise les destins de nombreux autres personnages. Des protagonistes, qui mêmes secondaires, sont tous parfaitement matérialisés et bien construits.
Ce sont aussi d'autres regards qui vont croiser le sien, autant de nuances et d'idées qui vont aider les jeunes lecteurs à réfléchir sur une des plus sombres pages de l'Histoire de l'humanité, à savoir le commerce des Noirs africains, l'esclavagisme.
Il est vain de ne pas être révoltée par la façon dont ont été traités tous ces hommes, ces femmes et ces enfants.

L'auteur a eu la bonne idée d'introduire à son récit des personnages réels, des cartes et des documents d'époque, une annexe présentant cinq personnages historiques qui ont joué un rôle dans la quête d'Antoine Anarchasis. Cela contribue à créer une atmosphère plus réaliste et à donner aux faits réels plus d'authenticité et de force.

*
Pour conclure, le style immersif d'Alex Cousseau nous plonge dans le XIXe siècle, à la poursuite d'un fabuleux trésor qui nous tient en haleine jusqu'au bout. La fiction et le rêve rencontrent une réalité historique que les jeunes lecteurs découvriront grâce à un roman documenté, simple et nuancé.

A découvrir.
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J'aurais aimé pouvoir dire que j'ai adoré Les trois vies d'Antoine Anacharsis. Je n'ai pas détesté ce roman, je le trouvais plutôt correct, mais je m'attendais à tellement plus. C'est que les différents sujets abordés (ou ceux que le résumé et les critiques élogieuses mettaient de l'avant) avaient tout pour me plaire. Un trésor de pirate, Madagascar, voyages, aventures et exploration. Ma curiosité était également attisée par cette histoire des trois vies. Il y a de tout cela dans ce roman, évidemment, mais un peu dilué à travers trop d'éléments disparates. du moins, selon mes goûts.

Le roman est divisé en trois parties. La première ne dure que cent pages mais elle aurait gagné à être raccourcie. C'est que le protagoniste n'existe pas encore. Il n'est qu'un foetus dans le ventre de sa mère d'origne malgache. Entre autres… C'est l'occasion pour lui de remonter le fil de son ascendance, jusqu'à l'époque des pirates d'une autre époque comme Olivier Levasseur, dit La Buse. le vrai ! C'était intéressant et j'appréciais que l'intrigue rejoigne l'histoire avec un grand H. Mais rapidement, je commençais à me lasser de suivre un personnage qui n'est pas vraiment là. Il est toujours dans le ventre de sa mère lorsque ses parents sont capturés par des vendeurs d'esclaves qui partent en direction de l'Amérique et les perception du foetus frôlent le mysticisme.

La deuxième partie, la plus longue, traite de l'enfance du gamin, rescapé à Antigua, puis de son désir de retrouver le trésor de Levasseur. Pour ce faire, lui et son père adoptif devaient déchiffrer son cryptogramme. Et qui de mieux que le poète Edgar Allan Poe pour les aider. Toutefois, le voyage du duo à travers les Etats-Unis, où l'esclavagisme était encore permis, était semé d'embauches. C'est là que j'ai décroché. En fait, j'ai continué ma lecture mais l'envie n'y était plus vraiment. Je trouvais que le roman d'Alex Cousseau se perdait dans trop d'intrigues secondaires. Je me rappelle à peine de la torisième partie, la troisième vie d'Antoine, qui correspond à une nouvelle étape dans l'existence du jeune homme. Il a un peu abandonné (mais pas complètement) l'idée de retrouver le trésor de son aïeul et, à travailler comme marin, il s'est retrouve au Chili.

Les trois vies d'Antoine Anacharsis est un roman qui avait beaucoup de potentiel, qui plonge dans l'aventure et qui compte plusieurs rebondissements, incluant quelques rencontres curieuses. Il apporte également une touche d'exotisme et un supplément d'informations appréciables compte tenu qu'il est collé à des événements historiques. Plusieurs adolescents devraient l'apprécier mais pas tous. Je trouve que le moteur principal de l'intrigue prend du temps à démarrer puis qu'il se perd dans un dédale de péripéties. C'était comme trois histoires en une seule mais dont les liens de l'une à l'autre faisaient défaut. Alors que j'étais intéressé à ce qu'Antoine retrouve le trésor de la Buse, il était embourbé dans une situation d'esclavagisme en Caroline…
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Un voyage initiatique destiné aux ados, mais aussi aux plus vieux. Vous pensiez tout savoir de l'esclavagisme ? Détrompez-vous !

Partez à la recherche d'un mystérieux trésor avec Antoine ANACHARSIS.

Le roman commence pour le personnage à l'état de foetus. Sa mère communique avec lui, mais elle n'entend aucune de ses réponses. Elle lui raconte son histoire, l'histoire de ses ancêtres. le premier chapitre pose les premières pierres d'un roman qu'il faut absolument que vous lisiez !

Les parents de ce petit foetus, des jeunes africains, vont se voir capturer par des Anglais alors qu'ils étaient au milieu de l'océan. Ces Anglais prennent alors la décision de les vendre comme esclaves. Antoine est toujours dans le ventre de Novaaa, sa mère, qui tient elle même le nom de sa mère, qui tient elle même le nom de sa mère….

Vous comprenez bien que toutes ces histoires familiales remontant à plusieurs générations cachent quelque chose. Et effectivement, un mystérieux collier circule depuis maintenant quelques siècles. Un collier qui renferme littéralement une énigme qui mènerait à un trésor familial. Olivier LEVASSEUR, le célèbre pirate, aurait jeter ce collier juste avant sa mort en criant « ce trésor à qui saura comprendre ».

Pour le jeune Antoine tout cela n'est qu'une légende. Mais la roue tourne, ses parents meurent juste après sa naissance, il se voit receuilli sans vraiment le vouloir par un vieil homme qui prendra bien soin de lui et l'aidera dans sa quête. Il partira aux Etats-Unis à la recherche d'Edgar Allan POE, célèbre auteur qui résout les énigmes, il se verra de nouveau esclave, et fera de nouvelles connaissances.



Ce roman pour grands ados mérite d'être connu, en mélangeant la fiction et la réalité, Alex COUSSEAU emporte son lecteur au large pour mener avec son héros une aventure peu ordinaire.

Au milieu de l'esclavagisme illégale, le lecteur se verra mis a rude épreuve face à lui-même.

Que faire pour aider ce jeune Antoine ANACHARSIS ? C'est une question que vous risquez de souvent vous poser au cours de votre lecture. Et ce sera tout à votre honneur.

L'ouvrage propose comme « post scriptum » un petit lexique historique pour faire la part des choses entre fiction et réalité. C'est très bien fait, didactique et simple d'accés. Ne soyez pas rebutés par le thème, foncez, découvrez, et éclatez-vous merde !





Ouvrage disponible aux éditions du Rouergue depuis Septembre 2012 et proposé au Prix SORCIERE, ainsi qu'au pris LUCIOLES JUNIOR cette année.
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Ce roman se compose de trois parties. Dans la première, qui se déroule en 1831 [Première vie, hémisphère sud], on suit l'histoire ancestrale d'un bébé (qu'on peut appeler au choix Taan, Antoine ou Anacharsis) qui est encore dans le ventre de sa mère. On apprend qu'un médaillon se passe de génération en génération. Il contient une carte où se trouve le trésor qu'a enfoui l'ancêtre du bébé, le pirate du 18ème siècle Olivier Levasseur (dit la Buse sur les mers et la Bouche sur terre.) La mère du bébé, c'est Novaaaa et son père, Tan. Ensemble ils vivent sur une île au large de Madagascar, Nosy Boraha. Un jour qu'ils sont sur leur pirogue, le bébé ressent une forte secousse. Comme sa mère lui raconte tout ce qu'elle voit (il ressent ses émotions, il imagine ce qu'elle voit), il comprend qu'ils ont été heurtés par une flotte anglaise, qui veut les vendre comme esclaves… Destination le Mozambique puis la traversée de l'Atlantique. Son père ne cesse de répéter qu'il va bientôt être temps de s'enfuir mais le bon moment n'est jamais trouvé. Jusqu'au jour où une tempête va tous les anéantir, et où bébé naît. La seconde partie [Deuxième vie, hémisphère nord], se déroule entre 1832 et 1848 (entre les 1 an et les 17 ans du héros). le héros est recueilli dans une barque à Antigua, au large d'Haïti, par Blind, qui va le nommer Antoine. Bizarrement il le trouve sur le coup de ses 1 an, ce qui signifie qu'Antoine est resté tout ce temps sous l'eau et qui explique le fait qu'il ait quelques écailles. Au fur et à mesure qu'Antoine grandit, Blind lui conte les récits de voyage racontés par les hommes et les femmes qu'il a rencontrés. Blind capte tout, note, et consigne tout dans son carnet (et aussi dans sa tête), il est avide de savoir et va transmettre nombre de connaissances à Antoine. Il va ainsi lui apprendre à lire, écrire, puis à pêcher, nager : l'école de la vie, quoi. Afin de percer le mystère de la carte au trésor, ils vont tenter de retrouver E.A.Poe, qui semble être doué pour déchiffrer les écritures inconnues et qui pourrait déchiffrer le cryptogramme (en tout cas dans son livre le scarabée d'or…). Ils vont voguer jusqu'à l'Amérique où ils vont devoir débarquer suite à une dispute avec le personnel de bord. Mais Antoine va se faire enlever pour devenir esclave chez Miss Bridges. Il va y travailler durant des mois avant de s'enfuir, direction les Appalaches. Exténué et sans force, il va être recueilli par Jim /Timpoochee un Indien yuchi. Ensuite, il va échanger par courrier avec Edgar Allan Poe et tenter de le trouver à New-York, ville de tous les dangers. S'ensuivront rencontres avec les Soeurs Fox et avec Phineas Gage. La troisième partie [Troisième vie, hémisphère sud] se déroule entre 1854 et 1865 (entre les 23 ans et les 34 ans du héros.) Il part de l'Amérique, direction le Sud. Il n'a plus très envie de rechercher son trésor. Sa troisième vie débute alors qu'il tombe dans la gueule d'un cachalot mort ; heureusement, quelqu'un le repêche. Il est Antoine Anacharsis. Au Chili, il envoie une lettre à la nièce de Dr Blind et retourne en Afrique pour chercher le trésor, alors que cela ne l'intéressait plus et qu'i l avait abandonné. Il rencontre dans le bateau qui l'emmène vers ses origines, Agostina, une jeune mariée de force. Ils vont s'enfuir ensemble au Liberia et se rendre en Afrique du Sud. Ils vont être parents d'un petit Cesare en 1858, puis de Nova en 1862. A travers ce roman d'aventure et d'apprentissage, on suit les inventions du siècle et l'Histoire : le télégraphe, la ruée vers l'or, l'abolition de l'esclavage, chasse à la baleine / au cachalot. A la fin, des informations documentaires viennent apporter des précisions sur les personnages réels qui vont se confronter aux personnages fictifs de l'histoire. C'est un roman assez dense, mais aux chapitres courts et dynamiques. A chaque début de vie, on retrouve un plan qui retrace l'itinéraire du héros.
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Antoine a eu trois vies ou plus précisément il partage sa vie en trois grands moments qui le changent indéniablement. Jeune garçon métisse, il connaîtra la fin de l'esclavage après avoir esclave lui même, on lui tranchera la langue, mais rien ne l'empêchera de partir à la recherche de son héritage : un mystérieux trésor appartenant à un de ses ancêtres. Son seul indice est un message codé qui est transmis de génération en génération par les femmes de sa famille.

Une belle aventure cruelle et humaine.
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critiques presse (3)
Lexpress
03 décembre 2012
Les Trois Vies d'Antoine Anacharsis touche […] par sa langue aux envolées poétiques.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
27 novembre 2012
Alex Cousseau compose un récit au charme entêtant, dans la grande tradition du roman d'aventures, piqué d'échappées poétiques, entraînant le lecteur à travers le XIXe siècle à la suite d'un descendant du fameux pirate Olivier Levasseur.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
27 novembre 2012
Indiscutablement LE roman pour ados de la rentrée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
chapitre 1
 
Bientôt je vais naître. Je vais naître pour ma première vie du dehors et connaître la lumière du jour et savoir ce que c’est que d’être vivant à l’air libre.
 
Je m’appelle Taan. Ou Antoine. Ou Anacharsis. Peu importe pour l’instant. Je vais naître trois fois. À l’âge de 16 ans, on me tranchera la langue, mais rien ne m’empêchera de raconter mon histoire jusqu’au bout. Rien ni personne. Je vivrai. Je mourrai, et puis je renaîtrai. Je connaîtrai des joies et des humiliations. Je ferai plusieurs tours du monde. Mon histoire commencera au large de Madagascar, sur une petite île nommée Nosy Boraha, ou Sainte-Marie par les Européens. Une île idéalement placée en marge de la route des Indes. C’est de là que je partirai, et c’est là qu’à la toute fin je reviendrai.
 
Pour l’heure, je suis au chaud au fond du ventre, plié comme le mystérieux bout de papier à l’intérieur du médaillon que ma mère porte autour du cou. De la taille d’un haricot. Je germe. Mon cœur est une petite bosse, mes yeux deux courtes saillies, mes lèvres restent à dessiner, avec les deux minuscules fentes que sont mes oreilles je n’entends pas encore les bruits, mais déjà ma mère communique avec moi.

(Incipit)
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"Je vais naître trois fois. A l'âge de 16 ans, on me tranchera la langue, mais rien ne m'empêchera de raconter mon histoire jusqu'au bout. Rien ni personne. Je vivrai. Je mourrai, et puis je renaîtrai."
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Pour ma mère, les baleines étaient des personnages de légende, qui nous faisaient l’honneur de nous rendre visite durant l’hiver austral. Elles étaient intouchables, pareilles à des mirages, à des ombres. Mais les hommes que je côtoie aujourd’hui ne voient pas les choses de la même manière. Les baleines ne sont pas des ombres, elles sont devenues la nourriture de la lumière. Avec leur huile, on éclaire les grandes villes d’Europe et d’Amérique. On lubrifie les machines. Les dents d’ivoire font des cannes, des manches sculptés, des becs d’ombrelle, des archets de violon. Avec les fanons, on fabrique des corsages et des parapluies. L’ambre gris, prélevé dans l’estomac, sert à fixer les parfums.
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De bivouac en bivouac, nous laissons derrière nous des cendres éparpillées, quelques os rongés, un peu de nos ombres et la trace de nos pas. Partout où nous allons, nous emportons nos histoires. Timpoochee dit que chaque histoire est un être vivant, et que nos rêves forment un peuple. Le jour où ce peuple aura disparu, l'univers sera déréglé. Les étoiles s'éteindront les unes après les autres, le soleil se consumera, et tous les bruits du monde se réuniront en un seul endroit. Ils seront tous là. Le bruit de la pluie qui flagelle les arbres, celui de la roche qui craquelle, du torrent quigronde, celui de la renarde qui piaille après ses petits, du geai poursuivi par plier le lys des étangs, le premier et le dernier souffle des hommes... Au fond d'un unique creuset, tous les bruits se réuniront pour ne plus en constituer qu'un seul.
Bang !
Le bruit que font les rêves quand ils meurent.
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Docteur Blind dit qu'il faut que je structure ma pensée comme on construit un feu. D'abord on ramasse le bois. On entasse les morts et les connaissances. C'est long mais nécessaire. Petits bois, gros bois, tendre ou cassant. Chaque morceau aura son utilité. La bûche aura besoin de la branche, la branche de la brindille, et la brindille ne s'enflammera que si le tas de feuilles mortes a eu le temps de sécher. Ce qui compte, prétend Docteur Blind, ce n'est pas la matière, le mot, la chose ou l'idée mais l'usage qu'on en fera.
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Vidéo de Alex Cousseau
Le nouvel opus des aventures de Charles par Alex Cousseau et Philippe-Henri Turin, disponible en librairie : https://www.seuiljeunesse.com/ouvrage/le-voyage-fantastique-de-charles-alex-cousseau/9791023517927
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