"Les mâles larmoyants"
Aujourd'hui celui qui passe par le bar de Matakuane peut le certifier : pleurer c'est ouvrir son coeur. Les pleurs sont la concrétisation de deux voyages : de la larme vers la lumière et de l'homme vers une plus grande humanité. Finalement, ne vient-on pas à la lumière en pleurs ? Les pleurs ne sont-ils pas notre première voix ?
Et c'est ce que Kapa-Kapa prêche, par d'autres mots : la solution du monde est que notre être nous déborde. Et la larme nous rappelle : nous, plus que tout, ne sommes-nous pas faits d'eau ?
"Cette nuit-là"
Mariazinha attend la visite annuelle de Sidonio Vidas, son épisodique époux. Le voilà maintenant, en pompeuse apparition, loué soit-il ainsi que sa vaniteuse voiture. Il n'est jamais autant arrivé. Il se comportait comme la pluie avec les fontaines sèches : il inondait après l'absence
FAUTE AVOUÉE À MOITIÉ PARDONNÉE
Je n'ai jamais voulu. Ni prou, ni partie. Je n'ai jamais
été moi, ni dona, ni dame. Je suis toujours restée
entre le milieu et la moitié. Je n'ai jamais dépassé les
mi-chemins, les mi-désirs, la mi-saudade. D'où mon
nom : Maria Metade, Marie-Moitié.
p.5
Vers figurant en introduction au livre
La missanga, toutes la voient.
Nul ne remarque le fil qui,
en un collier voyant, assemble les missangas.
Ainsi est la voix du poète :
un fil de science recousant le temps.
p.4
missangas : perles de verre