Average Is Over

Ce livre fait partie de la série des livres écrits par des gourou.
L'aperçu présenté ici ne représente pas nécessairement mon opinion. Il est intéressant de constater que, à partir d'une analyse similaire de l'évolution de la technique dans le monde, des penseurs comme Cowen et Rifkin arrivent à des conclusions presque diamétralement opposées.
On pourrait traduire le titre par la fin du moyen, la fin de la classe moyenne.
Le propos de l'auteur est de démontrer que nous allons vers une ère de la méritocratie.
Il fait d'abord une analyse du travail et du salaire: La relation entre salaire et quantité emploi, les gagnants et les perdants, et pourquoi il y a une telle quantité de gens sans emploi.
il s'attache à démontrer que la valeur marginale d'une heure de travail ,vu les gains de productivité, diminue et se rapproche de 0
Pour l'auteur, la différence de salaire acceptable par le marché , dans une situation à l'équilibre, est le salaire le moins cher du monde plus les frais de logistique.
Dans une société a coût marginal zéro, quasiment totalement automatisée, la plupart des jobs tel que nous les connaissons aujourd'hui sont appelés à disparaître.
Les bas-niveaux d'éducation seront les premières victimes de l'automatisation galopante. Cependant, les cols blancs font déjà, eux -aussi, les frais des algorithmes tout-puissants.
Pour l'auteur, ce ne sera pas de savoir utiliser un ordinateur qui sera important, mais de savoir servir l'ordinateur. L'homme au service de l'ordinateur et non l'ordinateur au service de l'homme.
La deuxième partie du livre est consacrée au jeu d'échec appelé freestyle
Clairement, le choix n'est pas anodin. L'auteur est un passionné d'échecs. Il admire ces combats où des joueurs médiocres viennent à bout de grand-maîtres à l'aide d'algorithmes sophistiqués. Pourtant, ces mêmes Grand Maîtres, aidés par les mêmes programmes, se montrent pas capables de battre les premiers. Il y a donc pour l'auteur une compétence nouvelle qui sera de plus en plus valorisée dans l'avenir. Il prédit même que la science sera dans l'avenir de plus en plus réalisée directement par des ordinateurs sans l'aide de chercheurs.
Le monde de Tyler Cowen est un monde où le meilleur gagne. C'est un monde de grandes inégalités, mais où est la couverture sociale reste présente ne serait-ce qu'à cause du vieillissement de la population. C'est un monde où naturellement , les populations se déplacent en fonction de leur niveau de rémunération pour trouver des endroits correspondants à leurs moyens. L'auteur fait référence au piano mécanique de Kurt Vonnegut.
La séparation entre les nantis et les autres ne posera pas de problème majeur parce que, dit l'auteur, on est naturellement plus jaloux de ce que son voisin gagne que des grandes fortunes. Une éducation bon marché, servie par des moyens techniques ultra modernes, facilitera la possibilité de changer de classe sociale. C'est succès donneront l'impression qu'il n'y a qu'à travailler pour pouvoir réussir et renforceront le système de la méritocratie.