Les spectateurs savaient déjà que les grandes corporations étaient corrompues, que leurs chefs étaient des cochons cupides et sexistes. On n’avait pas à prouver ça, on n’avait qu’à le mentionner. Les spectateurs savaient déjà que les bureaucraties gouvernementales étaient inefficaces et paresseuses. On n’avait pas non plus besoin de le prouver. Et ils savaient que les produits industriels étaient fabriqués avec cynisme, sans souci de la sécurité du consommateur.
C’était le rêve de tout journaliste de la presse écrite de passer à la télé d’une manière ou d’une autre. Les types de la presse écrite comprenaient tous que les gros sous ne venaient que si l’on paraissait sur le petit écran. On pouvait être très connu dans la presse, mais on n’était personne à moins de passer à la télé. Une fois que la télé avait établi votre nom, vous pouviez passer dans le circuit lucratif des conférences et gagner cinq ou dix mille dollars rien que pour prendre la parole au cours d’un déjeuner.
Dans tous ces incidents, c’est toujours la même histoire, la vérité n’apparaît jamais, à moins que les médias n’aillent la déterrer.
La tendance est toujours de reporter la faute sur les absents. C’est la nature humaine.
Un gros porteur compte un million d’éléments et se construit en soixante-quinze jours. Aucun autre produit manufacturé au monde ne présente la complexité d’un avion de ligne. Rien n’en approche même. Et rien n’est construit pour durer aussi longtemps. Prenez une Pontiac, faites-la rouler toute la journée sans arrêt et voyez ce qui arrive. Elle se déglinguera en quelques mois. Mais nous concevons nos jets pour qu’ils puissent assurer le service sans problème pendant vingt ans, et nous les construisons pour qu’ils durent le double de ce temps.
Ça coûte moins cher de s’arranger à l’amiable et d’ajouter le prix de son chantage à celui de l’avion. Les transporteurs paient ce prix et le répercutent sur les passagers. De cette manière, à la fin, chaque passager paie son billet quelques dollars de plus, sous forme d’une taxe occulte. La taxe juridique. La taxe Bradley King. C’est comme ça que ça fonctionne dans la réalité.
Le meilleur service qu’on puisse rendre au public est de l’informer correctement. Et pour le moment, nous n’avons pas d’information à donner. Il serait déraisonnable de se livrer à des spéculations.
Tous les avions modernes maintiennent leur stabilité de vol grâce à des ordinateurs. Un avion de chasse ne peut pas voler du tout sans ordinateurs. Les chasseurs sont par essence instables. Les avions de ligne sont moins sensibles, mais quand même, les ordinateurs règlent les transferts de carburant, l’attitude, la poussée des moteurs. D’une minute à l’autre, les ordinateurs font de petits changements en continu pour stabiliser l’appareil.
Turbulence, est un mot passe-partout pour tout ce qui va de travers dans un poste de pilotage. Il y a certainement des turbulences, et autrefois, les avions y passaient de sales quarts d’heure. Mais de nos jours, des turbulences assez fortes pour causer des blessures sont exceptionnelles.
L’aile est la partie la plus importante d’un avion et c’est la structure la plus complexe.