Je veux être heureuse pour une fois dans ma vie, et je veux le penser quand je dis que je le suis.
- Je t'aime plus que d'amour, Cy.
Son large torse est monté e descendu en même temps qu'une lente respiration et il a répondu :
- Je t'aime plus que d'amour aussi, Leo.
Nous en pensions chaque mot.
"Personne n'aime les infidèles, mais quand on est assez bête pour se faire avoir par l'un d'entre eux, cela rend encore plus critique et sévère envers les gens qui traitent mal ceux qu'ils sont censés aimer."P.56
Sa voix était assez basse pour que je sois la seule à entendre son grognement rocailleux.
-Oh, tu es une sacrée distraction, Leo, et ce n’est pas pour passer le temps. Je ne joue pas… à des petits jeux, ni à rien d’autre. Moi, je ne fais que des choses sérieuses, demande à mes frères.
Il a tapoté le cheval sur lequel j’étais avec la paume de la main. Boss a commencé à avancer, comme tous les autres chevaux devant lui.
-N’oublie pas de le maintenir fermement. Il sera sympa mais il faut lui montrer qui est le patron.
Je lui ai lancé un regard par-dessus mon épaule comme le cheval se mettait à trotter tranquillement dans l’enclos. Il avait un grand sourire. Ses dents et son début de barbe foncé sur sa mâchoire lui donnaient un air de méchant qui vient d’éliminer le héros et qui sait qu’il va réussir toutes les choses tordues qu’il imagine. Il y avait un air entendu dans son sourire. Il y avait de la moquerie et de la provocation. Il y avait de la satisfaction et de la détermination dans ce sourire, et il m’a donné la chair de poule, et a fait couler un désir épais dans mes veines.
Il avait raison. Il n’y avait pas de raison que cela soit pour passer le temps, mais cela ne m’empêchait pas de le regarder se diriger vers un très beau cheval blanc et gris. Il s’est jeté sur la selle avec un naturel déconcertant. Même installé sur le cheval et le dirigeant comme si c’était une seconde nature, il ne ressemblait toujours pas à un cowboy comme je les imaginais… Il était tellement plus beau.
La maîtrise est une illusion. Tu crois que c'est toi qui tires les ficelles de ta vie, mais c'est faux. Tu es accrochée au bout des ficelles et tu te déplaces là où le vent décide de te porter. La seule chose dont tu es responsable, ce sont tes actes, donc autant faire en sorte qu'ils aient un impact.
L'amour n'est ni logique, ni raisonnable. Nos coeurs n'ont aucun sens.
- L'expérience reste pour toujours, et c'est ça, la récompense. Personne ne peut te prendre des souvenirs. Personne ne peut t'enlever les moments que tu as vécus. Même si le trophée n'est plus là, tu l'as gagné quand même et la victoire dure pour toujours.
- Parfois, on obtient plus que ce qu'on demande parce qu'on se contente de peu depuis trop longtemps. Quand on fait ses preuves, on est récompense, à la fin.
[...]
- Comment on sait qu'on a fait ses preuves ?
[...]
- On le sait, c'est tout. Tout à coup, quelque chose ou quelqu'un est en face de toi, et tu sais que tu l'as mérité.
- Et si tu ne l'as en face de toi qu'une fraction de seconde ? C'est vraiment une récompense si on n'a pas le temps de réellement l'apprécier ?
[...]
- Bien sur que oui, parce que même si on n'a le plaisir de profiter de ce qu'on a que pendant une seconde, une minute, ou une journée, on le vit quand même. L'expérience reste pour toujours...
- Je sais pleins de choses que les autres ignorent, Léo. C'était vrai. Il savait me repousser et m'attirer en même temps. C'était celui qui me donnait envie de courir à toute vitesse vers lui après un chagrin d'amour. C'était le seul qui voyait à travers toutes mes barrières habituelles et les franchissait comme si elles n'existaient même pas. Il savait que j'étais piquante et épineuse, il savait pourquoi, et mes épines ne semblaient pas le déranger le moins du monde.
On ne pouvait pas manquer sa virilité. Je n'aurais jamais cru être le genre de fille qui avait les jambes en coton devant de gros muscles et un comportement autoritaire mais il se trouvait que ma libido n'était pas du tout d'accord.
Lane avait raison, en ville c'est facile d'ignorer les choses les plus calmes de la vie, et pourtant ce sont celles sur lesquelles je devrais me concentrer. La vie à la campagne et sa sérénité me permettaient d'entendre beaucoup de non-dits qui flottaient dans ma tête, des mots qui demandaient à se faire entendre, des mots que j'avais choisi d'ignorer trop longtemps.