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Citations sur Un quinze août à Paris : Histoire d'une dépression (62)

Ingmar Bergman nommera son anxiété dépressive sa plus fidèle compagne. À la suite d'un internement de trois semaines en hôpital psychiatrique en 1977 et d'un traitement médical contre ce que l'on appelait une "crise de nerfs", le réalisateur suédois ira jusqu'à écrire : "Lentement, imperceptiblement, ma compagne la plus fidèle s'en va, cette anxiété héritée de ma mère et de mon père qui se trouve au cœur même de mon identité, mon démon, mais aussi mon ami et mon aiguillon. Ce n'est pas seulement la souffrance, l'angoisse et le sentiment d'une humiliation irréparable qui s'atténuent, mais c'est aussi la force motrice de ma créativité qui s'obscurcit et s'estompe."
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Parce qu'il m'est arrivé de le perdre de la plus complète manière, j'affirmerais aujourd'hui que l'espoir n'a nullement besoin d'être jugulé. C'est intact qu'il sauve et sa disparition nous renverse. Si évanescent qu'il puisse être, l'espoir est le seul sentiment susceptible de tracer nos lignes de fuite.
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Le sentiment de satisfaction apparaît comme le garant de notre capacité à reconnaître l'importance de nos réalisations personnelles. Si cette corrélation semble universelle, l'émergence et la persistance de ce sentiment varient pourtant selon les individus.
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Cet autre, c'est en moi qu'il fallut le trouver.
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Celui qui n'anticipe plus l'avenir, n'invente plus ses futurs souvenirs, est condamné au ralentissement, privé de sa véritable force de propulsion. Ou comme l'explique Damasio : "les scénarios que nous établissons sous forme de désirs, de souhaits, d'objectifs et d'obligations, et que nous gardons en mémoire exercent à chaque instant leur influence sur nous.
Il ne fait pas de doute qu'ils contribuent également à remodeler les expériences du passé, consciemment et inconsciemment, ainsi qu'à former la personne que nous pensons être, instant après instant.
Toute ma jeunesse durant, j'avais été soucieuse d'anticiper l'avenir. La tâche inépuisable qui consiste à tenter de rendre prévisible l'imprévisible m'avait souvent occupée, stimulée. Toutefois, l'inquiétude m'avait poussée à envisager en priorité ce qu'il adviendrait de néfaste plutôt que d'heureux, afin de déjouer le malheur en m'y "préparant", ignorant l'angoisse qu'une telle anticipation négative pouvait enclencher. Longtemps, le risque d'accident avait été vu, à tort, comme une menace plutôt qu'une opportunité. Triste ironie du sort, je n'avais rien vu venir de la dépression. Mon petit calcul superstitieux avait échoué avant de se retourner contre moi : j'avais été pulvérisée par l'expérience dévastatrice que j'avais été incapable de prédire...
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Peut-on totalement perdre le sens de sa propre histoire ? Une majorité de psychanalystes affirmeraient que oui, lorsque le terme "histoire" s'applique au récit que nous sommes capables d'extraire de notre passé.
Mais d'un point de vue neurologique, les recherches récentes de certains neuroscientifiques tendent à montrer que notre cerveau composerait, en permanence et malgré nous, une autre forme d'histoire, garante de notre conscience.
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Perpétuellement présent dans l'instant déjà passé, "le mélancolique vit de perpétuels retours". En ces anciens maintenant ressuscités s'estompent les impératifs du temps, comme de l'espace. Au cours de l'Antiquité, la mélancolie fut associée, nous l'avons mentionné, aux pouvoirs divinatoires, à la capacité d'entrevoir l'avenir. Cette caractéristique supposée pourrait correspondre à ce que Kristeva nomma "l'hyperlucidité cognitive des déprimés". Làzlo Földenyi relie ces deux explications en remarquant que le véritable devin "n'est pas celui qui dit ce qui sera demain, mais ce qui est aujourd'hui ; celui qui nous dévoile notre propre intériorité et ne nous confronte pas à un moi extérieur qui existera un jour. A l'écart du flot apaisant de la temporalité et de l'anticipation d'un renouvellement, le mélancolique, fixé sur un instant éternel, semble exagérément perceptif.
Cependant, si l'on a pu constater qu'elle lui conférait des facultés divinatoires
la dépression et ses formes mélancoliques les plus sévères sont devenues,
en quelques milliers d'années, une pathologie, un effet post-traumatique durable, à laquelle le déprimé ne conçoit plus d'apporter le moindre pouvoir.
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Nous nous entêtons à dire que le temps n'est rien s'il ne s'y passe rien.

Gaston Bachelard - L'intuition de l'instant.
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Celui qui n'anticipe plus l'avenir, n'invente plus ses futurs souvenirs, est condamné au ralentissement, privé de sa véritable force de propulsion.
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L'un des plus grands enjeux de la vie émotionnelle des hommes et des femmes est de parvenir à éprouver la juste durée.
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