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3,67

sur 953 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je l'ai lu d'une traite, c'est court et facile mais fait réfléchir. Les religions sont peu ouvertes à l'homosexualité, Fatima, sous couvert d'une amie aimerait une compréhension de la part d'un imam. Elle est musulmane pratiquante et sincère.
Elle est la petite dernière, la seule née en France, ses soeurs sont nées au pays: ses parents sont algériens.
Elle est un "accident"; on ne voulait plus d'enfant, sauf à la rigueur, un fils. Je ne sais pas pourquoi elle répète qu'elle est née sous césarienne.
On la suit depuis l'enfance, asthmatique, perturbée; ado plutôt rebelle, adulte inadaptée.
Le fond est touchant, la forme me semble issue d'un atelier d'écriture.
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Des phrases courtes et répétitions qui peuvent rebuter mais, qui par la suite, en fait comme le refrain d'une chanson. Les mots d'une jeune rebeu lesbienne dans le quotidien des transports, des relations avec les parents, des amitiés. Un témoignage intéressant doté d'une écriture direct et sincère.
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Ce roman est assez surprenant, et il m'a parfois laissée un peu perplexe, car l'auteure nous propose d'entrer au coeur de sa famille, de son mode de vie, de ses réflexions, de son intimité.

Abordons tout d'abord le contexte : Fatima se présente sans fard ni complaisance, et nous fait faire la connaissance de sa famille : son père s'appelle Ahmed « digne d'éloges » et sa mère Kamar, la lune. Elle a trois soeurs.

Le père est dominateur, il frappe les enfants, la ceinture est toujours prompte à être détachée. Lorsqu'il rentre du travail, il allume la lumière, en pleine nuit, réveillant tout le monde, faisant du bruit, et si une des filles râle un peu l'insulte fuse : khamja « salope ». la mère préfère se taire et s'occuper de la maison.

Fatima est la seule des enfants à être née en France, par césarienne, précise-t-elle et de manière inattendue; ses soeurs sont nées en Algérie et ses parents sont également les seuls de leurs familles respectives, à être venus.

Je m'appelle Fatima Daas.

Je suis la mazoziya, la petite dernière.

Celle à laquelle on ne s'est pas préparé.

A chaque séjour en Algérie, elle se sent chez elle, avec les oncles, tantes, cousins, l'accueil est chaleureux, la famille est plus démonstrative; elle ne voudrait plus repartir et en même temps, elle pense chaque fois que c'est la dernière fois qu'elle y va.

Fatima est musulmane pratiquante, elle aime faire ses ablutions et ses cinq prières, même si parfois, enfant elle était à moitié réveillée. Elle comprend le sentiment d'appartenance la première fois qu'elle fait le Ramadan.

C'est une rebelle, qui a intégré que ses parents désiraient un fils, s'habillant en garçon, passant ses cheveux au gel pour qu'ils frisent moins. Elle joue le rôle qu'elle suppose qu'ils attendent d'elle et fréquente des garçons turbulents, donne des coups, insulte, même les professeurs, alors qu'elle est bonne élève.

J'ai aimé faire la connaissance de Fatima, qui ne ne pourra jamais dire ce qu'elle ressent car dans sa famille, on n'est pas démonstratif, ; déjà, dire « je t'aime » est mal vu, alors que dire du mot homosexualité, c'est tabou, sale… une honte pour la famille. Elle est amoureuse de Nina qui va rester en toile de fond du récit, car c'est compliqué pour elle d'avancer.

J'ai bien aimé cette manière d'utiliser l'anaphore (ce n'est pas le monopole de François Hollande !) car elle commence chaque chapitre par « je m'appelle Fatima », avec des variantes chaque fois, comme si elle psalmodiait une prière. Cette répétition donne un rythme au texte qui est par ailleurs parsemé de mots en « arabe algérien », comme elle le dit elle-même, de prières en arabe ce qui permet d'apprendre des choses, des mots, de prendre connaissance de phrases sacrées..

Je connaissais mal la pratique de l'Islam, la manière de faire les ablutions, la position du corps pendant la prosternation, la manière de réciter et Fatima Daas l'explique très bien.

Les relations intrafamiliales sont bien mises en évidence ainsi que les règles, les sujets tabous, mais, si je comprends bien les difficultés de Fatima à aimer, à parler de son attirance pour les filles, ses hésitations, sa manière de tourner autour du pot finit par être lassante. Mais, il est difficile de lui en tenir rigueur, tant elle est attachante et on imagine combien ce doit être difficile d'être différente car la seule née en France, car la seule à avoir une sexualité différente, à la recherche d'une identité, à tel point qu'elle se sent sale et indigne de son prénom.

Quant à l'écriture, Fatima Daas sait bien raconter ; elle a structuré son récit en chapitres très courts, passant de l'enfance à l'âge adulte, pour revenir à l'adolescence et partir dans les réflexions plus philosophiques ce qui peut lasser, ses études supérieures qu'elle commence mais ne finit pas toujours.

J'ai pris du plaisir à lire ce roman, et je trouve qu'elle s'en sort très bien à l'écrit, les mots sont justes et le côté « psalmodie » de l'anaphore est très forte, mais j'ai eu du mal à rédiger ma chronique, alors que je l'ai terminé il y a plusieurs jours, me demandant parfois si je l'avais aimé un peu, beaucoup …

Auteure à suivre.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia Noir sur blanc qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LaPetiteDernière #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Comment être une jeune femme, musulmane, pratiquante et homosexuelle au 21e siècle ? Comment aimer une autre sans être dés-aimée des siens ?

La question est posée, et admirablement posée par Fatima Daas dans cette courte auto-fiction. Chaque chapitre commence par un « Je suis Fatima Daas » comme une affirmation de soi, une volonté d'exister. Chaque ligne vascille entre poésie, slam, roman, prière.

Un très beau témoignage sur la difficulté de s'affirmer sous le poids des traditions
Lien : http://popcornoreillechien.b..
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Je m'appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière

Fatima a une vingtaine d'années, elle vit à Clichy-sous-bois avec ses parents et ses deux grandes soeurs. Fatima est la petite dernière, celle qui n'était pas prévue, celle qui aurait dû être un garçon. Élève brillante, elle tuait le temps à l'école en enchainant provocations et bêtises avec son groupe d'amis, frères de coeur. Fatima est musulmane, comme ses parents, aime ses traditions, mais les premiers troubles de l'adolescence révèlent qu'elle aspire à autre chose qu'une vie de jeune fille bien rangée, et que les femmes lui font bien plus d'effet que les hommes.

Se construire et choisir

Fatima, garçon manqué turbulent au collège mais surdouée, musulmane pratiquante mais amoureuse des femmes, banlieusarde et fascinée par Paris à la fois, femme qui veut être libre mais a peur en même de temps de blesser sa famille. L'histoire d'une jeune femme qui ne correspond pas aux cases dans laquelle on veut mettre les gens, une jeune vie faite de paradoxes, de questionnements, de doutes. C'est l'histoire d'une construction, de l'éclosion du talent, de la création, de la passion.

Comment se construire lorsque l'on se sent à part ? Comment concilier envie de plaire, de s'intégrer, et désir de s'émanciper ? Et si la vraie solution était de ne pas choisir, d'être qui l'on est avec ses contradictions, s'affranchir des carcans qui abîment et limitent. C'est ça aussi l'histoire de Fatima, la toute jeune vie qui s'impose et fuit à la fois.

Par son style très maîtrisé, sa construction en chapitres débutant toujours « par je m'appelle Fatima » au rythme fluide et limpide, ce très beau premier roman a tout d'un grand, et me fait déjà attendre avec impatience le prochain récit de cette belle plume littéraire qui a de l'avenir devant elle.
Lien : https://lesmauxdits.fr/2020/..
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La petite dernière est le premier roman de Fatima Daas. Il s'agit d'un monologue autobiographique composé de courts chapitres commençant chacun par "je m'appelle Fatima" ou « Je m'appelle Fatima Daas ». Tout le livre est écrit à la première personne et au présent. Ce texte percutant, scandé nous révèle son identité. Elle est française d'origine algérienne. Elle est la "mazoziya", la dernière, la petite dernière, celle à laquelle on n'est pas préparé. Après trois filles, elle est la seule à être née en France et son père espérait un garçon. Elle ne réalise qu'elle est une fille que le jour où en cours de sport, elle a ses règles. Elle habite Clichy-sous-bois, elle est musulmane pratiquante comme sa famille et elle est asthmatique allergique.
"Adolescente, je suis une élève instable.
Adulte, je suis hyperinadaptée."
C'est la confession d'une jeune femme qui n'a qu'un souhait vivre libre et qui doit essayer de briser le carcan familial, social, et religieux pour pouvoir exprimer son amour pour les femmes. Difficile de s'épancher quand dit-elle, "L'amour, c'était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi". C'est une lutte intérieure perpétuelle entre ce qui est interdit et son désir. Prétextant parler au nom d'une amie, elle tente vainement de trouver une autorisation ou du moins une réponse auprès des autorités religieuses. Pas facile également pour une jeune femme qui a été élevée avec l'injonction de ne pas livrer ses sentiments de libérer ses émotions.
Tiraillée entre deux cultures, entre deux pays, tiraillée entre la religion et sa sexualité et son attirance pour les femmes, Fatima Daas cherche un équilibre et pose la question de l'identité et de l'acceptation de soi.
Avec cette forme d'écriture non dénuée d'autodérision, où les deux langues s'entrecroisent, l'autrice nous propose plus qu'une autofiction, une réflexion sur des thèmes bien contemporains dont le principal est à mon avis l'emprise de la religion.
Je suis restée cependant, tout au long du livre, assez mal à l'aise à l'évocation de cette religion omniprésente, si prégnante, musulmane ou autre qui prive les personnes de leur libre-arbitre et d'accès au bonheur.
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Ce ouvrage autofictionnel est le premier livre d'une jeune auteure (classe 1995) née en banlieue parisienne d'une famille algérienne musulmane. Par de très courts chapitres, presque des fragments, qui s'ouvrent invariablement par la déclinaison de son identité au sens de l'état civil - « Je m'appelle Fatima Daas » (avec quelques minuscules variantes) –, telle une litanie ou une formule d'introduction propitiatoire, elle aborde certains thèmes autobiographiques : sa situation familiale, sa maladie chronique (une forme sévère d'asthme), la découverte de son homosexualité mise en relation avec l'évolution de ses rapports humains (avec filles et garçons, parents et « étrangers ») et avec une pratique de plus en plus conscientisée de sa foi musulmane ; et enfin, en filigrane, la construction de son identité collective entre la France et l'Algérie. le seul élément ostensiblement modifié par rapport à la biographie de l'auteure, c'est l'âge de la narratrice du monologue, qui est augmenté de trois ans.
Outre la valeur intrinsèque du témoignage individuel d'une jeune fille appartenant des groupes sociologiques dont nous n'avons pas encore l'habitude d'entendre la parole (fille de banlieue, homosexuelle, musulmane pratiquante), c'est surtout une image complexifiée et donc proportionnellement éloignée des stéréotypes qui émerge de ce récit d'une adolescence et d'une jeunesse qui se bâtit dans l'affrontement entre dialectiques qui semblent mutuellement incompatibles (la sexualité et la religion, l'identité héritée et celle construite individuellement), par une remarquable économie de parole, grâce à l'ellipse et à des anecdotes aussi emblématiques que menues. Ainsi, par petites touches et allusions, l'on découvre ses moyens d'évitement de la violence familiale, son apprentissage de la communication affective dans les relations amoureuses, son abandon d'une légère mais certaine homophobie sans doute héritée, une progressive acceptation de soi venant avec la croissance.
En somme, la verdeur d'un premier roman, en particulier un certain maniérisme stylistique, est amplement compensée par la qualité testimoniale qui inversement eût été perdue si l'écrivaine avait tardé à se révéler.
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Fatima Daas est une jeune, clichoise, française d'origine algérienne et musulmane. Elle le répète sans cesse, souvent en introduction de chaque page qui constitue comme un chapitre à elle seule. Ses parents on en sait très peu de choses si ce n'est que son père est un homme violent, avec ses soeurs elles en ont souvent fait les frais, et sa mère est enracinée dans sa cuisine (la reine dans son royaume comme elle le dit). Fatima se débat avec la vie, d'abord elle est asthmatique, d'une forme grave de la maladie, donc elle est souvent hospitalisée. Elle ne trouve pas sa place au collège et au lycée et insulte bien souvent les profs voire s'en prend aux autres élèves, notamment un homosexuel auquel elle fait un jour un croche-pattes accompagné d'insulte homophobe. Et pourtant, Fatima se débat justement avec son homosexualité qu'elle sent poindre au fur et à mesure qu'elle grandit et qui est contraire à sa religion l'islam, du moins c'est ce qu'elle s'entendra dire par plusieurs imams et même par une femme lors d'une prière et à laquelle elle osera se dévoiler en faisant croire qu'il s'agit d'une amie qui aime les femmes, mais bien sûr il s'agit d'elle. Fatima ira même jusqu'à donner rendez-vous à un garçon pour coucher avec lui et certainement se convaincre que non elle n'aime pas les femmes. Quant à sa famille, même si peu pratiquante, elle n'osera se confier à eux.

La romancière Fatima Daas a décidé d'attribuer à son personnage féminin principal le même nom qu'elle et pour cause ce roman est inspiré de sa vie même s'il reste une fiction pour certains éléments, lesquels ? Allez savoir !
En tout cas j'ai beaucoup aimé la forme courte des chapitres (une, deux voire trois pages maximum) et l'écriture incisive comme parlée. Certains passages sont choquants, car on est plongé dans l'histoire de Fatima et on imagine la dureté de sa vie et l'épopée pour réussir à s'affirmer en tant que lesbienne et surtout ne plus en avoir peur. Fatima vit cachée, du moins elle cache sa vraie nature, et on ne sait pas jusqu'aux dernières pages quelle sera l'issue de son cheminement !

Un premier roman prometteur !
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Prix les Inrocks du premier roman.

Jeune française d'origine algérienne Fatima trouve difficilement sa place dans cette société : banlieusarde, asthmathique et fille.

Une jeune femme tiraillée entre les traditions, le poids de la religion en laquelle elle croit et sa sexualité.
Lesbienne, musulmane, elle se caractérise comme une menteuse, une pêcheresse.

On découvrira comment, malgré tout, elle essaie de faire accepter son genre là où sa religion la condamne.
Parviendra t'elle à accepter et à faire accepter qui elle est ?

Ce livre est un très beau récit autobiographique.
Chapitres courts, écriture de type monologue, le rythme est mis.
De part ce style on est pris dans son combat pour faire cohabiter religion et sexualité.
Ce livre se lit assez vite et il prend place parmis ceux pour lesquels il nous reste quelque chose quelque soit notre origine et notre religion.

Bonne lecture !
Percutant
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Ce livre se lit d'une traite, comme un souffle.
Je n'avais pas envie de m'arrêter. Ma respiration était en suspens tout du long.

C'est un texte, qui donne l'impression de sortir directement de la bouche de l'auteure. "Je m'appelle Fatima Daas" ponctuant chaque début de petit chapitre, c'est donc certainement l'effet escompté. Ça donne un rythme, une véracité, une puissance, à ce qui est raconté. On découvre ainsi la narratrice, à travers de courts chapitres, qui nous emmènent dans ses instants de vie.

Hormis certains moments de tendresse, c'est un texte qui dénonce plusieurs choses dont une en particulier : l'homosexualité qui n'est pas totalement admise dans les religions. Si tu es homosexuel(le), et que tu t'acceptes pleinement, tu n'aurais pas le droit de croire en Dieu et d'être pratiquant. Une hérésie à l'heure actuelle ! Comme le dit Fatima Daas : "Qui sommes-nous pour interférer dans la foi et la pratique de quelqu'un ?". La spiritualité n'est-elle pas au-delà de tout ça ?

Nous plongeons donc dans une partie de la religion musulmane, dans le quotidien d'une jeune femme issue de la culture algérienne, mais née en France,... une Clichoise.
Pas forcément facile de trouver ses repères entre cette culture familiale, la religion, la France, et son identité propre.
Pas toujours facile de trouver ses repères en tant que Petite Dernière... la petite dernière... "celle à laquelle on ne s'est pas préparé."
Pas facile de faire sa place, dans le pays des droits de l'Homme, mais qui fait preuve de discrimination dans ses services publics.
Et encore moins facile de trouver la sérénité quand on a une telle foi en Allah, mais que celui-ci n'accepte pas (aux dires de certains) une partie de nous...une partie importante de nous. "Aujourd'hui on peut tout être : violeur, tueur en étant musulman, sauf être un homme et en aimer un autre. D'entrée de jeu, on l'élimine, on le fait sortir de la religion."

C'est un récit de vie. Un récit, qui nous embarque dans la vie de Fatima Daas, en toute franchise. Une auto-fiction. Et parfois, on aimerait que ce qu'elle dépeint ne soit pas la réalité, mais plutôt réellement de la fiction.
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