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3,67

sur 953 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un premier récit publié, sensible et original. Fatima, l'autrice, narratrice, tente de saisir son individualité par petites touches, en explorant ses différents liens avec les autres - fille, soeur, amante, amie, patiente - sa filiation et ses goût. Un récit fragmenté et fluide, qui explore finement le chemin de l'être jeune à la recherche de soi.
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Il était l'un des ouvrages que j'attendais le plus lors de cette rentrée littéraire. Pourquoi ? Car on sortait du cadre bien en place des sorties de septembre écrites par l'homme/la femme-blanc·he-cis-hétéro-privilégié·e qui pullulent et polluent chaque année.
Lien : https://chroniquesdejustine...
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autobiographie par courts chapitre. un chapitre = une interrogation. pas de dérouler de l'histoire, mais une découverte progressive de la jeune fille (musulmane, banlieue, homosexuelle...)
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Objet étrange que ce texte où la narratrice dépose des moments de sa vie, comme des réminiscences. le portrait qui se dessine est celui d'une jeune femme qui essaye de vivre, d'accorder son désir pour les femmes, son amour naissant pour une femme, et le jugement que portent sa mère et sa religion sur ce désir. C'est un texte touchant et délicat, avec un rythme intéressant. Mais je suis restée sur le seuil, un peu à distance, la pudeur sans doute.
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Je m'appelle Fatima, ou sa variante, je m'appelle Fatima Daas.

Chaque court chapitre débute par cette anaphore, scandée comme si la narratrice voulait se pénétrer de son identité, l'intégrer, la faire sienne. Cela impose immédiatement un rythme au récit.

Fatima est une Française d'origine algérienne. Une femme musulmane. Une femme homosexuelle. Une femme qui se ressent instable, inadaptée, voire "hyperinadaptée" selon ses termes, hypersensible. Comment être une musulmane homosexuelle alors que l'homosexualité est interdite en islam ? Au détour de quelques chapitres, elle questionne d'autres musulmans, en quête d'une acceptation de son homosexualité par sa religion, car Fatima a la foi ; elle ne peut renoncer ni à l'une ni à l'autre. Elle vit sa foi profondément. Un chapitre est presque entièrement consacré à des sourates qu'elle récite. Elle vit, ou du moins essaie de vivre, sa vie de femme amoureuse d'autres femmes dont témoignent d'autres chapitres.

La difficulté de rentrer dans le moule de la conformité quand on se sent tellement différent. Ne pas s'en vouloir d'être soi, s'accepter. On passe d'un chapitre à l'autre au gré des envies de la narratrice, sans lien, mais ce n'est absolument pas gênant et ça fait sûrement écho à l'instabilité que ressent Fatima. C'est émaillé de mots arabes. Elle donne parfois sa définition de certains mots comme partir : trahir, renoncer et quitter. Un premier roman prometteur pour cette jeune auteure.
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°°° Rentrée littéraire 2020 #39 °°°

Fatima Daas assume avoir mis beaucoup d'elle dans son personnage ( qui porte les mêmes nom et prénom ), mais revendique l'autofiction pour n'avoir pas chercher la vérité des détails. Il ne faut donc pas réduire ce roman très fort à un simple journal intime. C'est avant tout une oeuvre littéraire qui révèle une voix.

« Je m'appelle Fatima. »
Chaque chapitre commence avec cette anaphore ou sa variante «  Je m'appelle Fatima Daas ». Autant de fragments pour raconter les toutes les facettes d'une vie, pour dire le puzzle intérieur de la narratrice. Française nés de parents algériens, la seule de la famille à être née en France. Musulmane pratiquante. Lesbienne. Clichoise. Etudiante à Paris.

Cette façon de scander dans des phrases courtes et nerveuses les chapitres crée immédiatement un rythme. Les chapitres se répondent. Chacun mène autre part tout en reprenant, enrichissant, creusant un sillon, porté par une style proche du slam. Une écriture qui pulse, matinée de mots arabes. Cette mise en scène littéraire donne envie d'entendre les mots qui feraient un magnifique stand-up. Surtout, les mots disent parfaitement la quête identitaire de Fatima, son sentiment d'être à côté de sa vie, à côté des autres. Trop lesbienne pour être musulmane, trop parisienne pour être clichoise, trop musulmane pour être lesbienne, trop banlieusarde pour être étudiante. Jamais Fatima ne crie dans cette psalmodie mais on sent toute la douleur de ses conflits intérieurs. Dans toute leur complexité kaléidoscopique.

Certains passages sont bouleversants, tout particulièrement ceux consacrés à la religion. La sincérité de la foi de Fatima y explose. Son amour pour Allah, son besoin de s'y abandonner. Sa douleur d'être une pécheresse comme elle se définit, elle qui assume son homosexualité sans vouloir renoncer à la prière. Une scène remarquable la montre chez un imam à la recherche de réponses pour concilier ses identités contradictoires. Elle n'en trouvera pas ici. Mais elle en trouvera en écrivant. L'écriture comme une révélation, comme une évidence, comme le seul lieu où l'ambivalence peut s'exprimer sans avoir à oblitérer une part de soi, jusqu'aux dernières pages qui laisse entrevoir la lumière de la réconciliation.

Loin des clichés sur la banlieue, hors de toute volonté sociologique ou récupération politique, ce texte terriblement personnel, à la fois dur et doux, n'est pas un manifeste même si Fatima Daas se revendique féministe intersectionnelle. Une entrée en littérature forte et poignante.
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Un des événements de cette rentrée littéraire, entre autres raisons, parceque adoubé par Virginie Despentes.
Comme un slam, un déclamation, une incantation, une incarnation, chaque court chapitre de ce roman autobiographique commence par 'je m'appelle Fatima Daas'.
Est-ce un mantra, la méthode coué, la seule façon de s'affirmer être comme elle se décrit parcequ'elle a du mal à s'accepter à la fois musulmane et homosexuelle, compatible?
C'est 'je suis moi' et moi, je dois me convaincre que je suis comme cela et que j'en ai le droit, même devant dieu!
Ce court roman, sans chronologie respectée, comme un assemblage de chroniques, de pages arrachées à un journal intime, est la quête d'identité d'une jeune femme qui ne se sent pas fille, d'une musulmane en difficulté de construction parceque sa religion ne reconnaît pas ce qu'elle se sait être.
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Petite dernière, Fatima grandit dans une famille musulmane de banlieue à Paris. Une fille qui se sent différente et qui se cherche.

Avec une écriture dure et tendre, elle se raconte et se dévoile

C'est très beau
Lien : https://www.noid.ch/la-petit..
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Un roman délicat et ciselé, qui se lit d'une traite !
On suit Fatima, dans sa recherche identitaire et sociétale.
Les difficultés qu'elle rencontrent du fait de son milieu d'origine, où les contraintes et le statut, l'identité des femmes et hommes est établi, et ne doit pas déroger à la règle.
La souffrance intérieure d'être toujours à côté, des autres, de la vie, de soi, de donner une image qui n'est pas nous, l'amène à la révolte et à une psychothérapie.
Respectueuse de sa famille, aimante, bonne élève, c'est pour vivre sa vie et s'en sortir qu'elle se met à écrire, pour libérer et porter aussi la voix, de tous ceux qui, comme elle, souffrent d'être différents et non-acceptés.
C'est un roman doux, issu de l'autobiographie, qui montre qu'il faut de la force et du courage, pour s'assumer telle qu'on l'est, et braver les interdits sociétaux.

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Autoportrait en impressions, en phrases rapportées, en petits moments vécus, en intimité dissolue. Comme se construire quand on est la petite dernière dans une grande famille et que notre arrivée n'était pas prévue ? Comment vivre son homosexualité dans une famille musulmane quand soi-même on est pratiquante ? Comment construire sa féminité quand tout le monde souhaitait un garçon ?
Perdue entre désir, attente et frustration, la narratrice se dévoile par segments, au travers de ses obsessions religieuses ou amoureuses. Des prières rituelles aux réflexions entourant la belle Nina, du retour au pays à sa vie dans un appartement étroit de la banlieue parisienne, des voyages en RER et métro à ses provocations en classe... Un récit qui parle du déplacement, du fait de ne jamais se sentir exactement à sa place, d'être en décalage constant même avec soi.
J'ai beaucoup aimé la lecture de ce roman même si la fin m'a laissé en suspend.
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