Quelque temps après les évènements du premier tome, Ophélie a enfin troqué son costume de valet contre celui, officiel, de future épouse du surintendant. Un statut qui lui vaut désormais la protection de Farouk, l'esprit de famille irascible à la mémoire défaillante. Une protection scellée par un contrat mutuel, qui fait d'Ophélie la vice-conteuse de la Citacielle. Mais notre jeune et timide Animiste a bien du mal à se fondre dans son rôle, n'étant ni Mirage, ni grande oratrice. Perpétuellement en danger, ne pouvant faire confiance à personne, Ophélie, la tante Roseline et Berenilde n'ont d'autre choix que de se réfugier au gynécée, où elles seront sous la protection des Valkyries. Pendant ce temps, plusieurs disparitions ont lieu au Clairdelune, venant ternir la réputation sans faille de l'ambassade. Ophélie va devoir user de ses talents de liseuse pour résoudre ce mystère, et cette enquête va les mener, Thorn et elle, aux confins d'un danger plus terrible encore que tout ce qu'ils ont déjà connu.
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Emportée par cette histoire dès les premières lignes, j'ai retrouvé avec bonheur tous les protagonistes. Forts de leurs expériences passées et des liens qu'ils ont noués, ces derniers interagissent avec plus de naturel les uns avec les autres. Ophélie prend de l'assurance et n'hésite plus à s'affirmer, ce qui lui vaut le respect de son entourage. Berenilde, quant à elle, se montre plus vulnérable et humaine. Thorn, toujours aussi mystérieux et taiseux, reste l'un de mes personnages préférés. Sa force de caractère, sa loyauté et son sens de la justice le rendent toujours plus intéressant à mes yeux. Sa relation avec Ophélie s'améliore de jour en jour, et les sentiments s'installent, toutefois avec délicatesse et prudence.
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Dans la Passe-miroir,
Christelle Dabos s'attarde avec la même finesse sur tous ses personnages, même les plus secondaires. Un soin qu'on retrouve également dans la restitution de cet univers, aussi original que passionnant, constitué de cultures éclectiques et d'une histoire dense et recherchée. Une histoire qui, dans Les disparus du Clairdelune, va nous emmener aux origines de tout. Un tout plus ancien encore que les esprits de famille. J'ai beaucoup aimé la narration, qui alterne entre l'intrigue en cours et de mystérieuses bribes venues du passé. Un rythme que j'ai trouvé bien plus dynamique que dans le tome d'introduction, avec une enquête des plus palpitantes.
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C'est définitif, entre cette série et moi, il s'est créé un lien. Ce lien si particulier qui t'attriste lorsque tu refermes le livre, parce que tu sais que tous les personnages vont te manquer. Ce lien qui t'emmène toujours plus loin, dans des contrées imaginaires exaltantes, pour un plaisir de lecture incomparable. Fort heureusement pour moi, il me reste encore deux tomes pour profiter encore de ce bel univers et de tous ses protagonistes.
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[Mon avis sur la version audio]
Il est de plus en plus courant que je choisisse la version audio pour une série littéraire. La Passe-miroir ne fait pas exception, et je ne regrette absolument pas mon choix car
Clotilde Seille est vraiment épatante. La toute première fois, j'ai été surprise par son timbre de voix, qui m'a paru très mâture par rapport à la jeune Ophélie. Mais très vite, j'ai été sous le charme de son interprétation, tellement juste, tellement évidente. Tout au long de l'histoire, je n'ai cessé de penser "Quel talent !". Les protagonistes sont nombreux, et pourtant
Clotilde Seille les incarne tous différemment, avec une fluidité et une perfection qui forcent l'admiration. Un atout incontestable pour cette oeuvre, déjà excellente à plus d'un titre.
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Ma chronique est sur le blog
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Caroline - le murmure des âmes livres