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4,55

sur 7932 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans quelle soupière s'est encore mise notre petite Ophélie ?
Dans ce monde doré et impitoyable de la Citacielle où tout n'est qu'illusion, strass, menterie, artifice et sournoiserie, cette jeune fille mal endimanchée, sincère et spontanée, ne passe pas inaperçue. L'imprévisible et capricieux Farouk, l'esprit de famille, le Dieu immortel à la mémoire défaillante, n'eut aucun mal à la repérer parmi la foule des courtisans. Avec ses petites lunettes rondes, sa chevelure en bataille, ses habits déformés, et sa vieille écharpe plus revêche que jamais, la « petite d'Artémis », comme il dit, l'intrigue. Elle lui rappelle vaguement quelqu'un. Mais qui ? Et si ses pouvoirs de liseuse allaient enfin lui révéler les secrets de son livre ? car c'est autour de ce livre des origines que se joue ce drame !
A la stupéfaction de la cour, la voilà bombardée vice-conteuse. Tout le monde espère sa disgrâce. Derrière son dos, les couteaux s'aiguisent. Il faudra des trésors d'ingéniosité et de patience à l'acariâtre tante Roseline qui « classe les baisemains dans la catégorie des gestes obscènes », et à la sublime Bérénilde, sa future belle-soeur, pour la protéger des autres comme d'elle-même. Il faut voir la belle Bérénilde traverser la foule des courtisans avec autant de grâce et de facilité qu'un cygne en train de fendre l'eau pour prendre sous son aile protectrice la petite Ophélie. Avouons qu'avec sa maladresse pathologique, sa curiosité maladive et ses bourdes à répétition, elle a une prédisposition naturelle aux catastrophes. Quant au lugubre Thorn, le futur époux « plus caillant qu'un pain de glace », qui sait ce qu'il a dans la tête ? Son futur mariage n'est-il qu'un des moyens pour satisfaire son ambition démesurée, ou bien s'évertue-t-il lui aussi à protéger notre Miss cataclysme de ses exploits inconscients et périlleux dans ce monde sans pitié pour les naïfs ? Allez savoir ???
Tout se complique, ce qui est déjà une gageure, quand la turbulente famille d'Ophélie vient lui rendre visite au moment même où Farouk l'écervelé la somme de retrouver quatre hauts dignitaires du royaume disparus dans des circonstances étranges. Tandis que sa mère, sorte de Castafiore ombrageuse et possessive, s'immisce dans la vie feutrée et pleine de chuchotis de la Citacielle à la manière d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, Ophélie, aussi inébranlable qu'une poutre, part à la recherche des quatre disparus. A sa manière ! En se prenant les pieds dans le tapis, en se mettant à dos la pire engeance de la région, en tombant des escaliers, en se cognant aux portes, en se perdant entre deux miroirs…. Et j'en passe…
Une lecture qui n'a pas été de tout repos. Ah ça ! Srafina et Angie qui m'ont accompagné dans cette lecture commune sont bien d'accords avec moi : Ophélie nous a fait trembler comme une cafetière.
Humour, tendresse, onirisme, flamboyance, amour, suspens…. Inutile de préciser que j'ai adoré, que j'ai été bluffé par le second tome de cette saga que j'espère longue, très longue et de même qualité…







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Grandiose, sublime, merveilleux, passionnant, palpitant...

Je pourrai enchaîner les adjectifs jusqu'à ne plus avoir de souffle. On dit que les suites sont souvent moins bonnes que les premiers tomes (bon d'accord ça s'applique surtout aux films mais quand même), et bien ici oubliez-ça !!

C'est une suite géniale où l'intrigue loin de s'essouffler, s'étoffe, se ramifie, se clarifie aussi beaucoup mais amène aussi de nouveaux mystères comme le reflux de vagues successives se chassant les unes les autres.

Notre duo de personnages principaux se développe, se densifie. De vraies personnalités aux multiples facettes, aux réactions parfois contradictoires qui malmènent un peu le lecteur lui offrant tantôt de la joie tantôt une puissante colère. J'adore toujours autant Thorn. Ophélie a vraiment pris une belle ampleur et j'apprécie de plus en plus la personnalité dont l'a dotée l'auteur. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et tisse un réseau dont les implications s'éclairent au fil des pages.

Mais si la vie de cour a ses dessous, l'Histoire du Monde a la sienne et elle est bien plus obscure et mystérieuse que les luttes de pouvoir.

J'ai tenté de savourer ce livre pour ne pas le lâcher trop tôt mais je suis quand même ressortie frustré de cette lecture, comblée et enthousiasmée au plus haut point mais frustrée tout de même, de devoir attendre la suiiiiiiiiiiite. On a pas envie de quitter ce monde foisonnant de détails, ces personnages terriblement attachants et cette intrigue qui n'a de cesse de nous surprendre.

Je pense relire ce début de série avant la sortie du prochain, je ne vais pas pouvoir tenir. Plus qu'un coup de cœur, une nouvelle lubie à longue échéance. Je vais prendre un plaisir non dissimulé à revenir dans cet univers.
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Décidément cette série me fait passer par tous les états de fébrilité ! Mais c'est délicieux et j'en redemande. Vous vous rappelez ? Après une mystérieuse déchirure dont on ne sait encore pas grand chose sauf qu'elle a mis fin à l'ancien monde, la vie s'est concentrée dans des arches suspendues, autour de familles dotées de pouvoirs particuliers et dirigées chacune par un lointain ancêtre, appelé « esprit de famille ». Notre héroïne, Ophélie, est une « liseuse » : En touchant un objet, elle « lit » son histoire en percevant les émotions et visions de ceux qui l'ont touché avant elle. Eh bien voilà : Lire cette série de roman, c'est se transformer en « liseurs » nous aussi : à chaque page que l'on touche avidement pour passer à la suivante, des tonnes de sensations et d'émotions se déversent en nous, font friser nos cheveux, frémir nos mentons, rosir ou pâlir nos joues… Dans ce tome II l'histoire se poursuit entre nos mains tremblantes et nos yeux devenus aveugles à tout le reste qui nous entoure. Dans vos vies, il n'y aura plus que ce livre qui dévore vos pensées et vous n'aurez plus qu'une idée quoi que vous fassiez : replonger dedans.


D'ailleurs l'objet de toute l'attention de « l'esprit de famille » du Pôle est justement un livre : Un livre illisible pour le commun des mortels, que nos « fiancés de hiver » du tome I vont devoir « lire » en alliant leurs pouvoirs… Comment ? Lisez ce livre, et vous le saurez !! Ou si vous êtes curieux :


Quel est l'enjeu de cette lecture, dans tous les sens : lecture du livre de l'esprit de famille, et lecture de ce tome II ? Oh trois fois rien, juste l'origine du monde ! Eh oui, finalement est-il possible d'échapper à ces questionnements sur nos origines, quel que soit notre peuple ? de tout temps les Dieux ou quel que soit le nom qu'on leur a donné ont joué un rôle crucial dans la construction de nos civilisations. Il en va de même pour cet esprit de famille, qui a du mal à savoir à quoi il sert, ce qu'il doit faire, sans savoir d'où il vient, pourquoi il est là et ce que l'on attend de lui. Ancrée en lui, cette sensation d'appartenir à un tout plus vaste, et d'obéir à une logique qui le dépasse… Mais il s'agit bien sûr d'un secret bien gardé, emmitouflé dans les illusions que tout le monde se crée - rappelez-vous, je parle au sens propre ici puisque le clan des Mirages nous empêche de voir le monde tel qu'il est, et même parfois de nous voir tels que nous sommes individuellement. Heureusement, de rares êtres savent encore voir au-delà des apparences… Précieux alliés !


Dans ce tome II, l'intensité ne faiblit pas. Les péripéties se durcissent, les personnages se dévoilent, les héros morflent et… se révèlent - l'un à l'autre et à nous. La difficulté de parler d'un tome II étant de ne pas tout dévoiler du premier, je me contenterai de vous dire que les détails de l'univers se précisent et sont truculents : Vous ferez par exemple plus ample connaissance avec les sabliers, ces petits mécanismes à dégoupiller qui vous emmènent, pour le temps imparti, dans des destinations surprenantes… Dont vous ne ressortirez pas indemnes - si vous en revenez ! Pour ma part, je n'en reviens toujours pas, il faut que j'y retourne, je suis accro : je retourne mon sablier pour lire encore le temps qu'il m'impartit. Il faut d'ailleurs que je vous prévienne : ces sabliers deviennent une drogue pour les consommateurs réguliers de ces petits plaisirs, qui ne peuvent plus se passer des petits moments de bonheur qu'ils leur procurent quand il les envoient au septième ciel… Mais aller au ciel, ce n'est pas toujours bon signe, n'est-ce pas ? Alors si j'ai un conseil à vous donner, c'est « méfiez-vous des illusions ». J'ai trouvé ce conseil sur la Toile d'une étrange araignée nommée Archibald, qui mangeait avec l'ambassadeur sur un rocher suspendu. Saurez-vous décrypter ce message…? A très vite, pour la suite des aventures au coeur cette série envoûtante et extrêmement prenante !!


« Ca me revient, Dieu a été puni. Ce jour-là, j'ai compris que Dieu n'était pas tout puissant. Je ne l'ai plus jamais revu depuis. »
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Si trois ans ont passé pour les lecteurs du premier tome de la Passe-mitoir, l'histoire d'Ophélie reprend là où on l'avait laissée. Promue abruptement vice-conteuse officielle sur un caprice du roitelet Farouk, elle découvre le monde de la cour, de ceux qui épient le moindre froncement de sourcil du tyran qui y siège pour froncer les leurs, . Mais la gamine n'entre pas dans ce jeu : pas d'artifice magique ou d'illusions pour capter l'attention de ce public blasé (l'ambiance est celle des opéras italiens du 19è où l'on mangeait et parlait fort pendant le spectacle, sans souci des acteurs). Elle raconte simplement. Et le jour où l'inspiration lui fait défaut, elle le dit, provoquant une crise au sommet.

Les relations avec son fiancé, l'austère et rigoureux Thorn restent tendus et complexes, alors que l'impopularité de ce dernier affiche une courbe croissante lorsqu'il dénonce les fraudes qu'il découvre.

L'intrigue se corse lorsque Ophélie reçoit des menaces anonymes, lui enjoignant de renoncer à son mariage. Quatre courtisans disparaissent : il n'en faut pas plus pour le roman évolue vers une enquête policière menée bien sûr par la jeune passe-miroir.

La jeune Ophélie reste fidèle à elle-même dans ce tome, même si l'adversité croît autour d'elle et que ses pouvoirs s'émoussent, (faute d'exercice ou maturité qui ne fait pas bon ménage avec le magique?). Thorn reste un taiseux qui évoque le ténébreux Heathcliff d'Emily Brontë. La relation qui les unit est superbement évoquée tout au long du roman.
Les personnages secondaires sont réjouissants, ou agaçants. L'auteur pointe avec malice les travers des communs à tous ceux que le destin appelle à exercer une lutte de pouvoir en haut-lieu.

La magie qui anime les personnages et règle le fonctionnement de cet univers si caractéristique de Christelle Dabos reste inchangée. Les illusions qui créent le décor sont les mêmes, les pouvoirs des clans s'exercent pour attaquer ou protéger. Une évolution semble se dessiner cependant, avec la dégradation progressive de l'environnement. Ecologique ou divine? La mythologie évoquée sous forme de bribes semble bien être fondamentale pour expliquer la situation de Pôle.

On retrouve donc intact l'univers onirique qui avait tant charmé les lecteurs dans le premier opus.
Le plaisir est au rendez-vous tout au long de ces nombreuse pages. Il reste à souhaiter que l'on n'attendra pas trois autres années avant que l'on connaisse le destin de ce couple improbable et que nous puissions accompagner Ophélie et déchiffrer avec elle l'énigme de la Déchirure.

Enfin, point n'est besoin d'avoir encore quelques dents de lait pour savourer ces pages, quelques onces d'âme d'enfant suffisent.
Challenge Pavés 2025-2016
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et me voilà fermant déjà ce second tome de la Passe-miroir, dans lequel j'ai à nouveau passé un excellent moment de lecture !

J'ai retrouvé la Citacielle et toutes ses intrigues de cour avec grand plaisir, tout comme ses protagonistes. Ophélie est officiellement présentée à la Cour, et pour pouvoir bénéficier de la protection de Farouk, l'esprit de famille, cette dernière est nommée vice-conteuse : elle devra tous les soirs monter sur scène raconter une histoire. Pour notre timide, effacée et maladroite liseuse, cela s'avère un peu compliqué. D'autant qu'elle a d'autres choses à se préoccuper : son prochain mariage avec l'asocial (et goujat !) Thorn, l'accouchement imminent de Berenilde, les lettres de menace qu'elle reçoit, l'arrivée de toute sa famille animiste au Pôle.

De la Citacielle aux Sables-d'Opale, entre illusions et réalité, Ophélie nous embarque dans une intrigue trépidante, où complots, corruptions et guerres des clans se mêlent à des disparitions étranges et pour lesquelles Ophélie devra elle-même mener l'enquête.

J'ai retrouvé ce qui m'avait tant plu dans le premier tome : un environnement et des décors bien implantés ; des intrigues politiques et familiales que l'autrice prend le temps de peaufiner ; du suspense et des révélations finales étonnantes ; des personnages finement travaillés. L'ensemble, qui fait tout de même plus de 700 pages, se lit tout seul, se dévore en un rien de temps.

Il y a quelques répétitions ici et là (on ne peut oublier par exemple que Thorn est grand, très grand !). L'histoire prend un drôle de tournant à la fin, me laissant quelque peu perplexe (mais j'attendrai le tome suivant pour me prononcer). Mais globalement, j'ai adoré. Tout est approfondi comme j'aime, sans jamais tomber dans l'ennui et les longueurs. J'aime beaucoup le personnage d'Ophélie, j'apprécie de plus en plus le personnage de Thorn (que je trouve très touchant, bien plus humain et empathique que ce qu'il laisse entrevoir).

Je suis bien contente d'en savoir un peu plus sur la Déchirure, tout comme j'en sais gré à l'autrice de prendre son temps dans l'évolution de la relation entre Ophélie et Thorn, et de leurs sentiments. Il n'y a pas d'histoire d'amour (pas encore en tout cas) qui vienne prendre le dessus sur tout le reste et ça, j'apprécie beaucoup.

Et au vu de la fin qui nous est proposée, je ne tarderai pas à ouvrir le tome 3 !
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Palpitant.

Ophélie est désormais sous la protection de Farouk. Cendrillon s'est émancipée (un peu), mais sa situation reste précaire, en proie aux intrigues de la cour.
La relation avec Thorn prend un tour nouveau (et si vous pensiez qu'il puisse en être autrement, arrêtez tout de suite de lire de la littérature jeunesse et/ou sentimentale).

Un second tome mené tambour battant, qui enchaîne péripéties et situations à démêler. L'univers prend encore de l'ampleur et si une douce sensation de torpeur avait pu nous saisir dans le premier volume elle est ici totalement dissipée. On ne s'ennuie pas une seule seconde.

Habituellement le second opus est le ventre mou d'une trilogie (en 4 tomes à l'heure où j'écris ces lignes). Il n'en est rien ici.
La seule chose que je reprocherais, serait la psychologie du personnage masculin principal, Thorn qu'on sait plus complexe, moins monolithique et agaçant qu'ici décrit. On sait bien qu'ils vont fricoter ensemble à un moment donné, (ce n'est pas spoiler, c'est dans le cahier des charges), que pour ça elle doit tomber amoureuse et que donc il est gentil… Mais sincèrement, là, il faut quand même vachement gratter la surface, et en profondeur hein…)

A suivre.
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J'ai tellement aimé le tome 1 que j'ai directement enchainé avec le tome 2 (et ainsi de suite), que j'ai également dévoré.

Ophélie, cette jeune femme qui a deux mains gauches et qui s'en sert pourtant si bien pour lire les objets, rencontre l'esprit de famille des Pôles, pour être immédiatement promue Vice-conteuse.
Bien sûr la cours et ses manichéens représentants restent dubitatifs et vont tout faire pour la contrer.

J'ai encore plus apprécier ce tome sur différents aspects. Tout d'abord les personnages sont encore plus travaillés et gagnent énormément en intensité. La jeune Ophélie n'est pas si gauche que ça au final et montre un caractère bien trempé.
Je reste sur ma belle impression de Thorn , qui lui gagne en intensité également et surtout en coeur. Les blessures de cet homme et l'éducation qu'il a reçu de sa tante en on fait un homme remarquable malgré sa froideur apparente.
Les autres personnages ne sont pas en reste : Archibald a conquis mon coeur en bon Don Juan qu'il est, et j'aime de plus en plus la marraine d'Ophélie.

En ce qui concerne l'intrigue en elle même, elle est juste prenante à souhait et on tourne les pages sans s'en rendre compte.
Mais à côté de cette belle histoire on y retrouve des idées sur l'esclavage, le syndicalisme, l'opportunisme, la religion, la noblesse, les faux semblants et bien d'autres encore. Juste de quoi faire réfléchir nos jeunes têtes blondes.. et les nôtres par la même occasion.

Complètement sous le charme de cette trilogie, je la recommande à hauts cris
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Le premier tome de la saga m'avait laissé un peu de marbre. J'avais apprécié l'univers riche et coloré, l'héroïne, mais j'avoue qu'il me manquait quelque chose pour voir en lui le phénomène dont tout le monde me parlait. J'ai attendu donc pour lire le second tome. Pas forcément par appréhension mais parce que j'étais assez dubitative. Et là, ce fut le choc. Ce second tome a été pour moi un coup de coeur. Et je crois que c'est bien la première fois qu'un second tome produit cet effet chez moi. Avec le recul, je pense que c'est en grande partie dû au fait que nous connaissons maintenant très bien les personnages et l'univers. Il est donc plus facile d'entrer réellement dans l'histoire et de son intrigue principale.

Les intrigues, d'ailleurs, sont au final très nombreuses. Ce n'est pas un point négatif, loin de là, car elles sont menées avec finesse et on s'aperçoit petit à petit que beaucoup d'entre elles sont liées. Un exercice pas évident et pourtant l'auteur ne perd pas le cap, et je n'ai à noter aucun faux pas. le Livre de Farouk est toujours au centre de tout, mais à côté des intrigues de la cour de la Citacielle, il y a aussi les histoires entre les personnages. Et les relations s'étoffent encore plus. Point aussi qui m'a beaucoup plu, certains d'entres eux me sont apparus plus sympathiques. du coup, même si il y a une certaine tension à cause des menaces qui planent sur Ophélie et Thorn, on prend plaisir à voir s'approfondir des amitiés, des relations diverses, des romances. Il y a peut-être aussi moins de « paranoïa », moins d'angoisse, car au final, Ophélie s'entoure de personnes de confiance et il y a une sérénité, si je puis dire, qui manquait beaucoup dans le premier tome.

L'auteur parvient aussi à soulever de nombreux points qui sont toujours d'actualité pour nous. Les classes aisées qui sont hors des réalités, du fanatisme pour un Dieu dont on ne sait pratiquement rien, les inégalités, le racisme. On voit aussi une évolution des mentalités, des valeurs positives mise en avant qui contrebalance la noirceur qui est présent dans l'univers de la passe miroir. Un jeu d'équilibriste là aussi maîtrisé.

Ophélie doit encore faire face à de nombreuses choses : son mariage qui approche à grand pas, sa famille qui débarque, son nouveau poste au sein de la cour de Farouk, puis une enquête à mener suite à des disparitions. Note jeune héroïne ne chôme pas, c'est le moins que l'on puisse dire. Et pour le coup, on ne s'ennuie pas une seule seconde. C'est impossible. Nous voyions aussi Ophélie évoluer énormément. Elle a changé. Elle s'impose, elle prend ses décisions, devient plus indépendante, choisit de faire ses propres choix sans le conseil des autres. Elle tient aussi tête à sa famille, chose qui à mon avis est probablement la plus grande réussite pour elle. Elle ne devient pas une super héroïne pour autant. Elle trébuche, fait des erreurs, apprend. Elle est encore plus attendrissante. Ses prises de conscience sont aussi une réussite. Dans la façon que l'auteur a de les appréhender, mais aussi pour tout le côté émotionnel qui transparait.

Thorn reste fidèle à lui-même. J'ai eu l'impression qu'on le voyait beaucoup plus par contre. Et c'est une très bonne chose. D'une part parce que nous le découvrons beaucoup plus, mais aussi parce que ses interactions avec Ophélie sont toujours superbes. Ils sont à l'opposé l'un de l'autre, mais il y a ce quelque chose qui passe entre eux. C'est magique. Et puis, j'adore son côté franc, brute de décoffrage, maladroit, que rien ne semble ébranler.

Berenilde m'a agréablement surprise. Je n'avais pas apprécié le personnage dans le premier tome, et là, on découvre une autre femme à qui on s'attache indéniablement. J'arrive aussi à plus la comprendre. Ophélie a ce « pouvoir » sur les gens. Voir les deux femmes interagir était plaisant et il n'y avait plus cette tension désagréable à chaque fois. Dans un tout autre registre, le retour de Renard était juste génial. J'adore ce que l'auteur a fait de ce personnage, et j'ai vraiment hâte de le revoir. Je ne m'étalerai pas plus sur les autres personnages, car ils sont nombreux. Je préfère rester sur ceux qui à mon goût ressortent le plus.

Quant à la fin… Les montagnes russes concernant les émotions. Je crois que l'on passe par tout : angoisse, terreur, surprise, tristesse, déchirement, cri de joie… Impossible de lâcher le roman malgré l'heure tardive. Il se passe tellement de choses dont une que j'attendais depuis si longtemps. Et l'angoisse concernant un personnage ! Pfff… Un énorme doute durant les dernières pages. Je me suis répétée : Non, l'auteur ne peut pas nous faire cela ! Mais j'avoue que l'émotion est telle que c'était encore une fois magique. Bien entendu, nous restons sur notre faim, sans pour autant que ce soit un cliffhanger, mais l'attente va être longue ! Très longue !
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Et bien voilà, je viens de finir le tome 2 dans la foulée : quel bonheur !
Quel bonheur cette passe-miroir ! Tous les personnages prennent de l'ampleur et l'histoire ne perd rien de son intérêt ni de sa tension. Bien au contraire. On a toujours un peu cette crainte, quand on attaque le second tome d'une série à succès qu'on a aimé, qu'il ne soit pas à la hauteur, que l'auteur ait cédé à je ne sais quelles sirènes ou trompettes de la renommée. Là, que nenni ! C'est qu'on la sent « droite dans ses bottes », Christelle Dabos. Elle déplie, tisse, façonne avec le plus grand soin et sa prose et son intrigue !
Pas de « laissez pour compte », ses personnages s'étoffent et les familles se dessinent petit à petit au sein de cet univers qu'on devine créé par un Dieu aussi mystérieux qu'inquiétant. Mais on est encore sûr de rien ! Ophélie, vice conteuse à la cour ne sait comment mener de front cette nouvelle fonction, s'en se faire « dévorer » par les manigances de la cour et l'indifférence de Thorn. Et ce Farouk à la mémoire digne d'une Dory dans Nemo dont les caprices font la pluie et le beau temps, qui n'en finit pas de s'accrocher à son chaînon manquant...

Allez, je n'en dirais pas plus ! Si ce n'est que je vais maintenant être comme beaucoup d'autres avant moi : impatiente et fébrile en attendant la suite.
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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En refermant le premier tome de cette série, je savais que je ne tarderais pas à lire la suite (pour sa part, mon fils qui n'a pas l'habitude de faire les choses à moitié, a lu les quatre tomes d'une seule foulée !). Il faut dire que Les fiancés de l'hiver était prometteur, tant pour son univers que pour son héroïne attachante, contrainte de quitter sa famille pour épouser un inconnu et vivre à la capitale. Les dernières pages laissaient de nombreuse questions en suspens : quelle place Ophélie pourrait-elle conquérir dans le maelström d'intrigues et d'illusions qui traverse la Cour ? de quelles protections pourrait-elle bénéficier pour survivre? En apprendrions-nous plus sur les conditions dans lesquelles le monde a jadis volé en éclats ? le livre du seigneur Farouk livrerait-il les révélations attendues à cet égard ?

Ce deuxième tome parvient parfaitement à développer ces différents fils d'intrigue tout en ménageant le suspense, donnant à l'histoire des airs d'enquête policière. Les rebondissements se multiplient : Ophélie, nommée vice-conteuse, va devoir trouver, telle Shéhérazade, des histoires à même de divertir Farouk. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'elle reçoit des lettres de menace et que d'influentes personnalités se mettent à disparaître à la Cour, à l'approche du mariage, mais aussi de procès et d'assemblées très politiques. Face à ces épreuves, l'enjeu de décrypter le monde de la Citacielle et surtout de savoir à qui faire confiance est plus crucial que jamais…

Plus encore que dans le tome 1, j'ai été très impressionnée par la maîtrise avec laquelle Christelle Dabos construit sa saga, étoffant son univers de façon très inventive avec des éléments qui s'avèrent (parfois beaucoup plus tard) essentiels pour l'intrigue. La réflexion menée en toile de fond sur les ressorts du pouvoir et de l'émancipation, et notamment sur le rôle de la mémoire, de la coercition, des traditions et du divin, est passionnante et inspirante.

Tout cela pour dire que je n'ai pas vu ces 500 pages passer. La littérature de l'imaginaire à son meilleur !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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