La foi n’est pas un barrage contre les assauts de l’angoisse, mon cher Michel. Mais lorsque je considère les 850 millions d’années d’évolution qui ont précédé le perfectionnement de l’être humain, je me dis qu’il y a un sens à tout cela. Tout simplement parce qu’il y a eu tellement de génies qui ont fait progresser l’humanité. C’est la même chose pour chacun de nous. Chaque vie a un sens…
L’argent… Toujours le même problème dans sa vie. Il faudrait en trouver avant de se lancer dans une telle aventure électorale où une caisse occulte serait indispensable.
Et dire que la Solange avait de l’argent à ne pas savoir qu’en faire à la suite d’un procès gagné haut la main. D’accord, l’accident d’auto l’avait rendue handicapée pour le reste de ses jours… Mais, mieux vaut vivre riche et handicapée que… que… pauvre et handicapée se dit-elle, faute de trouver un proverbe plus juste.
On peut oublier son passé, mais on ne peut oublier son avenir. Et cet avenir, pour moi, c’était ma fille unique. On peut ne plus tenir aux gens qu’on a connus dans le passé, les oublier parce qu’on ne les revoit plus. Mais on ne peut oublier son enfant. Parce qu’il représente notre propre survie, notre raison d’être.
Elle connaissait trop bien son esprit manipulateur, son besoin d’enquiquiner ses proches, de se plaindre, d’essayer par tous les moyens d’instiller le remords dans leur cœur.
Table ronde littéraire animée par Suzanne Ferland au CTB-TV. Auteurs invités: Claude Daigneault, Manon Leblanc et Jean-Pierre Girard.