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Citations sur Milwaukee blues (74)

Du jour au lendemain, voilà le petit gars d’un ghetto noir de Milwaukee, élevé dans la foi pentecôtiste par sa mère, catapulté dans un univers de Blancs catholiques issus des classes moyennes aisées. Ça se voyait qu’il était largué. Il ne connaissait pas les codes, il semblait tout le temps sur le qui-vive, à l’image d’un animal lâché en milieu hostile. 
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As-tu déjà vécu, ne serait-ce qu’un instant, en étant obligée de raser les murs ?
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Elle restait persuadée que ce n'était pas la place d'une fillette de treize ans de venir jouer les singes savants à la tribune, en lisant avec des trémolos dans la voix un speech qu'un adulte aurait préparé pour elle. On devait la laisser élaborer son deuil à son rythme, avec ses propres mots, le moment venu, au lieu de remuer à sa place, les cendres encore chaudes de la dépouille de son père.
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Je reste persuadée que femmes et hommes tant que nous sommes, pouvons nous élever au-dessus de notre condition sociale et ethnique pour assumer une humanité pleine et entière, qui va au-delà de ces critères. Autrement, quel sens aurait l'existence ? Surtout pour quelqu'un qui, comme moi, loin de rompre avec son éducation agnostique, s'oriente de plus en plus vers un athéisme qui ne dit pas son nom.
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À force de parler de problèmes imaginaires avant même de les vivre, nous sciions, sans nous en rendre compte, la branche sur laquelle notre couple était assis. C’est peut-être ça, la force délétère du système : t’empêcher de vivre ta vie comme tu l’entends, avec qui tu l’entends ; mais il le fait de façon telle que cela paraisse un choix de ta part.
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" Le malaise tenait à cette fichue question de couleur, frontière invisible qui délimitait les relations humaines aux Etats-Unis, nous interdisait de vivre ensemble et pas côte à côte"
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À force de parler de problèmes imaginaires avant même de les vivre, nous sciions, sans nous en rendre compte, la branche sur laquelle notre couple était assis. C’est peut-être ça, la force délétère du système : t’empêcher de vivre ta vie comme tu l’entends, avec qui tu l’entends ; mais il le fait de façon telle que cela paraisse un choix de ta part.
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Étions-nous repus d’amour, lovés dans les bras l’un de l’autre, fantasmant à propos de tout et de rien, de l’endroit où nous aimerions construire notre nid, des prénoms de nos enfants, qu’il répondait aussi sec :
« Et où est-ce qu’on les fera grandir, ces enfants ? T’es pas sans savoir que, pour louer ou acheter dans certains endroits, c’est toute la communauté qui décide si on va t’accueillir ou pas.
– Et alors ? On en trouvera bien une qui voudra de nous…
– … qu’on n’aurait sûrement pas choisie si on avait le choix. Et si par hasard on nous acceptait dans un quartier blanc, nos enfants se feront contrôler à chaque coin de rue. En plus d’être stigmatisés, ils seront toujours la copine ou le copain noirs que les parents de leurs camarades exhiberont pour montrer qu’ils sont progressistes.
– On n’est pas obligés d’aller vivre dans un quartier blanc, tu sais.
– Et toi, tu sais pas de quoi tu parles. Notre couple aura déjà explosé avant qu’on n’ait les moyens d’aller vivre dans un quartier de classes moyennes noires, qu’on trouve d’ailleurs pas dans toutes les villes. En attendant, tu tiendrais pas six mois dans un lieu comme Franklin Heights.
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As-tu déjà vécu, ne serait-ce qu’un instant, en étant obligée de raser les murs ? me dit-il. Pas parce que les autres te le commandent avec des mots, mais par leur regard. À chaque coup d’œil, ils te font sentir que t’as pas le droit d’être là. Alors, pour éviter ces regards assassins, tu rases les murs. T’exiges rien, tu revendiques rien. Tu prends l’habitude d’être transparent, d’être une ombre. De pas faire de vague pour pas être remarqué, car t’es pas à ta place.
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Aux dernières nouvelles, tous ces potes, ou presque, vivotent de job en job. À quoi bon partir si c’est pour aller faire ailleurs le même boulot de chiottes qu’en restant chez toi ? Comme ce cousin qui a fini par monter une supérette à Evanston, dans la banlieue nord de Chicago, où un habitant sur trois est haïtien, enfin presque, alors qu’il aurait suffi de reprendre celle de ses parents ici. Au fond, ces mecs avaient juste envie de changer d’horizon. Respirer un autre air, où tout semble possible. Où les rêves les plus fous sont permis, voire encouragés. C’est la grande force de ce pays. C’est pas comme au Pakistan où, enfant puis adolescent, j’ai passé deux étés avec mes vieux. Ici, il y a toujours un endroit où aller planter sa tente pour essayer de changer son rêve en réalité. Même si, à l’arrivée, tu te fais carotter par plus malin que toi, que tu crèves la gueule ouverte, sans jamais y parvenir. Au moins, tu meurs avec l’espoir en étendard. Il n’y a pas pire que crever sans espoir.
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