Ayant entendu tout et son contraire sur ce premier roman, c'est à mon tour de me faire une idée…
Le pitch est intéressant: difficile de rester insensible devant l'enlèvement d'une jeune ado, les horreurs supposées autour de ce drame, la dose d'émotions générée dans l'entourage de la victime, la pression sur les enquêteurs, le suspens de l'enquête… et tout et tout…
Bien entendu, je n'ai pas lâché le livre jusqu'à la révélation de l'identité du coupable.
Donc, de ce fait, je peux dire que la lecture en a été agréable… Mais la fin… cette chute… ce coupable apporté sur un plateau d'argent… du grand n'importe quoi! Je peux dire que l'auteur balade son lecteur, c'est l'évidence même… Mais pas de la façon la plus talentueuse… car le rapt d'une ado par un pseudo-pédophile passe à la trappe… Au final, j'ai eu l'impression d'un épisode de Desperate Housewives, avec étude de moeurs à la clé ou comment les apparences sociales étouffent tout naturel, toute sincérité et vérité dans une banlieue britannique.
Quand, en toile de fond, on imagine une gamine terrifiée aux mains d'un pervers, l'auteur nous parle d'unités d'alcool ingurgitées, de réduction mammaire, d'adultère d'un soir, de crêpage de chignons et de l'esprit confus d'une femme débordée…
Je pense que cela provient d'une volonté de l'auteur d'étoffer le caractère de ses différents personnages. Mais dans le cas présent, ce style manque de doigté et de finesse.
La construction du roman, avec des chapitres à la première personne quand Lisa s'épanche, en italique lorsque le pédophile entre en scène, et le déroulé classique de l'enquête, laissaient présager une conclusion à la hauteur du mystère.
Mais je suis déçue, je suis restée sur ma faim et ai eu l'impression d'un amoncellement de petits secrets et travers de petits bourgeois pour mieux noyer le poisson… euh, le lecteur. Un voyeurisme social branlant mais certainement pas un thriller.
Et ce n'est pas la première fois que je m'insurge sur l'annotation à tout va de « thriller » sur n'importe quel roman d'ailleurs!
La faute n'est en aucun cas un thriller! Un polar, oui, une étude de moeurs, aussi.
Le drame de la disparition de Lucinda n'est que le prétexte pour brosser le portrait d'une certaine tranche de la société au travers des yeux de Lisa, une femme surmenée dépassée entre son rôle de mère, de responsable de refuge animalier, d'épouse, et d'individu à part entière face à ses congénères.
Nous apprenons chaque détail de sa vie, comme son incartade sexuelle lors d'une soirée trop arrosée, et chaque pensée qui l'agite car elle ne gère les événements que par miracle et sans grande préparation. Cette femme débordée, Lisa, est complexée, se croit imparfaite, n'écoute ses enfants que d'une oreille, tombe dans le piège des apparences et pense que l'herbe est plus verte ailleurs que dans son jardin…
C'est charmant mais la culpabilité de
la faute qu'elle est censée avoir commise ne l'éloigne pourtant pas beaucoup de son nombril…
Mon avis aurait été davantage positif si j'avais choisi ce roman pour son portrait de femme. Mais je voulais lire un thriller et là… je le cherche encore!
Mais pour un premier roman, le potentiel est présent donc je ne ferme certainement pas ma porte à cet auteur…
Affaire à suivre, donc…
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