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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Danü Danquigny est probablement le tout premier auteur de thrillers d'origine albanaise, bien qu'il soit né en 1975 à Montréal au Canada. Toutefois, le titre et la couverture du roman ne laissent point de doute sur l'origine de l'auteur : "Republika Shqipërisë" en Albanais, ou "République des aigles" traduit en Français.

C'est le premier ouvrage de Danü Danquigny, qui a fait des études de droit, est diplômé en psychocriminologie et a travaillé pour la police des frontières avant de devenir détective privé.
L'auteur sera le 8 février prochain, à 18 heures, à la Librairie A Ty'Bull...tome 2 à Rennes, en Bretagne.

L'histoire est essentiellement située en Albanie après la mort de l'abominable dictateur Enver Hoxha en 1985. Sous son successeur, Ramiz Alia (1925-2011), le pays ne s'est pas tout à coup transformé d'enfer en paradis. Loin de là ! Jusqu'en 1992, ses modestes réformes étaient vraiment trop modestes pour améliorer la situation des citoyens dans un pays en ruine économique. le mécontentement de la population était pourtant général, surtout les jeunes protestaient contre ce régime pourri, tandis que de plus en plus d'Albanais fuyaient, surtout en Grèce et en Italie.
Ce n'est qu'après les élections de 1991 et la nomination du cardiologue Sali Berisha comme Premier ministre, l'année suivante et Président plus tard, que finalement les choses commencèrent à bouger dans le pays au plus bas PNB de toute l'Europe.

Voilà l'arrière-plan politique et économique et le fond contre lequel se déroule le récit de Danü Danquigny.

Le personnage principal de cette aventure se nomme Arben Beni que l'on va suivre pendant 4 phases importantes : lors de son adolescence, en 1988, puis 1995 et finalement en août 2017. de sa fuite en France pendant 20 ans, l'auteur nous dit très peu, puisque c'est en Albanie que l'action violente et dramatique se passe.

Autour d'Arben gravitent, tout au long du récit, des personnages dont nous suivront aussi les traces, quoique plutôt épisodiquement : il y a Nesti et Mitri, ses amis d'école à Korçĕ (Koritza) dans le sud du pays pas loin de la frontière grecque ; le brillant élève Elis ; et les 2 vauriens Alban et Loni, qui sont par ailleurs des cousins.

À la mort de ses parents, instituteurs, noyés dans un accident sur un lac proche de la frontière macédonienne, le jeune Arben est éduqué par sa tante Limka et son oncle Kastriot. Cet événement tragique marque un tournant décisif dans l'existe de notre jeune héros : il abandonne ses rêves d'études et accepte un job débile dans une usine de coton pour un salaire de misère, tout en jouant avec l'idée de s'enfuir en France. Arben ne veut pas "une vie d'esclave en Grèce ou de paria en Italie" (page 97).

Conformément à la tradition albanaise, son oncle lui déniche une fiancée et arrange le mariage. Arben trouve cette Rina, qui est infirmière, pas mal, mais au début ne l'aime pas à cause de l'arrangement où il n'a pas eu grand choix.
Par après cela changera et ils auront 2 enfants : une fille Tritana et un fils Endril.

Le jour où il perd son emploi, il décide de travailler pour Alban et Loni, entretemps des gangsters "établis" et gros trafiquants en tous genres. Dans la tête d'Arben, ce ne sera que pendant une brève période, le temps de gagner assez de fric pour permettre à sa famille une vie décente en France et â ses gosses de bonnes écoles française.

MAIS....

La lecture du roman de Danü Danquigny constitue une expérience quelque peu spéciale. Si au début le lecteur est légèrement submergé par le nombre des personnages et leurs noms albanais, pas évidents pour nous bien sûr, ainsi que par des termes albanais, progressivement le récit vous capte et devient de plus en plus envoûtant et ensorcelant.

Nous faisons connaissance avec la réalité quotidienne de pauvres citoyens qui ont été soumis pendant un demi-siècle (1941-1992) à un régime foncièrement injuste et inhumain. Sans longues explications, l'auteur a parfaitement bien réussi à en évoquer le climat épouvantable.

L'extrême violence à laquelle certains bandits albanais peuvent avoir recours, s'explique, je présume, davantage par tant d'années d'arbitraire et d'excès que par les rudes conditions d'existence dans la montagne et à la campagne d'Albanie.

N'oublions pas que selon l'auteur du temps de Hoxha un dixième de la population se trouvait en taule ou dans des camps de travail et de rééducation et "presque un habitant sur deux a tôt ou tard eu maille à partir avec la police politique".

Je termine mon billet par un citation révélatrice de Danü Danquigny (à la page 178) : "Accoudé au bastingage, j'ai regardé jusqu'au bout les rives de mon pays s'éloigner puis disparaître, emportant avec elles mon peuple superbe et malheureux, comme un animal beau et sauvage qu'on aurait maintenu en captivité trop longtemps, comme un aigle endormi qu'on aurait jeté dans la fosse aux lions en lui chuchotant < vole, maintenant >. "
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L'Albanie n'est pas une destination régulière en littérature. La vie là-bas ne fait pas rêver et comme dans les romans, il n'y a pas de belles images de plages, on laissera tomber l'exotisme pour l'extorsion en tout genre.

Ce roman noir se déroule sur plusieurs années et c'est 40 ans de misère qui s'inscrit sous vos yeux. La Série Noire n'est pas réputée pour faire dans le Bisounours non plus.

Arben nous raconte une partie de sa vie, de gosse à la cinquantaine et c'est aux travers de ses yeux que nous allons découvrir un pays et une population qui a été écrasée sous le régime communiste, les dictatures avant de passer à une démocratie « ferme-ta gueule » où les diplômes s'achètent et les postes ne sont accessibles qu'aux neveux, cousins, nièces, enfants des gens qui dirigent.

Un jour, à la mort du dictateur Enver Hoxha, les gens ont cru que l'enfer était derrière eux, mais non, ils avaient juste changé de cercle et continuaient de se faire entuber dans les grandes largeurs.

L'enfance d'Arben ne fut pas insouciante, le régime surveillait tout le monde, ensuite, après un service militaire de 3 ans, il perd ses parents et ses ambitions d'études s'effondrent. Il sera ouvrier sans qualification dans une usine qui le foutra à la porte ensuite et tintin pour trouver un nouvel emploi ensuite, sauf dans les magouilles.

L'auteur nous peint une fresque au vitriol de l'Albanie et de ses régimes politiques, de ces caciques du parti, de la corruption et de dirigeants qui n'ont pas vu le pays grogner, pensant qu'ils resteraient tous la tête basse, éternellement.

La misère crasse, on la côtoie avec Arben qui a du mal à faire bouillir la marmite et en Albanie, ne pas savoir nourrir sa famille est très mal vu, au même titre que les unions libres et les mariages d'amour. C'est tout un pan des traditions albanaises qui s'offre à nos yeux et l'auteur intègre bien le tout dans son récit.

Arben aurait pu vivre heureux, mais il a mis le doigt dans l'engrenage des trafics et est devenu le même salaud qu'Alban et Loni, même si eux sont sans conscience et qu'Arben a au moins mal au bide en faisant passer des jeunes albanaises qui finiront sur les trottoirs ou dans des bordels alors qu'elles se voyaient déjà en haut de l'affiche.

Le régime gouvernemental était injuste et broyait tout le monde, mais les suivants ne sont pas mieux et ce que fait Arben n'est pas toujours mieux que les dirigeants qu'il vilipendait dans sa tête.

Roman Noir qui commence avec l'histoire de 4 copains qui jouent dans la neige, ils sont jeunes et qui descendront tous dans l'inhumanité pour le fric, le pouvoir, le respect, la crainte que l'on aurai d'eux.

Un récit sombre mais beau, l'histoire d'un jeune qui avait tout pour réussir mais qui s'est fait entuber par le communisme et ensuite par le capitalisme et qui, cédant à la facilité, à la fatalité, n'a pas eu d'autre choix que d'entrer dans les magouilles pour survivre et qui n'a pas su se retirer à temps.

Ce roman noir, c'est aussi le récit d'une vengeance qu'Arben veut accomplir, 20 ans après, mais qui n'est jamais qu'un prétexte pour l'auteur pour nous faire découvrir l'Albanie d'une autre manière, et pas celle des agences de voyages.

Un roman noir puissant, profond, poignant où il est impossible de détester Arben. Un roman qui mélange habillement le passé et le présent, la politique et les trafics. Bref, un grand roman noir, serré et corsé comme je les aime.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un albanais, naturalisé français, revient dans son pays d'origine pour venger sa femme assassinée 20 ans plus tôt. L'auteur alterne le récit entre le retour vengeur au pays du personnage principal et le vécu de celui-ci avant son départ de l'Albanie. Ses rêves d'enfance ont été balayés par l'avènement du capitalisme. Cette contrée traumatisée par ses années sous le joug soviétique est, dans les années 90, confrontée au chaos politique et à la corruption dans un monde libéral désenchanté. Sans travail, il va céder à l'appel de l'argent facile et se compromettre avec un réseau mafieux au détriment de la sécurité de sa femme et de ses enfants. Seule la fuite peut lui permettre d'envisager un retour sur le droit chemin. Qui a tué sa femme ? Pourquoi ? Assouvira-t-il sa vengeance ? La fin d'un récit n'est pas toujours celle à laquelle on s'attend... Une escapade libanaise à l'image de l'histoire de ce pays : tragique et violente.
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Le pays des Aigles

Encore une destination ultra touristique : l'Albanie ! Et ce n'est pas non plus le décor habituel des polars que je lis, je pense d'ailleurs que c'est le premier. Petit détail, son auteur Danü Danquigny, certes d'origine albanaise, est né à Montréal, au Quebec !
Par le biais d'une intrigue très bien ficelée, c'est tout un pan de l'histoire récente de l'Albanie qui nous est livrée, entre la fin des années 70 et 2017.
1978, ou 1979 : Beni a dix ans, il vit avec ses parents dans une petite ville du sud du pays, non loin de la frontière grecque. Comme tous les enfants, il s'amuse avec ses copains, Mitri, Alban, Loni… Dix ans plus tard, après la mort de ses parents, il doit renoncer à ses rêves : après trois années de service militaire, il devait aller à l'université, faire des études… Pour respecter la tradition, il doit se marier, et travailler, pour quelques leks… En Albanie, la dictature communiste vit ses dernières heures mais dans le chaos qui suivra, chacun ne pourra compter que sur lui-même pour survivre… Mitri, Loni et Alban impliquent Beni dans leurs trafics, des femmes, de la drogue, puis des armes… En 1997, le chaos s'amplifie avec la chute du système bancaire corrompu : pour Beni il est temps de songer au départ. Mais son épouse Rina est assassinée… Vingt ans plus tard, Beni revient à Kopçë : il l'a promis à Rina, il retrouvera ceux qui l'ont tuée et fera ce qu'il doit faire.
L'auteur nous fait naviguer de chapitre en chapitre dans cette Albanie méconnue (en ce qui me concerne), un pays ravagé par toutes ces années de dictature qui n'a rien à envier à celle de la Corée du Nord, déboussolé après la chute du régime, dépecé par le capitalisme sauvage qui a suivi, vidé de ses forces vives, tant d'hommes et de femmes ayant fuit à l'aube du XXIème siècle… Plus que l'histoire de Beni et de sa vengeance, c'est incontestablement ce tableau sociétal et géopolitique qui m'a intéressée dans ce roman rouge et noir comme le drapeau de l'Albanie.
A noter la fin, très réussie.
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Voila un polar dont le titre aurait pu être "Confessions d'un mafieux Albanais " puisque c' est de cela dont il s'agit à travers le parcours à différentes époques (L'ordre n'est pas chronologique) d'un individu de ce type.
Le récit est assez sombre, avec toutefois quelques passages humoristiques bienvenus , et permet de découvrir un peu plus ce pays aussi bien sous la dictature communiste qu'après sa conversion au libéralisme .
Intéressant bien que la fin m' ait un peu déçu.
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J'ai bien aimé ce roman noir, punchy. Dans l'Albanie de l'après communisme, comme dans la plupart des pays de l'ancien bloc de l'est, les lendemain déchantent. On quitte une misère pour en trouver une autre. Deux choix se présentent alors à Arben, rester pauvre mais honnête et ainsi garder sa dignité, ou virer malfrat. C'est cette seconde option qu'il va prendre et que l'on va suivre. Dans une narration sur deux époques, l'auteur en un peu plus de 200 pages seulement, nous retrace une période historique marquante d'un pays martyr mais au peuple fier. Il nous compte l'histoire de Beni et de ses amis qui deviennent de dangereux truands pour se sortir de la misère à la force des poings et des flingues, laissant à la postérité leur conscience, quoi que, et les conséquences plus ou moins heureuses, 20 ans après quand Beni revient au pays pour se venger du meurtre de sa femme. Seul bémol, l'utilisation de mots, d'expressions, de lieux, titres de chapitre, en albanais sans note traduite. Cela donne de l'authenticité mais on n'y comprend rien. J'ai longtemps cru que l'auteur était albanais et que l'ouvrage avait été traduit, alors que l'auteur est bien français d'origine albanaise.
En tout cas, il est très talentueux et il est à suivre.
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Je choisis parfois des romans en fonction de mes challenges de lecture, parfois parce que la quatrième de couverture est alléchante, d'autre fois parce que l'éditeur est une valeur sure ...

Quand j'ai u Les aigles endormis dans le fichier* des nouveautés de ma médiathèque, je l'ai réservé aussitôt ! 

Et pour cause : l'auteur est d'origine albanaise, l'intrigue du roman se déroule dans l'Albanie post Enver Hoxha, et il est paru dans la collection Série Noire de Gallimard.

Je n'ai pas été déçue ! 

On y suit Arben, qui a grandi dans une famille tranquille, des parents profs, un avenir tout tracé, mais ... à son retour du service militaire, tout a changé. le monde a basculé, le communisme s'est effondré et le libéralisme ravage ce pays le faisant passer brutalement du Moyen Age à l'ère moderne ! 

Mais quand un pays n'a pas de ressources, il lui reste les trafics, grands et petits, les arnaques, le commerce des armes, puis des migrants, puis des filles ... 

Et une bande de copains soudée depuis l'enfance contient toujours un chef, un tyran, suiveur, et un  opportuniste.

Arben lui, n'a qu'une envie : quitter le pays. Il rêve d'aller en France dont il parle un peu la langue, mais il lui faut avoir de l'argent ... alors il participe, à contrecoeur, mais il participe. Il est de tous les trafics même s'ils lui répugnent ... 

En août 2017, il revient au pays. Ses enfants ont grandi, mais il veut retrouver le meurtrier de son épouse ... 

Et il revit ces années sombres qu'on découvre avec lui au fil des rencontres de ces fantômes de son passé.

Un roman poignant, qui raconte l'histoire d'un pays dont je ne connaissais pas grand chose.

En le lisant je me suis souvenue de cette rencontre dans un café athénien, en avril 1984, d'émigrés albanais qui nous avaient raconté comment ils avaient fui leur pays et comment l'occident leur paraissait l'eldorado ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Je découvre l'auteur avec son premier livre et je peux tout suite annoncer que ce ne sera pas mon dernier.

L'auteur nous emmène faire un tour en Albanie avec cette histoire de vengeance.
Et c'est totalement ce que j'aime lire.

J'ai tout de suite apprécié la plume de l'auteur, assez directe et très immersive.
On va suivre Arben, qui après avoir quitté l'Albanie doit y retourner. Il a une quête particulière que l'on découvre au fil des pages.
Le récit alterne entre le passé de Benny et le présent.
J'ai beaucoup aimé cette construction narrative, comment l'auteur présente son personnage, son enfance en Albanie.
Arben est un personnage auquel je me suis vite attaché même s'il a ses démons et un côté assez sombre malgré lui.

Il y a donc tous les éléments que j'aime dans un bouquin qui a pourtant un thème vu et revu dans le polar : la vengeance.
Oui mais ce livre n'est pas que ça, il y a une plume, un rythme, un personnage principal bien dessiné, un contexte culturel et social.
Et on apprend aussi beaucoup de choses sur le pays à travers une époque particulière puis en 2017.
Ce sont tous ces éléments qui en font pour moi un vrai bon bouquin, surtout qu'il s'agit d'un premier.

La fin est originale et très pertinente.
J'aime beaucoup, car ça démarque le roman des autres livres abordant la même intrigue de vendetta.

Je relirai l'auteur avec plaisir.
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L'effondrement du bloc communiste provoqua la chute du régime totalitaire albanais qui offrit littéralement le pays au libéralisme le plus sauvage. A défaut de pouvoir fuir ce pays, Arben et ses copains mettent le doigt dans l'engrenage criminel et perdent tout sens ci-vique au profit du pouvoir que confère la peur dans les yeux de l'autre. Au summum de cette violence, un drame familial obligera Arben à fuir en France avec ses deux jeunes enfants. Vingt ans plus tard, il revient en Albanie pour se venger. L'auteur utilise le roman noir pour dénoncer les tares et les ignominies d'un pays corrompu. Magistral !
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Plus que le récit d'une vendetta (qui s'avere d'ailleurs très réussie), Danquigny offre un témoignage brut sur les années de plomb de la fin du XXème siècle en Albanie. Avide de liberté mais né au mauvais endroits (la dictature d'Hoxha) Beni va tout faire pour sortir sa famille de sa petite condition au risque de se brûler les ailes et de faire des actes qui le dépassent (en rejoignant les rangs d'un clan mafieux). Bien qu'indéfendables, ces crimes (proxénétisme, trafic de drogue ou d'armes) sont presque légitimes au vu de l'enjeu pour son auteur, le droit à la liberté et au bonheur... Bien qu'un peu long à se mettre en place (mais il était important de poser le cadre), le récit s'emballe magnifiquement offrant un final brillant et nerveux.
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