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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle belle découverte pour moi que ce Danü Danquigny et Les aigles endormis! Un auteur qui a su en quelques 215 pages me raconter 40 ans d'histoire albanaise mérite mon respect. Quel auteur et quel conteur. C'est le récit de 4 copains ordinaires qui par la force des choses (disons ainsi) sont devenus de vrais et purs salauds que tout le monde connait. Ils ont su traverser et tirer partie d'un pays amoché par le communisme, puis par l'ouverture, puis par le capitalisme sauvage, puis par les hommes. Découvrir une liberté nouvelle pour survivre mais aussi pour extorquer, tricher, mentir, ruiner les amis et la famille, enlever les filles pour les vendre à l'Occident, armer des enfants, bref quatre copains qui ont oublié le sens des mots morale et décence. Pour l'un d'eux, Arben Beni, ce sera la vengeance qui le fera revenir dans son pays après 20 ans d'exil en terre française. Il aura tout fait pour faire oublier les origines albanaises de ses enfants mais se gardera quelques petits comptes à régler chez lui...Quand on parle de son pays en ces termes : " Nous sommes un peuple qui ne sait pas , ou ne sait plus, faire dans la nuance. Les vieilles guimbardes côtoient les voitures de luxe, la misère voisine l'opulence, la nécessité s'oublie dans la consommation. Et c'est partout la même histoire. Les classes se sont fondues en une masse inerte, tout juste bonne à râler, mais toujours partante pour aller se faire tondre par le premier guide venu. Celui qui jouera du pipeau plus fort que les autres, qu'il soit un imam dévoyé, un banquier en marche ou le chantre de nationalisme nostalgique d'un jadis doré et fantasmé, celui-là trimbale toujours le troupeau d'une aliénation à l'autre sous les vivats d'un poignée de salopards gras et avides." (P.193) ce n,est pas très édifiant de ce que l'on pense de soi et de ses origines.
Un récit en aller-retour entre l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et nos jours qui est réglé au quart de tour et que je n'ai pu lâcher ! Un récit poignant et déconcertant tout à la fois.
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"La première surprise avec ce roman, c'est de se retrouver en Albanie à la fin des années 1970, alors que la dictature d'Enver Hodja tabasse les uns et assure aux autres des lendemains qui chantent. La deuxième surprise, c'est d'être avec des gosses, des gamins de dix ans du même quartier qui font des bêtises ensemble, des bêtises qui laissent deviner les hommes qu'ils seront plus tard, des gamins qui nouent des relations fortes même si certains se détestent. le roman raconte ce qu'ils deviennent, des adolescents puis des hommes (peu de filles dans ce roman, à part la magnifique Rina dont on espère qu'elle va réussir à être heureuse), alors que l'univers radieux se déchire et que le socialisme prolétarien s'efface devant le libéralisme de la grande truanderie.
Ce que ces garçons sont devenus plus tard, on le comprend peu à peu à travers le récit principal mais aussi avec le récit alterné qui se passe en 2017, lorsque l'un d'eux revient au pays avec des intentions clairement inamicales. (...)
L'écriture de Danquigny est précise, évocatrice, les personnages attachants ou effrayants, les descriptions montrent un pays magnifique, des traditions fortes, des ambiances chaleureuses, avec le poids de la tradition, de la famille, mais aussi des scènes dures qui reflètent la tension que fait régner la dictature. (...)
Dans ce récit très maîtrisé où on passe des années 1980 aux années 1990, où on voit comment le régime se dégrade et comment les principes du capitalisme sauvage sont vite assimilés par des gens dont la moralité n'est pas encombrée par les scrupules, où l'insertion des scènes du retour en 2017 renforce l'intérêt et la curiosité, il faut accorder une mention spéciale à la fin. L'auteur nous laisse sur une ellipse magnifique même si elle plombe davantage ce roman bien noir, une ellipse dont on se demande si on l'a bien comprise, même après avoir relu plusieurs fois les dernières pages pour être sûr de n'avoir rien laissé passer, pour vérifier qu'il ne nous en a pas dit davantage au détour d'une introspection, d'un dialogue sibyllin, d'une échappée lyrique.
Et certes, on croit avoir compris car on croit être malin nous aussi, mais même si on s'est trompé, cette ellipse finale est très élégante.
Un très bon roman noir, assurément."
François Muratet pour le magazine Double Marge (Extrait)
Lien : https://revuelitteraire.fr/l..
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de l'Albanie je ne connais rien j'en sais beaucoup plus maintenant car ce court roman m'a permis de remettre quelques pendules à l'heure sur ce petit pays qui a connu les "joies" du communisme puis celles d'un libéralisme débridé pour finir dans les mains des plus violents et des plus corrompus ...

C'est une vengeance, entretenue pendant vingt ans, qui ramène le héros, Arben, en Albanie. Il a commencé sa vie sous le régime communiste et de chute en chute, les siennes , celles des politiques, il se retrouve à tremper dans des histoires sordides de trafics en tout genre. Seul compte l'argent gagné , pour fuir ailleurs, un jour... et l'argent gagné est sale, très sale. de dispute en dispute, la relation avec sa femme se désagrège jusqu'à ce qu'il retrouve celle-ci morte et se décide enfin à quitter le pays avec ses deux enfants. Vingt ans plus tard le voilà à la recherche de ses anciens complices pour exhumer la passé et faire justice.

Tout est excellent dans ce roman, le personnage principal, un peu paumé, assez pourri mais émouvant, l'Histoire du pays évoquée de façon succincte mais très efficace, la place prise par la "mafia" locale, le rythme et l'efficacité du récit. C'est sombre, très sombre, violent, sordide mais quel splendide roman !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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La présentation par l'éditeur : Vingt ans après son exil, Arben dit "Beni", revient dans son pays natal, l'Albanie, avec pour projet de venger Rina, sa femme assassinée. Armé de ses souvenirs et d'un vieux Tokarev, Arben se remémore son enfance et l'implacable succession d'événements qui ont fait de lui un malfrat puis un fuyard, à la faveur de cette période trouble qui a vu un régime communiste se métamorphoser en démocratie libérale à tendance oligarchique. Un à un, il va retrouver Mitri, Loni, Nesti et Alban, amis d'enfance qu'il tient pour responsables de sa déchéance morale et de la mort de son épouse, et découvrir que la vérité n'est jamais celle qu'on croit.  
Un vrai coup de coeur pour ce roman noir qui mélange subtilement la grande et petite histoire. Danü Danquigny nous plonge au cœur du régime post-communiste de l'Albanie, pays assez méconnu, pour nous raconter l'histoire de la déchéance d'un pays et de celle d'Arben, animé par l'idée de vengeance. Un récit bien construit qui mêle habilement présent et passé, des personnages bien campés, et une écriture fluide. Un dénouement pour le moins inattendu - Bref, de la grande littérature dans le genre Noir. Un excellent roman à découvrir d'urgence.
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Les aigles endormis, de Danü Danquigny.
Série Noire, Gallimard.

Mais quel bon bouquin ! Au-delà d'une Série Noire, "Les aigles endormis ", c'est surtout une très belle histoire, celle d'un homme pris au piège qui se bat pour sa liberté et ceux qu'il aime.
Danü Danquigny écrit formidablement bien, et nous fait vivre cette quête avec émotion et suspense. le contexte géo-politique de l'Albanie, pays que nous connaissons si mal, est une composante majeure du roman. C'est ce qui lui donne une profondeur unique.
J'ai adoré ce style différent et j'ai dévoré le livre en à peine plus d'une journée.
Un auteur à découvrir absolument !

#LesAiglesEndormis #DanuDanquigny #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Dans l'Albanie d'Enver Hoxha, l'un des régimes communistes les plus durs du bloc de l'Est, Arben grandit entouré de sa bande de copains et de ses parents profs. Son avenir semble tout tracé. Mais avec la chute du régime et l'avènement du libéralisme s'ouvre une période de chaos politique et de déliquescence morale qui emportent tout sur leur passage et transforment le jeune idéaliste en malfrat endurci.
Pour tenter d'échapper à la spirale de la violence et protéger les siens, Arben n'a qu'une solution : fuir avant qu'il ne soit trop tard.
Lien : Http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Encenser les copains ou leurs oeuvres simplement parce que ce sont des copains, ça n'est pas mon genre. Lorsque c'est un ami, encore moins.
J'aime le roman noir, qu'il se trouve noyé dans le genre policier et thriller, ou classé dans la blanche, qu'il soit moderne et contemporain ou venu des siècles passés, peu importe.
En voici un comme je les aime. Sobre et beau. Comme le pays qu'il décrit. Pays qui sombre, se délite, entraînant avec lui ses hommes, ses femmes et
ses enfants. Arben, Mitri, Loni, Rina... ils resteront dans votre mémoire.
Un roman qui met en scène un héros déchiré et déchirant. Pathétiquement humain. Victime, pour finir, d'un destin implacable et sans pitié.
Un premier roman remarquable.
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J'ai particulièrement aimé ce livre !
Sur l'Histoire, sur l'auteur, voir les autres "critiques", parfois très prolixes.
Je dirai simplement qu'il s'agit d'un livre très bien écrit.
Un livre très dur aussi: le "héros" n'est pas un enfant de choeur, loin s'en faut !
La troisième partie (la vengeance, 20 ans après) peut faire penser à certains westerns, ou au "Comte de Monte-Cristo"
Pour la cinquième étoile, je n'en ai mis qu'une demie, car la fin m'a laissé ... sur ma faim !

Un livre, et un auteur à découvrir. Vous ne regretterez pas le détour.
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Quel chouette livre: l'auteur, d'origine albanaise, est né au Québec mais vit en France. Il réussit l'incroyable tour de force de nous livrer 40 ans d'histoire albanaise en un peu plus de 200 pages. C'est un polar autan qu'un livre d'histoire ou de sociologie où le lecteur découvre un monde. Et c'est tout ce que j'adore. le destin de 4 amis d'enfance vous captivera jusqu'à la ...dernière page!!
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Ce livre raconte la chute du régime communiste albanais suivi de l'ouverture du pays à l'occident et à son système capitaliste. C'est un choc violent que décrit l'auteur car aucun garde-fou n'existe en Albanie et on assiste à une éclosion de la violence, de la corruption et de la mafia, associée à un exode massif des forces vives albanaises. le héros est un « salaud ordinaire » qui se retrouve à travailler malgré lui pour la mafia, enfouit de plus en plus profondément sa conscience, réussit cependant à s'enfuir et revient 20 ans plus tard pour se venger.
L'intérêt principal de l'intrigue réside dans la description du contexte social et politique de l'Albanie, sous le régime communiste puis sous le régime démocratique. J'ai appris énormément de choses, en particuliers sur la faillite des banques « pyramidales » albanaises en 1997 et l'insurrection qui s'ensuivit.

Le récit alterne entre souvenirs et moments présents, ce qui donne un très bon rythme au roman et permet de happer le lecteur dans l'intrigue. J'ai adoré l'écriture de Danü Danquigny. Elle rend très bien compte de l'ambiance et de l'état d'esprit du personnage principal qui est en permanence en rébellion et enragé. C'est une écriture fine, précise et percutante. J'ai eu très régulièrement envie de relire les phrases pour m'imprégner du rythme, de leur sonorité et de leur sens. J'aurais aimé que le livre soit plus long pour pouvoir savourer plus longtemps le style de l'auteur.
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Décidément, les premiers romans français qui fleurissent en ce début d'année sont vraiment très bons.
Il en est ainsi pour cet excellent polar de Danü Danquigny paru à la Série Noire.
Parfois certains romans ont un message qui retient plus l'attention que la trame de l'histoire. Ici, ce n'est pas le cas.
Le décor de ce roman est l'Albanie que l'on découvre au travers de la vie d'Arben.
Arben revient vingt ans après avoir fui son pays, sa vie et le corps sans vie de sa femme, assassinée dans leur appartement, et part pour donner une chance d'avoir une vie différente à ses deux enfants encore petits.
Il revient sur son passé et ce qui l'a conduit à faire partie d'une des mafias les plus puissantes et dangereuses de l'Est.
Porté par un désir dément de vengeance, il revient régler ses comptes.
Il y a donc vraiment deux approches de ce roman.
La suite sur le blog
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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