Traité des gestes

Quelle déception !
Bien sûr, c'est un essai de Dandy, ça je le savais avant de commencer. Néanmoins, je n'imaginais pas qu'il y aurait autant de digressions personnelles versus exemples élitistes sur l'Empire romain.
Certains passages sont néanmoins intéressants mais ce fut une lecture laborieuse qui me laisse sur ma faim. Je m'attendais sans doute à une sorte de dictionnaire sur la signification de la gestuelle (qui n'est pas forcément subjective). J'ai trouvé beaucoup de bavardages et quelques pépites. Je ne suis pas certaine que ça en valait la peine.

Notre corps parle à notre insu. On dit généralement qu'il exprime tout haut ce que l'esprit pense tout bas. Edouard Herriot résumait ce paradoxe par une formule provocatrice : "Le geste part, le mot suit et parfois la pensée vient." Longtemps, l'analyse gestuelle, consistant à interpréter les mouvements du corps, est restée intuitive. Aujourd'hui, elle se rationalise faisant l'objet de précis voué à expliquer nos “sombres” intentions.
Le Traité des gestes de Charles Dantzig n'a pas la prétention d'une thèse scientifique traitant notamment de la synergologie (discipline visant à donner les clés pour mieux décrypter le fonctionnement de l'esprit humain à partir de son langage corporel) mais de répertorier de façon quasi exhaustive tous ces gestes qui accompagnent nos discours. C'est l'histoire des gestes dans leur ensemble, ces gestes qui apparaissent et évoluent au gré des modes, qui s'adaptent aux nouvelles technologies et meurent dans l'indifférence.
Charles Dantzig s'est efforcé de lister tous “nos” gestes pour les décoder car décoder le corps c'est décoder le cerveau, observer le corps agissant, c'est observer l'esprit en mouvement. On y apprend que les gestes sont sexués, ont une nationalité, des origines et des raisons qui nous échappent la plupart du temps.
Un ouvrage original et érudit parsemé de réflexions intimes et souvent humoristiques de l'auteur (quelquefois machistes aussi) mais qui malgré tout m'est apparu un rien rébarbatif parce que trop bavard, le discours s'étirant trop en longueur et manquant de profondeur.

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