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EAN : 9782246779315
256 pages
Grasset (29/09/2010)
3.28/5   218 notes
Résumé :
Devant le brio, l’érudition, la drôlerie et l’acuité de cet essai – salutaire? oui, salutaire – de Charles Dantzig consacré à sa passion prédominante, la lecture, on ne peut que s’incliner, livre à la main, et le citer : « Voilà pourquoi la lecture n’est pas contre la vie.
Elle est la vie, une vie plus sérieuse, moins violente, moins frivole, plus durable, plus orgueilleuse, moins vaniteuse, avec souvent toutes les faiblesses de l’orgueil, la timidité, le sil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Petite déception quand même, d'où la note moyenne que j'accorde à ce livre. J'en attendais plus. La lectrice, amoureuse des livres, ne se retrouve pas dans ce texte. J'y trouve trop de pages inutiles. L'amour ou le désamour des livres auraient pu être analysé plus rapidement, et le livre amputé de quelques chapitres ou paragraphes n'en aurait pas souffert. J'ai trouvé quelques citations qui m'ont parlée mais trop peu à mon goût. J'ai vu, j'ai lu, je ne regrette pas le temps passé à cette lecture, mais ce livre ne laissera pas dans mon esprit une trace indélébile.
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"""J'ai rencontré beaucoup moins de grands lecteurs amers de n'avoir pas écrit que de petits écrivains amers de n'être pas lus."""

Dans ce court essai (moins de 200 pages) au titre accrocheur, Charles Dantzig décline son amour des mots, des livres et des auteurs.

Des mots d'auteur, il s'en commet beaucoup, dans Pourquoi Lire ?. Ils raviront les amateurs de citations. Mais les autres ? Au regard des avis laissés par les Babelionautes, on notera que l'abus de Dantzig peut provoquer un agacement. Dantzig refuse le label littérature à certains genres littéraires. Il parle de bons et de mauvais lecteurs. Cela ne m'a pas gêné. J'ai trouvé dans Pourquoi Lire ? de beaux portraits d'auteurs, un petit plaisir sucré, une récréation, une envie de lire "L'encyclopédie capricieuse du Tout et du Rien", et quelques remarques pertinentes sur les puissants et les dictateurs.

"On ne lit pas un livre pour une histoire, on lit un livre pour danser avec son auteur.", écrit Dantzig. Moi j'ai dansé. C'était bien agréable. A vous de voir si vous voulez rester vos fesses collées sur un tabouret de coin de salle.
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Une belle phrase pour introduire cette chronique :
“La lecture est cet instant d'éternité simultanément ressenti par quelques solitaires dans l'espace immatériel un peu bizarre qu'on pourrait appeler l'esprit”

Et une phrase parfaite :
“Les bons lecteurs, on devrait les enfermer pour lire ! On leur verserait un salaire et ils ne feraient que ça, sauver la littérature en la lisant ! “

Absolument ! je ne comprends pas d'ailleurs que ça n'existe pas encore … (quoique j'apprécie moyennement la catégorisation du “bon lecteur”)

Le livre

Paru en 2010, l'essai “Pourquoi lire ?” théorise les réflexions de Dantzig sur la lecture, avec beaucoup d'humour. Un gros problème qui s'est posé à la rédaction de cette critique a été le choix des citations. J'aurai bien réécrit tout le livre ! Car il est rempli de phrases savoureuses sur la lecture, qui m'ont souvent frappé par leur vérité (ou en tout cas j'y ai reconnu mon expérience de lectrice). Mais justement, c'est un peu le problème car comme il le dit lui-même :

“On pourrait imprimer un avertissement au dos des livres: “ATTENTION ! Les lectures qui vont trop dans le sens de vos pensées ou de vos goûts peuvent être dangereuses.”

En réalité, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir lu quelque chose de vraiment neuf mais au milieu de tous les essais que j'ai lu sur la lecture, celui-ci brille par son humour et la pertinence de ses réflexions !

J'ai cependant été gênée par certaines affirmations péremptoires et critiques gratuites, montrant la partie snob et élitiste de la conception dantzigienne de la littérature.

Par exemple :

“Le charme de la littérature est souvent créé par le lecteur en état d'enfance. Beaucoup y restent. Ce sont ceux qui transforment les romans en best-sellers. Et les femmes restées des gamines rêvant d'amour mènent à 300 000 des nunucheries qui pansent la douleur d'avoir pour mari un goujat qui mange les coudes sur la table, et les hommes restés des adolescents à idées quittent les émissions de foot sur TF1 pour les romans d'anticipation écrits par des cons apocalyptiques”. Un peu d'exagération peut-être ? de provocation ?

Au final, il survole énormément de sujets qui touchent à la littérature (80 courts chapitres), mais sans vraiment approfondir. Au-delà de son amour pour la lecture, je me demande si tout de même cet essai n'est pas uniquement un exercice de style, une provocation envers les non-lecteurs, qu'il n'essaye pas de comprendre. Il ne relativise jamais ses propos, nous les assénant. Certes, beaucoup sont justes. Néanmoins j'aurais aimé des arguments, des exemples et non pas juste des assertions. Il se contente d'attaques parfois attendues et faciles, mais si elles peuvent, d'une certaine façon, paraître légitimes. Au final, c'est uniquement SA vision de la littérature.

Voilà pour la forme du texte, passons au fonds.

Car finalement, Pourquoi lire ?

Puisque

“Lire est déraisonnable. Il y a des choses bien plus importantes, disent les importants. C'est vrai. Et, le sachant, nous continuons en sifflotant ces lectures qui nous privent de la gloriole et de la fortunette.” ?

Et bien parce que

- “On lit pour voir chez les autres les défauts que nous nous cachons à nous-mêmes.” Admettons. C'est la fonction catharsique de la littérature.

- “Je retournai au bonheur des bonheurs, lire. Ah, voilà une autre raison de lire, sans doute. Lire, c'est beaucoup plus intéressant que se distraire.” Cela dépend, car la littérature est parfois / souvent considérée comme une distraction. Attention au discours élitiste Mr Dantzig !

“Oui, on lit par protestation contre la vie. La vie est très mal faite. On y rencontre sans arrêt des gens inutiles. Elle est pleine de redites. Ses paysages sont interminables. Si elle se présentait chez un éditeur, la vie serait refusée.” Bien d'accord ! La vie réelle est si triste, monotone; alors que la littérature est si riche ! Mais elle ne remplacera jamais la rencontre avec une personne réelle, aussi “inutile” soit-elle. Et d'ailleurs, y-a-t-il vraiment des gens inutiles ? Attention au gouffre du snobisme !

“On lit pour comprendre le monde, on lit pour se comprendre soi-même. Si on est un peu généreux, il arrive qu'on lise pour comprendre l'auteur. Je crois que cela n'arrive qu'aux grands lecteurs, une fois qu'ils ont assouvis leurs deux premiers besoins, la compréhension du monde et la compréhension d'eux-mêmes. Lire fait chanter les momies, mais on ne lit pas pour cela. On ne lit pas pour le livre, on lit pour soi. Il n'y a pas plus égoïste qu'un lecteur.”

“Quand on a beaucoup lu, c'est qu'on lit par amour. On commence par être amoureux des personnages ; on le devient de l'auteur ; on l'est enfin de la littérature.”. L'amour est le véritable terme qui nous convient, à nous lecteurs, quand on parle de la littérature !

Par extension, il pose la question de ce qu'est la lecture et la littérature :

” …ne peut-on pas dire qu'une lecture est réussie lorsqu'il nous en reste des phrases ? Elles sont comme des foulards dans un tiroir, aux couleurs toujours fraîches, conservant à jamais dans leurs plis l'odeur délicieuse d'une pensée, d'une émotion.” Une belle évocation poétique de la lecture.

“La lecture n'est pas contre la vie. Elle est la vie.[…] Elle maintient, dans l'utilitarisme du monde, du détachement en faveur de la pensée. Lire ne sert à rien. C'est bien pour cela que c'est une grande chose. Nous lisons parce que cela ne sert à rien. Quand on pense qu'on peur réussir une carrière dans le CAC40 sans avoir jamais rien lu de sa vie ! C'est pourquoi il faut être gentil envers les puissants qui lisent. Ils pourraient faire autre chose. ”

J'aime beaucoup la conclusion et j'y penserai à l'occasion …

“Quand on lit, on tue le temps. Pas dans le sens “passer le temps”, ça c'est quand on lit en bâillant pour vaguement occuper un après-midi à la campagne, non, mais quand on fait une lecture sérieuse, une lecture où on est absorbé par le livre. Elle donne l'impression que le temps n'existe plus. [...] et voilà pourquoi les grands lecteurs ont le sentiment d'être toujours jeunes. Ils n'ont pas été usés de la même façon par un emploi du temps, c'est-à-dire un temps employé à autre chose qu'à obéir au sens commun. [...] Chaque nouvelle lecture a été une plongée dans un bain frais, un moment où on a, pas tout à fait illusoirement, vaincu le temps.” le lecteur hors du temps … voilà un bon titre de roman ! : La littérature, ou la voie de l'éternelle jeunesse …

Pour conclure

“Lire, lire, c'est très bien, mais il y a aussi des moments où il est bon de ne pas le faire“. Ah bon ?

Car

“Pourquoi continuer à lire un livre? C'est un des effets dévastateurs de l'espoir. Si un livre est mauvais, il ne devient jamais bon.”
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Il y a de cela un demi-siècle (Il n'est pas rafraîchissant de se rappeler des souvenirs aussi lointains !), tous les jours de la semaine je me rendais de la caserne de la pépiniére au ministère de la Marine. Un parcours d'environ 15 minutes que je faisais à pied, avec sur la tête le célèbre bachi à pompon rouge de la Marine Nationale, et tenant à la main un livre dans la lecture duquel j'étais plongé. Cette déambulation iconoclaste ne devait pas passer inaperçue. Ces deux institutions n'existent plus en tant que telles aujourd'hui, la première est devenue un cabinet d'avocats et la seconde une vitrine du Centre des monuments nationaux. Sur le trajet, dans le prolongement de la rue royale, l'église de la Madeleine expose toujours sa majestueuse façade visible depuis la place de la concorde. Ces lieux sont pour moi, associés à l'activité de lire en marchant. L'église de la Madeleine semble avoir été posée là comme un clin d'oeil à Proust. Elle évoque pour moi les mêmes sensations nostalgiques que la célèbre pâtisserie dont parle l'auteur d'à la recherche du temps perdu…

  Ce souvenir m'est revenu instantanément à l'esprit en commençant la lecture du premier chapitre du livre de Charles Dantzig « Pourquoi lire ? ». Belle entrée en matière que de partager dès les premières lignes un moment de vie avec un auteur. C'est un peu pour cela que nous lisons, du moins pour la part égoïste de nos motivations ; retrouver dans une histoire où chez un personnage, notre vécue personnel à travers des sentiments, des idées ou des évènements décrits par l'auteur comme nous aurions pu le faire si nous disposions de son talent. Charles Dantzig commence donc avec beaucoup d'humour à nous parler de ses lectures en marchant :

« Plus d'un horodateur de Paris a été ému de m'entendre lui dire “Pardon monsieur !” Après que je m'étais cogné à lui en lisant un livre. » Ceci est le point de départ de son questionnement, lire est-il un acte aussi naturel que la marche où répond-il à des motivations spéciales ? Pourquoi lire ?

  Cet essai, écrit avec talent, érudition et humour est l'occasion pour l'auteur de nous livrer ses réflexions autour de la lecture, de ses bienfaits, de ses dangers, de ses limites. Il nous livre aussi quelques anecdotes, en tant que lecteur ou écrivain et nous fait part de ses préférences littéraires. Cela donne un patchwork de textes assez courts et plaisants à lire où se mêlent des conseils de lectures, des pensées philosophiques, des critiques assez virulentes à l'égard de certains auteurs et des mises en garde :

« Attention, les lectures qui vont trop dans le sens de vos pensées ou de vos goûts peuvent être dangereuses. » (page 18)

« Pour moi, je voulais de l'imprimé qu'on pût souligner et dans les marges duquel on put suspendre des annotations… Un bon lecteur écrit en même temps qu'il lit. » (page 22). « Victor Cousin, le philosophe, disait : “Je monte à l'échafaud, quand je me couche.” Enfant, adolescent, jeune homme, j'étais comme lui. Je le suis encore. Arrêter d'écrire, de lire, de s'amuser, pour ça ! Il faudra me pousser vers la tombe, mon squelette freinant des talons dans le gravier pendant que mes métatarses tourneront les pages d'un livre et que, claquant des mâchoires, je protesterai : “Je n'ai pas fini ! Je n'ai pas fini !”. (page 128).

Charles Dantzig décline ainsi toutes les raisons qui nous poussent à lire où à ne pas lire : lire pour se contredire, lire pour se consoler, lire pour s'isoler, pour le vice, pour rajeunir, pour changer le temps.

Pourquoi lire ? Pour devenir moins borné, perdre des préjugés, comprendre. Pourquoi lire ? Pour comprendre ceux qui sont bornés, ont des préjugés et aiment ne pas comprendre.” (page 81).

  En tout près de quatre-vingts questions auxquelles l'auteur tente une réponse et nous invite aussi à réfléchir à nos propres motivations. Mais la grande question est de savoir si la lecture est civilisatrice, contribue-t-elle à pacifier le monde, à rendre les hommes meilleurs ? L'auteur n'en est pas convaincu :

“Plus je lis, moins j'ai l'impression d'être civilisé. La lecture des grands auteurs me montre que je n'ai jamais cessé d'être un barbare, un ignare, un imparfait… Je manque de paix intérieure, la lecture ne me l'a pas apportée.” Un pessimisme que je ne partage pas même si j'admets que l'histoire ne manque pas d'exemples de criminels cultivés et grands lecteurs. L'éducation et la culture restent à mon sens les meilleurs alliés de la civilisation.

  Se demander pourquoi lire revient à se poser la question de savoir à quoi sert la lecture. Au terme de ce livre j'ai envie de répondre ceci : la lecture ne nous transforme pas, mais elle nous aide sans doute à devenir ce que nous sommes vraiment. Atteindre les limites que la nature nous a assignées, voilà une belle et raisonnable ambition, peut-être la seule qui vaille.

Charles Dantzig né en 1961 à Tarbes est un écrivain et éditeur français. Son livre “Pourquoi lire ? Lui a valu l'obtention du prix Jean Giono pour l'ensemble de son oeuvre. Il est aussi l'auteur du remarquable ‘Dictionnaire égoïste de la littérature française'.


Bibliographie :


— ‘Pourquoi lire ?', Charles Dantzig, Grasset (2010), 249 pages.

— ‘Dictionnaire égoïste de la littérature française', Charles Dantzig,, Grasset (2005), 962 pages.
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Pourquoi lire ?, le nouvel essai de Charles Dantzig, est de ceux qu'on lit en prenant des notes, comme il aime lui-même à le faire, pour noter des petites phrases qu'on aura plaisir à relire ou pour noter des points de désaccord, car il y en a nécessairement. Plus que d'un essai, il s'agit d'une compilation d'articles, sorte de « Dictionnaire égoïste de la lecture ».

Ce n'est pas un hasard si je fais allusion à un précédent titre de Charles Dantzig, car il faut prévenir d'emblée les lecteurs du Dictionnaire égoïste de la littérature française, qu'ils savent déjà l'essentiel du rapport que Charles Dantzig entretient avec la lecture. le dictionnaire contenait en effet déjà beaucoup d'articles sur ce sujet. Et si Charles Dantzig dans Pourquoi lire ? n'a pas repris ces articles à l'identique, il en a néanmoins repris les idées et les anecdotes, jusqu'à donner l'impression de dangereusement radoter. On savait donc déjà qu'il a désiré savoir lire très tôt, qu'il a lu des livres réputés difficiles très jeune, qu'il adore à l'étranger visiter les librairies, qu'il lit même en marchant et déteste donc les sondeurs de la rue de Rennes, etc.

En lisant ce nouvel essai, plutôt qu'aux anecdotes personnelles de Charles Dantzig, je me suis donc surtout intéressée à ses considérations plus générales sur lecture qui isole, qui sépare du monde et qui, quand elle est pratiquée à haute dose, suscite souvent l'hostilité. Mais ce ne sont pas là des idées véritablement révolutionnaires. Ce qui malgré tout rend ce recueil sympathique, c'est qu'il y est question d'une passion et que Charles Dantzig y rend hommage à ceux qui la partagent avec lui, les autres grands lecteurs, qui sacrifient des heures, peut-être des années de leur vie à cette activité parfaitement inutile, un temps à jamais perdu pour la vie pratique ou le monde des affaires.

Toutefois, ce que Charles Dantzig ne dit pas explicitement mais que l'on devine tout de même entre ses lignes, c'est que pour lui toutes les lectures ne se valent pas. Il est lui-même surtout un lecteur de classiques. Et si dans l'un des articles du recueil, il nous dit lire également des romans de vampire, il avoue finalement ne pas véritablement apprécier ces lectures, qui lui permettent surtout ne pas paraître trop pédant en délaissant totalement la littérature populaire. Mais la plupart du temps, il ne cache pas son mépris pour la littérature de genre. Il n'hésite d'ailleurs pas à traiter Stephen King de « plouc millionnaire », à affirmer que devoir lire un polar serait pour lui une torture, ou encore à traiter les adultes lecteurs de romans pour la jeunesse d' « arriérés volontaires ».

Finalement, je ne retiendrai de cet essai que quelques bons mots, quelques formules qui, reconnaissons-le, sont assez bien trouvées. Mais j'ai refermé ce nouveau livre de Charles Dantzig avec l'impression d'avoir relu son Dictionnaire égoïste, plutôt que d'avoir lu un nouvel essai. A réserver donc aux amnésiques ou aux justement pas trop bons lecteurs, qui parcourront ce recueil sans s'apercevoir qu'ils ont déjà lu tout ça ailleurs !
Lien : http://deambulla.wordpress.c..
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critiques presse (1)
Chantre d’un gai savoir qui n’exclut pas la mélancolie, Dantzig tance les moralistes, « ces idéalistes pour les autres », et les « aigris » dont Céline devient, sous sa plume, la figure paroxystique.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (127) Voir plus Ajouter une citation
Les gens qui ne lisent pas ignorent l'exaltation que l'on peut ressentir dans une librairie. Ils n'ont pas idée qu'un commerce aussi calme, où vendeurs et acheteurs sont chacun de leur côté, puisse être autre chose qu'ennuyeux. Tant mieux, ils ne se rendent pas compte que c'est un endroit très dangereux pour l'opinion qu'ils se font de leur importance. Dans les librairies, on comprend que les rois de jadis aient eu les plus grandes hésitations à autoriser l'imprimerie. Des gens qui, seuls avec un autre, pensent sans contrôle! Ces clients qui ont l'air si calmes, si recueillis, des girafes broutant lentement des feuilles, sont des boules de passion à l'intérieur desquelles ça bout, ça bondit, ça bande!
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"Quand on lit, on tue le temps. Pas dans le sens "passer le temps", ça c'est quand on lit en bâillant pour vaguement occuper un après-midi à la campagne, non, mais quand on fait une lecture sérieuse, une lecture où on est absorbé par le livre. Elle donne l'impression que le temps n'existe plus. [...] et voilà pourquoi les grands lecteurs ont le sentiment d'être toujours jeunes. Ils n'ont pas été usés de la même façon par un emploi du temps, c'est-à-dire un temps employé à autre chose qu'à obéir au sens commun. [...] Chaque nouvelle lecture a été une plongée dans un bain frais, un moment où on a, pas tout à fait illusoirement, vaincu le temps."
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“On lit pour comprendre le monde, on lit pour se comprendre soi-même. Si on est un peu généreux, il arrive qu’on lise pour comprendre l’auteur. Je crois que cela n’arrive qu’aux grands lecteurs, une fois qu’ils ont assouvis leurs deux premiers besoins, la compréhension du monde et la compréhension d’eux-mêmes. Lire fait chanter les momies, mais on ne lit pas pour cela. On ne lit pas pour le livre, on lit pour soi. Il n’y a pas plus égoïste qu’un lecteur.”
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“La lecture n’est pas contre la vie. Elle est la vie.[…] Elle maintient, dans l’utilitarisme du monde, du détachement en faveur de la pensée. Lire ne sert à rien. C’est bien pour cela que c’est une grande chose. Nous lisons parce que cela ne sert à rien. Quand on pense qu’on peur réussir une carrière dans le CAC40 sans avoir jamais rien lu de sa vie ! C’est pourquoi il faut être gentil envers les puissants qui lisent. Ils pourraient faire autre chose. ”
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De toutes les phrases qu'à écrites un auteur, celui-ci sera sauvé si un lecteur en retient une, une seule, qui contiendra toutes les autres dans sa mémoire et l'aidera à entretenir un intérêt, une affection, une possibilité de relecture.
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