Il a posé son bada et son lardeuss, Bergeron. Assis devant un dossier, il ressemble à un sénateur américain. Il frise la cinquantaine sans la boucler. Cheveux argentés, mains manucurées, costar à rayures, chemise blanche, cravate en soie noire, vous mordez le topo ? La perlouze piquée dans sa bavette, croyez-moi, il l’a pas trouvée en bouffant des moules-poulette dans un snack !
Ça fait plaisir de plaisanter avec des gens qui comprennent l'humour. Cette grosse gonfle fait une gueule qui stopperait un enterrement tant elle est affligée et affligeante.
Ca ne peut plus durer comme ça, sinon ce serait la fin des haricots ! (Ouf ! je me demandais comment j'allais justifier le titre de ce chef d'oeuvre !).
Nous étions assis dans la chambre à coucher d'une concierge de la rue Godot-de-Mauroy, sur deux chaises cannées, entre une cheminée où trônait une oeuvre d'art en plâtre de Paris authentique qui représentait un petit chat dans un sabot, et une console en faux marbre véritable où des fleurs en celluloïd, tellement bien imitées qu'elles avaient l'air artificielles, agonisaient sous trois centimètres de poussière.
Nous étions stoppés devant un marchand de meubles. L'inspecteur louchait sur un bahut en merisier à qui il ne manquait que deux cents ans d'existence pour avoir l'air ancien.
En France, et à Paname en particulier, lorsque le téléphone ne se trouve pas à côté des gogues, ce sont les gogues qui se trouvent à côté du téléphone.
La tapineuse que nous avions choisie comme objectif allait et venait en tortillant son fond de commerce. Elle accomplissait toujours le même périple, s'étant donné pour limites un magasin de machines à écrire et une épicerie fine. Elle s'arrêtait parfois pour mater la vitrine de l'épicier, puis elle se retournait afin de montrer la sienne aux passants.
Vous le savez que les personnages de ce récit sont fictifs et que toute ressemblance, etc., etc.
Hmm ?
Alors !
S.-A.
La bouffe n’est-elle pas la vraie manifestation de la vie ?
Ça sent bon le travail dans le secteur. Comme tous les Français d’origine française, j’aime cette odeur. Le travail des autres est toujours émouvant pour celui qui ne fait pas grand-chose de ses dix doigts.