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Citations sur Cataract City (36)

Je voulais lui dire que j'avais appris si peu depuis notre enfance. Ça se résumait à ça : il est beaucoup plus difficile d'aimer que de haïr. Plus difficile d'être là pour ceux qu'on aime, de les voir vieillir, tomber malades -et un jour, on vous les retire brusquement, impitoyablement. La haine est d'une simplicité totale. On peut haïr un parfait inconnu à des milliers de kilomètres. Ça ne coûte rien. Ça vous dévore de l'intérieur, mais ça ne demande ni effort ni réflexion.
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Le vendredi soir, on regardait le Baby Blue Movie sur Citytv, en général des films en langue étrangère, avec des mecs qui roulaient les "r", et des femmes qui fumaient de petites cigarettes noires. Le bon côté de la chose, c'est qu'elles fumaient souvent toutes nues. Ou, si elles ne fumaient pas, elles promenaient leur gros cul, rond comme une poire, dans un genre de château médiéval. (p. 35-36)
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The city of your birth was the softest trap imaginable. So soft you didn't ever feel how badly you were snared - how could it be a trap when you knew its every spring and tooth?
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(Traduction perso:) La ville dans laquelle on est né est le plus doux des pièges possibles. Si doux qu'on ne se rend jamais compte à quel point on est pris au piège - comment pourrait-ce être un piège quand on connait tous les ressorts de l'engrenage?
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- Vous savez ce qu'elles aiment, les filles aux gros lolos ? Faut leur malaxer comme la pâte à pizza. Ça les rend dingues. Suffit de le faire assez longtemps, et elles déchirent carrément leurs fringues.
[échanges entre garçons de 12 ans]
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Quelque chose ne va pas dans cette ville. Y habiter c'est en être infecté. On ne sait pas à quel point on est malade. Comment savoir, puisque nous sommes tous victimes du même poison?
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J'ai pensé qu'en grandissant on perd le sens de l'orientation si particulier des enfants, comme si c'était un passage obligé de l'âge adulte.
Gamin, on se fiche des atlas et des carrefours - nous composions le plan d'une ville avec seulement les choses qui nous intéressaient , un monde inconnu de la cartographie. Nous avions pour nous diriger des instruments primitifs, une boussole aimantée par l'odorat, le goût, le toucher, la mémoire sensitive - une manière d'écholocation fort simple mais extrêmement précise.
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J’ai reculé en lui jetant une série de gauches et droites bien sèches. D’un direct fulgurant, je lui ai ouvert la peau au-dessus de l’œil gauche. Le sang a coulé autour de l’orbite avant de se répandre sur le bord de la mâchoire. Le gars s’est palpé le visage, étalant son sang sur son cou, et il a frappé. Il m’a atteint à l’épaule – plus une gifle qu’un coup de poing, mais j’étais tout de même ébranlé. Je me suis redressé et, du même élan, je lui ai balancé le mien dans le nez. En se cassant, le cartilage a craqué comme la pointe d’une banane pas mûre.
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J'ai pensé qu'il n'était pas nécessaire d'être fort ni adroit, pour planter une lame dans le corps de quelqu'un - il fallait juste avoir vidé son coeur de tout reste de pitié. (p.306)
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Je me suis laissé pousser les cheveux, puis je les ai complètement rasés pour les laisser pousser à nouveau. Mon corps s'est raffermi : j'avais d'épaisses rainures sur le torse, des stries sur les deltoïdes, et les grands dorsaux en tête de cobra. Je tapais sur le sac jusqu'à être recouvert d'une couche huileuse de sueur, et que toutes mes articulations tournent bien dans leurs cavités. Je boxais avec Silas, et nous dînions ensemble à la même table dans un silence complice. J'ai vu que mes tempes commençaient à grisonner dans le miroir en acier au-dessus du chiotte - au pénitencier, les miroirs étaient tous en acier et réfléchissaient de travers. Je me suis demandé s'il y avait quelque chose dans la lumière qui me faisait constamment plisser les yeux.
La prison vous détruit insidieusement. La bouffe me trouait l'estomac dans leur cafétéria grisâtre. Vivre dans la contrainte, avec cinq cents autres animaux en cage, ça vous creuse des sillons dans la chair. J'ai vu un mec se faire entailler l'oreille avec une brosse à dents taillée en pointe. Un autre se faire presque tuer à coups de pieds nus dans les douches. Ses agresseurs glissaient sur le carrelage et leurs queues battaient contre leurs cuisses. La seule consolation était que les victimes le méritaient plus ou moins.
Au bout d'un moment, on n'est plus un nouveau poisson mais un vieux. Un entre-deux, si ça existe. J'avais parfois un petit clic dans la gorge en avalant. Avec ses mains immenses, Igor Bearfoot m'avait à moitié broyé la pomme d'Adam.
Comme disent ceux qui purgent des longues peines : "J'ai travaillé et fait en sorte que le temps travaille pour moi."

(P358)
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Je savais où ils seraient : au Gunnery, un rade de Dorchester Road. Je le savais car, dans cette ville, tout le monde sait où les autres picolent. On se choisit un bistro et on s'y accroche jusqu'à la fin de sa vie, comme un rat dans l'égout se cramponne à un bout de polystyrène.
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