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Héloïse Esquié (Traducteur)
EAN : 9782226460639
256 pages
Albin Michel (27/09/2023)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Après le succès international d'Un goût de rouille et d'os, Craig Davidson revient avec sept longues nouvelles éblouissantes qui nous invite à reconsidérer ce qu'implique notre humanité. Ici personne n'est parfait, mais chacun est tragiquement, douloureusement humain.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comme souvent, j'ai un livre de nouvelles qui m'accompagne en parallèles de mes autres lectures, ici Cascade de Craig Davidson – traduit par Heloïse Esquié. Un auteur que je n'avais pas encore découvert malgré Un goût de rouille et d'os ou Les bonnes âmes de Sarah Court, salués à leurs sorties.

Sept textes denses, déstructurés, cash, qui explorent les instants où la vie bascule, avec souvent des drames en toile de fond, mais toujours l'éventualité d'un – petit – espoir.

Une mise en abîme immédiate avec Les lumières fantômes et le moment d'après, un accident de la route dont une mère tente de s'extraire puis de survivre avec son bébé après un début de vie déjà malmené.

Une bouffée d'humanité avec La Brûlure et cet ancien combattant d'Irak devenu chauffeur de car qui noue une relation mutuellement réparatrice avec la jeune fille handicapée qu'il conduit chaque matin.

Une plongée dans le quotidien difficilement supportable dans Les gorilles du vendredi soir, où une assistante sociale enceinte doit décider de laisser, ou pas, un jeune bébé à sa mère immature.

Les quatre autres sont à l'avenant et le lecteur trouve peu de répit dans ces récits de vies complexes et torturés. Adepte de l'écriture réaliste, Davidson nous plonge en apnée dans des textes angoissants mais appréciés, qui donnent toutefois envie d'enchaîner avec une lecture plus… apaisante.
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On connaît Craig Davidson pour ses nouvelles ayant inspirées « de Rouille et d'os » de Jacques Audiard, sorti au cinéma il y a près de dix ans déjà. L'auteur américain nous revient avec un recueil sobrement intitulé « Cascade« , toujours dans la collection Terres d'Amérique, aux Editions Albin-Michel. Sept nouvelles magnifiquement écrites. le style de l'auteur est toujours aussi percutant, incisif, tel des coups de poing balancés en autant d'uppercut au visage du lecteurs/lectrices. Les nouvelles sont violentes et crues dans leur façon de dépeindre les éléments du récit : drogue, suicide, maladie, guerre, stress post traumatique, mauvais traitement etc.. Craig Davidson aborde un large spectre de ce qui ne va pas dans la société nord américaine. Malheureusement, j'ai trouvé l'ensemble profondément inégal en terme d'intérêt. Si la première nouvelle se révèle particulièrement saisissante et effrayante, tout comme le récit de ce marines assistant impuissant au suicide d'un camarade, ayant décompensé, suite à des accusations particulièrement féroces à son endroit. Autre grand moment, le récit de cette femme travaillant pour les services sociaux et devant séparer, son travail, si prenant, de sa vie intime en famille. Pour le reste, je suis resté sur ma faim. On ne peut pas lui reprocher la qualité de son style mais l'ennui m'a gagné assez souvent. C'est vraiment dommage car le potentiel est là. Sans doute, d'autres auront appréciés bien davantage les nouvelles de ce recueil. J'attendais mieux de Craig Davidson, surtout après autant d'attente. Bien évidemment, ce retour n'engage que moi, c'est très subjectif. Je vous laisse vous forgez votre propre opinion.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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Un nouveau recueil de nouvelles, après « Un goût de rouille et d'os » pour l'écrivain canadien Craig Davidson. Et ces six histoires se passent à Cataract City, Niagara Falls, comme dans d'autres de ses livres. Une ville qu'il décrit comme sale, dangereuse et toxique. Dans ces nouvelles, que je vais essayer de ne pas « spoiler », on rencontre une femme qui survit à un terrible accident de voiture, dans l'hiver glacial canadien, sur une route déserte près de la forêt. Elle-même étant urgentiste sur les accidents de la route, elle reprend ses esprits et lutte pour sauver son bébé de deux mois, pour son mari, c'est trop tard.

Un jeune ex-marine, ayant servi en Afghanistan se retrouve avec un boulot de chauffeur de bus scolaire. Dans son récit, il parle de ce qu'il a vécu là-bas, et doit assister à des réunions du style « groupes de parole » d'anciens combattants, avec leurs blessures physiques et psychiques.

Un ex basketteur professionnel sort de prison, et se voit offrir un retour au sport, mais pas vraiment un poste de joueur.

Deux ados se retrouvent dans une prison pour mineurs, un « centre éducatif », mais la vie là-bas n'est qu'un jeu de pouvoir. Deux jumeaux, l'un grand et fort, l'autre chétif, l'un d'entre eux semble être un leader dans le domaine de la cruauté.

Une travailleuse sociale, du service de protection des enfants, qui doit juger les situations difficiles et souvent retirer des enfants à leurs parents.

Un chirurgien en pédiatrie, qui souffre de malformation physiques sur tout son côté gauche, et doit s'injecter de la testostérone tous les soirs.

Un pompier, devenu spécialiste en identification de scènes d'incendie, est presque au bout de ses forces car pratiquement tous les soirs, un pyromane détruit des maisons, des immeubles à Cataract City.

À travers ces six personnages principaux, Davidson dénonce la banalité ordinaire des crimes. Des victimes. Et des villes construites sur des décharges de produits hautement toxiques, et du travail dans les usines chimiques. Ces deux derniers éléments servent de déclencheurs pour des maladies, des handicaps, des morts. Chaque personnage raconte son histoire, avec des flashbacks très bien amenés. Comment la brutalité et la violence naissent, est-ce la ville, est-ce inscrit dans le destin depuis l'enfance ? La brutalité est décrite avec une puissance que j'ai rarement rencontrée. le style est fait de coups de poings extrêmement précis. Concis et nets. Comment ces gens vivent la violence et la cruauté dans leur vie ?
À part pour la nouvelle sur le basket, parce que je ne comprends rien au basket, j'ai beaucoup aimé ces récits, sortant de l'ordinaire. le style de Craig Davidson est d'une puissance rare. Je n'en suis pas encore remise.

Merci aux Éditions Albin Michel Terres d'Amérique pour leur confiance.

Ma note : 4,5 sur 5
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Si le nom de Craig Davidson ne vous dit rien, le titre de son premier recueil de nouvelles devrait vous être familier puisqu'il s'agit de « De rouille et d'os », adapté au cinéma par Jacques Audiard.
Ce nouveau recueil comprend 7 nouvelles, 7 histoires inquiétantes qui se déroulent quasiment toutes à Cataract City, ville fictive du Canada, où une grande partie des quartiers résidentiels a été construite sur des décharges de produits hautement toxiques rejetés par l'usine chimique grande pourvoyeuse d'emplois et de futurs malades…
Davidson n'hésite pas à regarder de très près la tragédie, la vulnérabilité de l'enveloppe charnelle, la maladie, la mort, le sang, la chair, les corps meurtris, blessés, handicapés mais aussi la propension humaine à la cruauté. Je vous préviens d'emblée : à lire seulement si vous avez le coeur bien accroché.
Autre fil qui relie ces nouvelles, celui des relations familiales. Elles éclairent quasiment toutes un aspect des relations familiales d'une manière singulière.
Dans la nouvelle qui ouvre le recueil, une jeune femme blessée se bat pour s'extraire de la carcasse de la voiture familiale accidentée et pour survivre avec son bébé de 2 mois en plein hiver canadien et dans un lieu isolé.
Des jumeaux fusionnels au caractère très différent veillent l'un sur l'autre dans un centre de détention pour mineurs.
Une assistante sociale tente de faire les bons choix concernant la vie des familles dont elle s'occupe alors qu'elle essaie de fonder sa propre famille.
Un ancien marine reconverti en chauffeur de bus scolaire va prendre soin d'une lycéenne qui tente de récupérer d'une opération du cerveau. Son passé en Irak ne l'a pas laissé indemne et façonne ses rapports aux autres mais aussi sa perception des choses.
Un ancien pompier devenu enquêteur spécialiste des incendies fait face à un pyromane en série alors même que sa soeur est attirée par le feu.
Un joueur de basket professionnel retourne sur le terrain après un passage en prison ( il a été incarcéré pour avoir causé la mort d'un spectateur) et vient en aide à un jeune joueur très prometteur.
Voilà quelques-uns des personnages de ces 7 nouvelles très cinématographiques (je comprends qu'une des nouvelles de son premier recueil ait été adaptée à l'écran) qui n'ont pas été épargnés par la vie (et par l'auteur !).
La brutalité de certaines situations sont décrites dans toute leur crudité et leur cruauté avec un réalisme troublant.
La prose de Davidson est incarnée, crue, visuelle, d'une puissance rare et nous fait presque ressentir dans notre propre chair ce que vivent les personnages. Il faut donc accepter d'être un peu malmené(e). J'ai énormément apprécié ce recueil, et plus précisément la prose et l'art de la chute de l'auteur; je ne saurais dire lesquelles j'ai préférées. Les 7 nouvelles ont de nombreux points communs et un véritable fil conducteur ((ce qui n'est pas toujours le cas).
J'ai lu que Craig Davidson est devenu un auteur qui compte sur la scène littéraire anglophone canadienne et cela ne m'étonne pas au vu de son talent.
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Craig Davidson, né en 1976 à Toronto, est un écrivain canadien anglophone. Il utilise deux pseudonymes Patrick Lestewka et Nick Cutter. Il vit à Calgary, en Alberta. Son premier recueil de nouvelles, paru en 2006 en français sous le titre Un goût de rouille et d'os, a été adapté au cinéma par le réalisateur Jacques Audiard en 2012. Son dernier opus (2023), Cascade, est un recueil de sept nouvelles.
Rapide survol du contenu de ce livre qui s'ouvre après un accident de voiture dû au verglas et la neige, le mari est mort, la femme et son bébé tentent de trouver des secours dans ce désert glacé ; on enchaîne avec un chauffeur de bus scolaire qui se prend d'amitié pour une gamine handicapée ; vient une histoire dans le milieu du basket ou un jeune sportif tue un fan ; plus loin, dans un centre de détention pour mineurs, un nouvel arrivant à une main artificielle ; il y a aussi un truc avec un pédiatre atteint d'une difformité. Tout ceci est très quelconque voire ennuyeux.
Il ne reste que deux nouvelles, correctes : Les Gorilles du vendredi soir, où une employée du Service de protection de l'enfance gère le cas d'un gamin vivant avec une mère aimante mais débile (« Son corps était bâti pour une sexualité adulte et son esprit trop enfantin pour comprendre les problèmes que ça pouvait lui attirer »). Très touchant. La dernière nouvelle, Pyromanes, est très prenante comme un polar, un ancien pompier de terrain est désormais chargé d'enquêter sur les causes des incendies qui se répètent dans la ville, alors que sa soeur est internée pour des actes pyromanes anciens…
L'auteur écrit bien, ses textes sont très détaillés, regorgeant de précisions dans des domaines divers (basket, feux etc.) ; son inspiration semble particulièrement portée sur les physiques amochés, délitement des corps, ravages des maladies, blessures, et les esprits déficients.
Mais dire cela ne suffit pas, ses histoires ne m'ont pas intéressé et cela confirme l'impression laissée par une expérience précédente (Cataract City). Craig Davidson, affaire classée pour moi !
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critiques presse (4)
Marianne_
22 décembre 2023
Explorer l'humanité de ceux qui sont à peine quelque chose, telle est l'ambition de Craig Davidson avec « Cascade » [...]. L'auteur [...] dévoile ici l'envers de l'Amérique : flétrie et ordinaire, mais émotive et vraie.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Culturebox
13 novembre 2023
Avec cette écriture haletante et des chutes au suspens incroyable, Craig Davidson nous fait voyager dans ce bout de Canada qui ressemble à l'Amérique de Trump, déjanté et pourtant attachant. La vie, la mort, la fragilité, et ces moments où tout peut basculer sont décrits avec une grande acuité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
20 octobre 2023
Dans ce recueil, l’auteur frappe juste, balance le lecteur dans les cordes. De la prose considérée comme un uppercut.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
29 septembre 2023
Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire Craig Davidson. Ne redouter ni le sang, ni la maladie, ni la mort au cœur de "Cascade".
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Beaucoup de petites choses participent à un instant.
Par la suite, on aura tout le temps de dénouer les fibres de l'instinct et de la causalité en quête de catharsis ou d'éclaircissements et, ce faisant, on y découvrira, emmêlés, les gens, les lieux et les événements qui nous ont menés à ce point précis, guidés jusqu'au battement de cœur où tout ce qui venait avant a influencé tout ce qui allait venir après. On peut inexorablement réduire la vie humaine à de tels moments, je crois. Et une fois qu'ils sont passés, il nous faut exister avec ce que nous avons appris en les traversant. (p. 102)
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Pour les parents d’un nouveau-né, Internet est un poison. En ligne, chaque mère en fait plus, aime plus, se sacrifie plus. Les bébés y sont tous plus mignons que le vôtre (C’est à cause d’un filtre ou un truc du genre, affirme Dan, mais je n’arrive pas à le croire). Sur Internet, votre enfant n’est jamais pleinement en bonne santé ou en sécurité, et il est voué à une catastrophe nébuleuse dont vous ne pouvez qu’attendre, impuissants, le moment où elle surviendra.
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