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Citations sur Le dernier voyage de Sindbad (3)

LE CAPITAINE : Je ne descends jamais dans la cale. Ça me fait drôle de voir des femmes à bord. Elles font penser à la terre ferme.
LE MAÎTRE D’ÉQUIPAGE : C’est sûr, capitaine, avec elles on a l’impression d’avoir débarqué. Ma bonne femme est toujours prête quand je reviens. Je passe la porte et il y a déjà une poule au four, le plat que j’aime. C’est une sorcière, elle sait le jour et l’heure de mon arrivée. Moi, je ne le sais pas, mais elle oui, elle me sent de loin.
LE CAPITAINE : Eh ! C’est pas difficile. Essaie de te laver un peu plus souvent.
LE MAÎTRE D’ÉQUIPAGE : En se lavant à l’eau de mer, on développe encore plus son odeur.
LE CAPITAINE : Elle se développe aussi avec l’ail que tu croques tout cru.
LE MAÎTRE D’ÉQUIPAGE : Contre les vers et contre les esprits, les vieux bateaux ont plus de fantômes que de rats.
LE CAPITAINE : C’est à peine s’ils te chatouillent, tu les fais fuir en crachant dessus. Tu t’en tireras toujours, toi. Car ceux qui ont une femme qui les attend se sauvent toujours des malheurs et des tempêtes. Au moment du danger, leurs forces redoublent, ils sont deux à se battre. La mort se lasse contre deux à la fois, elle préfère les solitaires.
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LE CAPITAINE : (…) À l’époque, les vies se brisaient sur un quai, de vrais adieux s’échangeaient, certains de ne plus se revoir. On pouvait entendre le bruit des adieux, un bourdonnement de recommandations et un déboîtement d’os. (Pause.)
LE MAÎTRE D’ÉQUIPAGE : Avec l’émigration de contrebande, on se salue avant, on embarque déjà salués.
LE CAPITAINE : Merci, tu as toujours le mot juste pour atténuer les retours d’émotions.
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J’ai écrit ce Sindbad en 2002. Les poissons de la Méditerranée se nourrissaient déjà de naufragés depuis cinq ans. Cela se passait à Pâques en 1997. Sur l’Adriatique, un navire de guerre italien essayait de bloquer la route d’un gros bateau albanais en éperonnant sa coque. Il coula à pic immédiatement et plus de quatre-vingts Albanais périrent. Le bateau s’appelait Kater I Rades et son naufrage inaugurait l’infamie.
J’ai emprunté un marin aux Mille et Une Nuits pour le faire naviguer sur Notre Mer avec le chargement de la plus rentable des marchandises de contrebande : le corps humain. Il n’a pas besoin d’emballage, il s’entasse tout seul, son transport est payé d’avance et pas à la livraison.
Ce Sindbad est un concentré de marins et d’histoires, depuis celle de Jonas, prophète avalé vivant par la baleine, à celle des émigrés italiens du vingtième siècle avalés vivants par les Amériques.
Ici, Sindbad en est à son dernier voyage. Il transporte des passagers de la malchance vers nos côtes fermées par des barbelés.
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