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Critique de coincescheznous


Don DeLillo est un des grands noms de la littérature américaine contemporaine. Il est l'auteur d'une vingtaine de romans dont Libra, Outremonde, L'Homme qui tombe, ou plus récemment Zéro K et le silence. Il est notamment lauréat du National Book Award et du PEN/Faulkner Award. Son oeuvre visionnaire explore les questions de la paranoïa, du complot et du chaos. Elle dessine une histoire de l'Amérique contemporaine au bord de l'abîme et en scrute les plaies comme l'assassinat de Kennedy, la crise de subprimes ou les attentats du 11 septembre. Elle tend volontiers vers l'étrange et l'inquiétant.
Chien Galeux, son cinquième roman, date de 1978. Un antiquaire spécialisé, un sénateur collectionneur d'érotisme, un entrepreneur du porno, un agent de la CIA, une journaliste d'extrême gauche et des vétérans du Vietnam employés par une inquiétante compagnie politico-militaro-industrielle s'entredéchirent pour mettre la main sur une pièce unique et sulfureuse : un film tourné dans le bunker de Hitler quelques jours avant son suicide, qui ne serait rien de moins qu'une orgie nazie avec le Führer en personnage principal. Mais personne n'a encore vu le film et nombreux sont sceptiques sur la réalité de son existence.
le livre se présente comme une sorte de roman noir, mais traité à la façon « DeLillo » : froide, parfois absconse, décousue, où personne n'est jamais celui que l'on croit, où chacun ment et est manipulé ou manipule un autre. le propos se complexifie au fil des pages, les personnages avancent tous masqués, la paranoïa et l'angoisse montent petit à petit. le lecteur est un peu perdu dans ces jeux de dupes pervers et ces sous-entendus complotistes sophistiqués patinés de philosophie. Tout est glacial et sans affect. Il y a bien une sorte d'histoire d'amour, mais elle aussi froide que le reste du livre.
DeLillo compose des récits tristes, alambiqués, désincarnés et dérangeants. Ce roman ne déroge pas à cette règle. Tout y est glacé et glaçant, sans issue et la vérité n'y est jamais accessible. DeLillo est un écrivain postmoderne qui déconstruit les archétypes du roman classique (ici le roman noir) pour les faire rentrer dans son monde peu réjouissant et sans issue où sexe et mort règnent en maîtres.
J'avoue que je ne sais trop quoi penser de ce roman, comme des autres que j'ai lus de l'auteur. Il y a une voix, un ton, un point de vue qui attrapent le lecteur et le secouent. On comprend pourquoi il est un auteur culte et on ne peut lire Brett Easton Ellis sans penser à tout ce qu'il doit à DeeLillo. Mais en même temps, si l'auteur est évidemment un incontournable, la lecture de ses textes n'est pas des plus agréables et l'atmosphère « glauque-philo-complot » pas exactement ma tasse de thé.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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