AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 595 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le titre est en complet décalage avec le vécu de l'héroïne, Constance Debré qui a peu d'amour à donner et, de fait, elle n'en reçoit quasiment pas. Pourtant, même si elle s'est mise aux filles après la séparation d'avec son mari, elle ressent un manque de son fils qu'elle ne peut voir car le père a verrouillé toutes les possibilités de rencontre, aidé par les lenteur judiciaires.

Alors, elle essaie, durant des années, de garder le contact avec cet enfant qui grandit, qu'elle finit par voir très peu, puis plus du tout, admettant finalement que le besoin maternel qu'elle ressentait finit par s'éteindre.

Tout au long du roman, elle a deux activités nécessaires : nager et baiser des filles. La première la détend, la déstresse, lui forge un corps épanoui et séduisant. La deuxième finit par la lasser même si elle passe de l'une à l'autre en redoutant tout attachement et surtout toute reproduction d'une quelconque vie de couple.

L'écriture structure très bien cette vie saccadée, on passe de la piscine au tribunal, des locaux d'une association permettant de rencontrer le fils aux vibrations d'une boîte de nuit, du vol à l'étalage pour manger à la dépossession totale de tout objet. Cette progression vers le rien est fort bien rendue par l'écriture de Constance Debré qui zoome d'une situation à l'autre, d'un alcool fort à une tisane, d'une blonde à une brune, d'un sein à un saint.

Il y a aussi la personnalité de son père qu'elle côtoie très peu, en fin de vie, saturé d'héroïne, et elle traduit très bien par l'écrit cette non relation pourtant indispensable.

On peut ne pas aimer ce genre de vie, pourtant n'a-t-on pas ressenti quelquefois ce sentiment d'un désir de tout larguer? Les différents freins de la société, du quotidien, nous en ont dissuadé, il reste ces quelques éclairs qui permettent de comprendre les désarrois de Constance.
Commenter  J’apprécie          552
Une femme largue son mari et son boulot, ne veut plus d'attache sauf celle de son fils. Pas facile d'obtenir la garde quand on est devenue lesbienne. L'auteur a privilégié la force des mots pour dire son combat. Intéressant.
Commenter  J’apprécie          250

Ancienne avocate, la narratrice a décidé de tout plaquer pour se retrouver et écrire son livre. Elle quitte son mari, lui laissant son fils et devient (?) lesbienne.
Quelle injustice que ce traitement qu'elle subit alors de la part de son ancien mari appuyé par toute l'institution. Il manipule son fils et l'accuse de tous les maux et fait en sorte de la couper de son enfant. Que de difficultés pour essayer de le voir et de faire perdurer ce lien mère-fils.

Pourtant, je n'ai pas reussi à m'intéresser à ce livre. Il a dû faire un bien fou à son autrice et elle retranscrit bien ce qu'elle ressent. Il y a quelques beaux passages très forts. Mais, je n'ai pas accroché à son écriture et pas vu ce qu'apportait la description par le menu de ses liaisons et de ses relations.
Ce roman n'a pas trouvé sa cible avec moi.

Challenge ABC 2020/2021
Commenter  J’apprécie          232
Constance Debré nous livre un texte choc, libre, mélancolique. Avocate, mariée, maman d'un petit garçon, la narratrice qui ne se sent plus à sa place dans sa vie décide un jour de tout plaquer ; boulot, mari, maison, fils et même hétérosexualité ! Dans cette nouvelle autofiction, Constance Debré parle des filles, avec lesquelles elle couche, celles qu'elle aime, prend et jette. C'est aussi l'histoire d'une mère sans enfant, puisque son ex-mari, à l'annonce de son homosexualité, lui interdit de voir leur fils unique, l'accuse d'inceste, de pédophilie. La justice doit répondre à la question suivante : Un femme qui affiche son homosexualité, en fait un roman -Play Boy son premier livre- très cru, est-elle « normale » ? Peut-elle rester une mère ? S'occuper de son enfant ? Etre une bonne mère ? La narratrice veut s'affranchir des contraintes, plus de famille, excepté son père qu'elle visite de temps en temps, pas d'appartement, pas de voiture, peu de vêtements, pas d'objets à part sa carte de piscine, elle fait le vide pour être prête à recevoir ce qui pourrait arriver. Son quotidien est fait de rdv galants, de longueurs à la piscine et d'écriture. Elle voit peu son fils, toujours en terrain neutre, au sein d'une association, en présence de spécialistes de l'enfance. Jusqu'où veut-elle aller pour récupérer son fils ?

Un très beau texte, qui pose beaucoup de questions, sur la maternité et l'amour, entre autre.

Lien : http://www.levoyagedelola.com
Commenter  J’apprécie          110
"Love me tender", oui je veux bien essayer si tu le demandes, mais je crois que ça ne va pas marcher.
Je suis allé au bout du texte, je voulais savourer sa vérité, sa nervosité autobiographique, la valeur du réel, je me suis donc imprégné du doute de Constance Debré, j'ai entendu les questions qu'elle posait, et même si elle ne le réclame pas (ou même la repousse), j'ai vibré d'un peu de cette empathie qui habite un lecteur lorsqu'il s'engage.
Et puis le roman s'est achevé, je suis sorti faire les courses et je n'y ai plus pensé du tout. Je pense que je l'oublierai d'ici peu, comme il arrive avec de nombreux livres.
Manquait donc un sacré quelque chose pour que ça m'ait plu, mais quoi ?
"Pas envie de perdre de temps à me questionner là-dessus" entend-on presque dire l'auteure.
Elle aurait bien raison.
Commenter  J’apprécie          90
Une écriture poignante, crue, acérée écorchée qui fait jaillir le combat de Constance, assumer sa liberté ,sa différence. Sortir des sentiers battues et revendiquer un droit d'exister, d aimer, moins conventionnel.
S' épurer pour ne garder que l essentiel, pour rester libre.
Ainsi elle cesse d'être avocate, quitte son mari pour vivre son homosexualité, perd la garde de son garçon Paul ,8ans.
Nager quotidiennement pour s assurer de la résistance de ce corps qui la porte.
Malgré sa force, sa détermination Constance pourra t-elle échapper aux serres de la justice, à la rancoeur humaines, aux conventions ?
Très certainement, mais à quel prix ?
Nous avons tous besoin d'être aimé comme le dit Elvis.."love me tender,love me true.."
Autobiographie trop écorchée, trop autocentrée à mon goût mais un puissant témoignage de résilience aussi face au bouleversement d une vie de mère, de femme, de fille ...
Commenter  J’apprécie          60
Lorsque j'ai acheté ce livre, je pouvais lire sur un sticker accolé à la couverture, que Love Me Tender est un coup de poing. Et oui, Love Me Tender en est un, de par le style employé : des phrases courtes, des phrases choc, de mots crus. Des chapitres qui n'en sont pas, d'à peine une page, qui maintiennent un rythme soutenu au récit.

En quatrième de couverture, je pouvais également lire que certaines critiques considèrent déjà ce livre comme un des meilleurs de la décénnie. Et c'est peut-être là que je ne suis plus d'accord. Oui ce livre a de la personnalité, oui Constance Debré décrit un sujet sensible et qui mérite d'être présenté au monde.

Mais personnellement, je n'adhère pas à la façon dont elle mène son combat. Mais là n'est pas le propos : j'ai trouvé cet ouvrage stylistiquement facile, peu novateur, volontairement grossier et n'apportant pas sa pierre au grand édifice de la littérature. Caractéristiques il me semble, nécessaires pour qu'un ouvrage puisse être considéré comme l'un des meilleurs de son temps.

J'ai malgré tout pris un certain plaisir à lire Love Me Tender (qui se lit d'ailleurs très vite, l'effet coup de poing...) et en écrivant cette critique, je me rends compte que même n'ayant pas adhéré au comportement de l'auteur (quand bien même j'ai été sensible au sujet), cet ouvrage ne m'a pas laissé indifférent. Si je suis partagé après avoir refermé ce livre, je comprends néanmoins que celui-ci ait pu marquer son public.
Commenter  J’apprécie          50
Donc je lis « roman » sous le titre du livre. Et l'autrice d'ailleurs le précise lors d'une interview sur France 24 en janvier 2020 : « Cette narratrice c'est moi si vous voulez, mais quand même... c'est... ce ne sont pas des confessions ».
C'est donc en partie autobiographique : on connait l'histoire des choix effectués par l'autrice, famille bourgeoise, avocate, épouse et mère d'un enfant, qui envoie un jour tout promener pour en finir avec les conventions et « ne pas être enfermée dans une position » familiale et sociale et, surtout, se consacrer à l'écriture (qui serait le principal moteur de ses mues personnelles si j'ai bien compris).
Alors ne prenons pas au premier degré l'entièreté du texte et mettons sur le compte de la création littéraire le style ultra tonique des premiers chapitres, la narration de cette vie de "coureur de jupons" (dirait-on d'un homme, ici il faudrait "coureuse" mais le parallèle me semble nécessaire) qui "envoie du bois" tant par les descriptions et mots crus employés que la manière dont la narratrice gère ses conquêtes et relations. C'est habile, clair, violent peut-être, on visualise tout à fait les situations et les sentiments auxquels se confronte la narratrice.

La relation de la mère à son enfant prend plus de place au fur-et-à-mesure de la compréhension que nous acquérons des mobiles de la narratrice et de son (ex) conjoint. Elle perd la garde de son fils à l'appui d'un dossier monté par son (ex) mari qui, face au tribunal, charge la barque et s'appuie lourdement sur les choix amoureux de la mère. Pour autant, je ne crois pas que l'homosexualité de cette femme soit le point central du roman. Constance Debré le dit d'ailleurs (même interview) : « Pour moi la question de l'homosexualité ça n'est pas important en réalité ». N'en déplaise à la fin du livre qui narre le détachement de la mère à l'égard de cet enfant, ce changement de position comme le dit l'autrice, il me semble que le coeur de cette oeuvre réside bien dans la relation mère / fils. Bien que je lise les motifs de cette position maternelle, que je crois comprendre qu'il ne s'agisse pas pour l'autrice d'une posture mais plutôt de l'acceptation d'une situation dont elle a conscience (à défaut d'être convaincue) qu'elle s'inversera un jour, j'ai un peu de mal à garder la proximité acquise jusque-là pendant ce final.
Bien qu'homme (personne n'est parfait...) et père (c'est un peu mieux ?), je n'arrive pas à me projeter vers un tel détachement envers mes enfants (dans des circonstances similaires et, probablement, en aucun cas).

Ceci étant dit, Love Me Tender est un très bon livre qui donne à voir une image (réelle ou pas, peu importe) du mal que peuvent procurer les conventions, d'une part, et des réactions sans concessions que l'on peut privilégier pour s'en défaire, d'autre part.
Si vous ne vous arrêtez pas aux présentations sulfureuses qui peuvent (ou ont pu) être faites de l'autrice, si vous avez de la curiosité et/ou de l'empathie, envie d'une écriture peu courante, lisez donc ce "roman".
Commenter  J’apprécie          40
Court roman lu d'une traite et que je ferme avec des sentiments partagés. D'un côté une écriture qui m'a entrainée dans un tourbillon d'émotions fortes, parce que ce sont des phrases courtes, au présent, martelées. Et comment ne pas être émue par cette femme, mariée 20 ans, avocate, qui quitte ce métier pour l'écriture de livres, qui quitte son mari pour d'autres femmes et qui va en payer le prix fort. Mais il y a Paul, le fils de 10ans. Paul est le grand perdant de l'histoire et ce dont elle n'a pas l'air de se préoccuper tellement. Parce qu'il se retrouve pris entre un père refusant qu'il revoit sa mère, une mère qu'il voit après plus d'un an sur un créneau horaire d'une heure dans une association, avec des témoins. Donc évidemment une enfance ravagée avec des valeurs forcément bousculées.
Mais non, là, il ne s'agit que de cette femme qui cumule les aventures d'un soir, tous les soirs, avec des femmes qui n'attendent que cela, qui finit dans un 9m2 pour finalement squatter les unes chez les autres, voler aussi. Mais c'est surtout une sorte de complaisance dans les scènes de sexes qui m'a fatigué. Qu'elle soit heureuse d'être lesbienne, c'est parfait, mais là, le livre ferait 50 pages sans toutes les scènes avec bien sûr des partenaires différentes.
Alors, j'aurais passé mon chemin s'il n'y avait pas cette rage si perceptible, cette douleur aussi de la perte de son fils, même si elle va comprendre que tout passe et qu'elle le retrouvera peut être…ou pas. Et puis, comment comprendre en 2020 que l'on puisse encore en être à des procédures où les déclarations sans preuve, masculines peuvent retirer la garde à la mère ? que même avec un enfant qui montre toute son envie de la revoir, le système continue de broyer. C'est effrayant.
Donc, j'ai du mal à le conseiller, trop partagée.
,
Commenter  J’apprécie          40
J'ai lu coup sur coup Play Boy et Love me tender.

J'ai compris l'idée principale de Play Boy. Une femme découvrant l'autre côté de sa sexualité et se décrivant comme une femme à femme (pour l'originalité on repassera). Je m'attendais à quelque chose de plus poussé avec Love me tender et... déception. On retombe dans les mêmes choses que sur son précédent roman. Pas d'amour, du bon temps. Pas d'attaches, du sexe. La construction d'un personnage détestable qui finit par s'éloigner de tout.

Quant à l'écriture, on la compare à Despentes... Moui. Peu original aussi. On comprend l'idée de faire trash et sans filtre.
Commenter  J’apprécie          42




Lecteurs (1339) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}