Le triangle d'Hiver

Ce roman énigmatique, dont le style ne m'a pas laissé indifférente, est l'histoire d'une errance aux interrogations surprenantes.
Que faire lorsque l'on est femme et que l'on n'a plus ou pas envie de travailler ? Mademoiselle décide de se faire passer pour une autre et de vivre aux crochets d'hommes bien intentionnés, voire attentionnés, de vivre dans l'oisiveté, le mensonge, le déni... C'est tour à tour inquiétant, étouffant ou absurde.
Un roman à l'allure de polar, tantôt drôle tantôt mélancolique où l'on finit par tourner... en triangle !
Bref peut être n'ai je rien compris mais le récit ne m'a pas convaincue.

Roman purement formel. Certes, il y a une histoire qui donne envie de tourner les pages. Cependant son héroïne est observée comme un rat de laboratoire par l'auteur -- et donc le lecteur. le titre lui-même est issu d'un dispositif participant à la construction du roman. Reconnaissons à l'auteur sa logique. Elle est dans la suite du nouveau roman (son éditeur est Minuit), respectant à la lettre ses préceptes, description minutieuse du monde réel, aucune intervention dans les pensées des personnages. Exercice formel donc, très réussi de ce point de vue, mais vain. Construction habile, mais visible. Que reste-t-il de ce tour de France des ports la dernière page tournée ? Ni rage, ni chagrin, ni sourire. Seulement une sensation de légère astringence dans la bouche, comme après avoir avalé un Aspirine effervescent. Ni l'auteur, ni son lecteur n'ont été engagés émotionnellement dans cette histoire. Quant à l'héroïne (ATTENTION, SPOIL), elle repart pour un tour, comme si ce roman n'avait pas eu lieu, logique puisque l'héroïne ne fait rien. Ici encore, on est dans la construction formelle, celle d'un anneau de Moebius.