Meurtre à l'anglaise

D'abord il y a, ou plutôt, il y avait, Dune Emily Agatha BENTON, car maintenant elle est morte assassinée. De toutes façons, elle était condamnée : vieille et atteinte d'un cancer ! Ainsi prend fin, définitivement, la série des aventures de Peggy, une manne ! Plus de cinquante millions de livres vendus qui lui ont assuré succès et fortune et par la même occasion celle de son éditeur Robin J. Robin .
Il y a aussi Sir Philip son fils et sa belle-fille Lady Patricia, Natalia Nikolaievna russe , elle, elle pilotait l'avion personnelle de Dune mais faisait aussi fonction de secrétaire, de gouvernante…
Il y a aussi Louisa Marycott, alias, Barbara, elle servait de modèle vivant au personnage de Peggy.
Il y a encore le gardien du phare Arthur Stockerton qui fait penser à Casimodo sans la bosse, et puis aussi Mc Fynn l'horloger, gnome dément, qui pris de folie furieuse tue sa femme d'un grand coup de marteau sur la tête…
Tout ce petit monde suspect évolue sur la côte nord-ouest de Greenhill, une des îles d'Ecosse, les plus septentrionales, à la fin de l'été, mais pour un méridional c'est déjà le plein hiver : tempête diluvienne, froid, fog so thick… Brr!
John William Sheen inspecteur principal à Scotland Yard, est chargé de l'enquête. Grand séducteur, il apprécie la gent féminine sans douter un seul instant de son charme viril. Il est assisté dans son enquête par le surintendant Harris Wabbit.
Avec cette intrusion dans le genre policier, Didier Decoin s'amuse, se délecte, avec un certain décalage et un gros brin d'humour so british , à pasticher Agatha Christie , et présente Dune Benton comme une sorte de clone, une caricature de l'exubérante et originale Barbara Cartland . Il jubile aussi en choisissant les patronymes.
C'est divertissant, amusant, rafraîchissant de par son ambiance quelque peu humide mais pas inoubliable.

Le lieu : une île au large de l'Ecosse, en pleine tempête d'équinoxe, le ferry ne peut plus prendre la mer et les avions, ben, les avions...ils sont en grêve. Voilà qui fait penser à un train de luxe, en panne et bloqué par la neige...

L'intrigue : une romancière très réputée (genre, une hybride entre Agatha C. et Barbara C.) décédée, sauf que l'on soupçonne une mort non naturelle !
Allo ? Miss Marple ?

Les personnages qui gravitent autour de la morte : la famille, l'éditeur, une drôle d'assistante lolitalisée, une pilote russe d'hélicoptère, et quelques êtres ...bizarres comme un lapin qui courre avec une horloge à balancier sur le dos et un Quasimodo qui a trop lu Nils Olgerson.

Et le meurtrier sera coincé et son identité révélée devant l'assemblée de tous les personnages de cette histoire.
Où est Hercule P. ? Il est...dans les limbes, avec celle qui l'a imaginé.

Ce roman ne serait-il qu'une copie d'autres romans britanico-scotlandoyardesques ? Que Nenni !

Tout d'abord, le héros, celui par lequel l'intrigue se dénouera : l'inspecteur principal des Affaires Criminelles de Scotland Yard John William Sheen :
"compromis plutôt réussi entre le charme nostalgique et désabusé d'un Bogart et le côté savonnette de luxe dun Roger Moore."
Non seulement il est un fin limier, mais surtout c'est un admirateur des femmes, un véritable esthète, au coeur battant, un peu papillonneur, qui décèle en chacune la beauté, la grâce, même chez les plus...et lesmoins....
Et s'il ne fallait lire ce livre que pour une seule raison, ce serait les descriptions en trois phrases que fait Sheene des femmes, sur lesquelles il se retourne (la voleuse vénitienne, la lady déchaussée sur un rocher, la petite oie blanche modèle des Peggy, la prisonnière, la lectrice de magasine au genou écorché, la ...)
Et puis l'inspecteur principal des Affaires Criminelles de Scotland Yard John William Sheen a une théorie selon laquelle les victimes de meurtres sont souvent elles, les premières coupables de ce qui leur arrive !?!

Tout cet ouvrage n'est pas sérieux et Didier Decoin plagit à ravir l'humour anglais. Il nous entraîne dans des rivages dangereux , balayés de vents furieux et du faisceau du phare, sous une pluie qui s'infiltre sous les cirés les mieux fermés, humidifie les gros pulls de laine qu'il faudra faire sécher auprès d'un bon feu de tourbe en dégustant une soupe au pois cassés, arrosée d'un verre d'un liquide ambrée et odoriférant.

Un régal ce "Meutre à l'anglaise" !

Au départ, je me suis dit que j'allais passer un moment agréable avec une histoire simple. Et ce fut le cas, il y a de belles envolées poétiques, l'ambiance est assez bien rendue grâce à quelques descriptions pertinentes et précises rendant le style accrocheur. Les personnages sont un peu caricaturés, et l'inspecteur est assez irritant parfois, mais on a trés vite tous les personnages en visuel, l'intrigue est digne d'un bon BARNABY ! c'est plaisant !

Dune Benton, une vieille romancière anglaise très riche est retrouvée morte sur son île. Autour d'elle, les gens qui l'accompagnent habituellement : son fils, sa belle-fille, ainsi que quelques employés et compagnons du quotidien. Qui a bien pu assassiner la vieille femme ? Et surtout pourquoi ? L'appât du gain serait-il un mobile suffisant ? Et puis finalement, la vieille dame était-elle si aimable que ça ? Son assassin avait sans doute ses raisons, que peut-être d'autres partageront…
Dans la lignée des cosy Mystery qui foisonnent pour le moment, meurtre à l'anglaise accumule tout les traits du genre. Huis clos, ambiance gothique, mobiles et secrets enfouis puis révélés, Tout y passe. Un bon moment lecture ; cependant qu'en restera-t-il d'ici quelques semaines ? Malheureusement, le genre de livre qui nous permet de passer quelques heures ailleurs mais que l'on oublie une fois le livre refermé.

Une romancière d'histoires à l'eau de rose, riche et célèbre est retrouvée assassinée sur une plage de l'île écossaise brumeuse où elle avait sa résidence. L'inspecteur Sheen, appelé sur place, s'intéresse de près à l'entourage de la victime. Ce roman, sorte d'exercice de style façon « detective novel British » à la Agatha Christie, offre une lecture agréable mais un peu terne : nous ne sommes ni « entraînés » à travers l'énigme, ni ne nous attachons à aucun des personnages. Malgré l'humour, le talent certain de l'auteur et un dénouement surprenant, c'est avec une certaine indifférence que nous refermons le livre. Les limites d'un pastiche.

Un petit roman plaisant où l'ambiance est bien travaillée : on se sent réellement transporté au large de l'Ecosse, sur une île coupée du reste du monde et subissant les caprices d'un climat hostile en cette saison. Les îliens ne sont pas non plus en reste : assez difficiles d'accès pour la plupart, ils ont leurs propres règles, ce qui renforce l'impression d'isolement.
Malheureusement, l'intrigue, pleine de promesses au départ, s'étiole au fil des chapitres et en particulier dans la dernière partie.
En outre, le comportement de l'Inspecteur, personnage principal du livre, reste assez dur à cerner. En effet, il passe du statut d'homme à femmes à l'aspect plutôt (trop) jeune, à celui d'amoureux transi... On ne s'y retrouve pas vraiment et c'est dommage...

Si j'ai retrouvé au début tout ce qui me plaît dans les romans policiers anglo-saxons j'ai au final été assez vite déçue par ce livre . Certes l'ambiance est agréable mais je ne me suis pas du tout attaché au personnages que j'ai parfois trouvé trop caricaturaux et je dois avouer que l'inspecteur et son penchant pour les jeunes filles m'a agacé plus d'une fois. Dommage