Les filles du Houtland

Elles étaient trois. Trois sœurs. Trois filles de batelier. L'Etoile-des-Flandres s’apprêtait à sillonner l'extraordinaire réseau de canaux et de rivières du Nord.C'était un jour de fête, de baptême, de renaissance. L'aube d'une nouvelle vie pour la famille d'Alcime Domont.

Hedwige venait de fêter ses huit ans. Affublée d'une incroyable capeline confectionnée avec la complicité d'une marraine chapelière, elle évoluait avec souplesse, les pieds nus, sur la péniche. Elle logeait dans une spacieuse cabine peinte de jaune et blanc, au parquet ciré avec soin et qu'il faudrait arpenter déchaussée.

La vie sur la péniche devient irrespirable, l'atmosphère de plus en plus tendue.

Alcime et Clays profitaient de chaque halte pour s'enivrer.

Sujet à de fréquentes sautes d'humeur, le père noyait ses désillusions et la perte de son petit garçon dans la bière ou le genièvre.

Le corset est extrêmement mauvais pour la santé, voyons ! Il empêche de respirer, c’est comme les pieds bandés des Chinoises !

La fée électricité entrait dans les foyers, illuminant les soirées, agrandissant les espaces, chassant les mauvais esprits attirés par la nuit.

Les mains noires font manger le pain blanc.

Il est plus étranger qu’un étranger.

Même si l’élégance aujourd’hui, c’est Chanel, Poiret reste le plus spectaculaire.

Peu de « chapeaux » acceptent de ne pas commander aux « coiffes ».

Les célébrités, j’en vois passer ! Et entre nous, elles ont souvent des dessous plus sales que les autres, ce qui ne les empêche pas de faire la fine bouche devant des tenues merveilleuses qu’elles cherchent à ne pas payer.